LA FAILLITE DES REPRÉSENTANTS DE COMMERCE

Les dirigeants européens ont cru profondément que l’ère des grands conflits était terminée avec la chute du mur de Berlin et que rien ne menacera plus l’existence de leurs États. Et, prenant à la lettre l’idée de la fin de l’histoire et du triomphe irréversible de l’économie libérale, ils n’ont eu pour dieu que le marché et ses appendices: l’économie et la finance.

Ce nouveau paradigme avait pour conséquence de favoriser l’émergence d’une génération de dirigeants européens “représentants de commerce” dont la raison d’être, était essentiellement la préservation des marchés acquis et la conquête d’autres au prix d’invasions de pays riches mais faibles et au prix de guerres… économiques entre eux.D’où l’incompétence de ces dirigeants-représentants-de-commerce à gérer la crise mondiale actuelle qui les noie.

Cette génération (différente de celle qui a précédé la chute du mur et qui était formée en diplomatie et en politique internationale dans le chaudron de la guerre froide et la menace de l’URSS) se montre incompétente, incapable de faire face au présent bouleversement du monde, total et totalement imprévu par leurs stratèges. Le président Macron en est l’exemple le plus frappant. Inspecteur des finances, issu de la banque Rothschild, il a brillé entant que dirigeant de l’entreprise France, mais il se casse les dents sur la peau dure de l’ours et il ne cesse de se ridiculiser à chaque fois, la dernière en date quand, ne sachant comment réagir à l’intransigeance de Vladimir Poutine et à la menace de la crise agricole en Europe et de famine, il lui a demandé, presque en suppliant, de lever les restrictions sur les exportations du blé et des produits agricoles alors qu’il ne cesse d’appeler à étouffer l’économie russe et à affamer les russes.

Face à cette génération politiquement incompétente, Poutine manœuvre à son aise. Il est le maître des horloges. C’est toujours lui qui prend les devants, qui décide. Ses adversaires se contentent de réagir, et, forcement, en réagissant, de mal réagir.

La raison de la domination de Poutine réside dans le fait que lui n’est pas un représentant de commerce, mais un vrai homme d’État qui pense l’avenir, non seulement l’avenir de son pays, mais aussi l’avenir du monde. À la différence des autres, Poutine n’a jamais cru à la fin de l’histoire, il voyait au contraire qu’elle continuait sa marche inéluctable et il se préparait depuis longtemps à la forger, aidé en cela par sa grande expérience de décideur dans les redoutables service secrets russes et de son expérience non moins grandes dans la gestion politique hautement conflictuelle d’un immense pays qui avait une revanche à prendre après une humiliation… historique.

Il est certain qu’un Mitterrand, une Margaret Thatcher, et un Helmut Kohl n’auraient pas réagi comme un Macron, un Boris Johnson ou Olaf Scholz. Ils auraient prévu l’avènement d’un futur difficile, auraient tout fait pour l’éviter et ils n’auraient pas agi en dirigeants d’entreprises dont le seul souci est le chiffre d’affaires.