LA GUERRE D’OCTOBRE 73 AUTREMENT VUE.

On a toujours pensé que Anwar ESSADATE était un traître pour avoir accepté des négociations unilatérales avec Israël à un moment où la guerre se dirigeait vers une victoire totale des armées arabes et la destruction du mythe d’Israël lors de la Guerre du Kippour (1973)
La chaîne Histoire dans une longue émission diffusée pour l’occasion de la journée anniversaire (le 06 octobre) nous donne plutôt une autre version des faits qui milite beaucoup plus pour un SADATE super patriote, mais aussi de l’existence de traîtres Arabes au plus haut niveau des échelons des Pouvoirs.
En effet, la Chaîne thématique en faisant appel à des acteurs de l’époque toujours vivants (Égyptiens, Américains, Israéliens et Russes) ainsi qu’à des documents écrits et audio visuels, confirme que cette guerre a toujours été voulue par SADATE pour récupérer à tout prix le SINAI. Il commença réellement les préparatifs de cette guerre en 1971 où il nomma le Général CHAZLI à l’État-major Égyptien qu’il chargea illico de présenter une stratégie à même de permettre la récupération du SINAÏ, mais aussi de laver l’affront de la déroute de 1967. L’Armée Égyptienne s’aperçut alors que si le débarquement des Forces Égyptiennes et la destruction de la Ligne BAR-LEV étaient possibles, le besoin d’une couverture aérienne est vital pour protéger les forces au sol en mouvement. Pour ce faire, l’Armée Égyptienne avait besoin d’acquérir des MIG de dernière génération, capables de tenir tête aux redoutables F16 fournis par les USA au TSAHAL. Ce que BREJNEV refusa. Le pressing de SADATE auprès de l’Ex-Union Soviétique pendant deux ans n’y fit rien. Et c’était le clash. SADATE ordonna l’expulsion des Conseillers militaires Russes du territoire Égyptien quand BREJNEV conditionna l’utilisation des nouveaux MIG à un accord préalable de l’URSS. Ce à quoi, SADATE répondit : «L’utilisation des armes acquises par l’Armée Égyptienne ne peut être soumise qu’à l’autorisation du Peuple Égyptien, à travers son représentant, le Président, donc Moi.»
Après qu’il eut expulsé les conseillers militaires Russes, SADATE créa une grande confusion chez les Américains et les Israéliens, qui ne comprirent rien à cette nouvelle donne géostratégique. Plusieurs conclaves eurent lieu au sommet de la Maison Blanche pour décrypter cette nouvelle information. KISSINGER le véritable chef d’orchestre de la Diplomatie Américaine de l’époque convainc tout le monde de la nécessité de profiter de cette brèche pour essayer de récupérer SADATE et l’emmener vers des négociations. Un rendez-vous fut organisé pour une rencontre secrète entre Henri KISSINGER et un Conseiller du Président Égyptien. Au cours de cet entretien qui eut lieu dans une luxurieuse résidence près de New York, le Conseiller transmit le message de SADATE qui se résumait à la restitution totale du SINAÏ avant toute négociation. KISSINGER répondait que cela était possible, mais qu’il ne serait pas possible que cela puisse intervenir avant les élections Israéliennes où Golda MAÏER aura beaucoup à perdre. De retour, le Conseiller rendit compte à Son Président qui eut cette réflexion : «Ils veulent encore des concessions, rien que des concessions. L’Égypte et les Arabes ont en marre des concessions !» En début d’année 1973, SADATE ordonna à son Ministre de la Défense de préparer la Guerre et de lui soumettre la stratégie pour récupérer le SINAÏ. Alors que le ballet de préparation est entamé sous couvert de raisons diplomatiques, la Syrie et mise en parfum pour récupérer le Golan et permettre à Hafed El ASSAD de laver l’affront de 1967. C’était le tour des traîtres inféodés gracieusement et délibérément à Israël de jouer leur sinistre et honteux rôle. Le premier est ASHRAF Marwan, gendre de Djamel ABDENNASSER et puissant conseiller de SADATE, mais qui émargeait au Mossad depuis quelques années déjà. Le directeur du MOSSAD de l’époque toujours vivant confirma qu’ASHRAF MARWAN s’est présenté de lui-même à l’Ambassade d’Israël à Londres et a demandé à voir quelqu’un du Mossad à qui il a proposé ses services.
C’est cet ASHRAF Marwan qui transmit l’intégralité de la discussion entre BREJNEV et le Président SADATE à propos de l’acquisition des MIG pour assurer la couverture aérienne des troupes qui seront appelées à traverser le Canal de Suez pour récupérer le SINAÏ. De son côté, le Roi HUSSEIN de Jordanie – bien que tenu en dehors du secret – sentit la chose et s’empressa de prendre son hélico pour se diriger sur Tel-Aviv secrètement pour informer Golda MAÏER de l’imminence d’une guerre que SADATE est en train de préparer.
Si l’Égypte a continué à préparer sa guerre dans une certaine sérénité, elle le doit à l’arrogance et l’orgueil et des Israéliens et des Américains. En effet, au plus haut niveau de la hiérarchie qu’elle soit américaine ou israélienne, l’on se disait : «Ils ne sont pas fous pour faire ça ! Tsahal occupera le Caire en 24 heures !…. Ce sera pire que 1967 !»
Pourtant ! La stratégie mise en place par le Général CHAZLI fut sans faille. Quand quelques jours avant le jour J, l’armée Égyptienne commençait à amasser ses blindés, chars, artillerie et hommes le long du Canal de Suez face à la ligne BAR-LEV, les Américains et les Israéliens, clamaient «Ils bluffent. C’est juste des manœuvres comme ils ont l’habitude de le faire en cette période »
L’attaque devait avoir lieu le 6 octobre à 18 heures. La surprise aura été de taille, s’il n’y avait pas de traître. Ainsi, le 2 octobre 1973 à minuit, le téléphone sonne dans les bureaux du Mossad. ASHRAF Marwan voulait rencontrer le Directeur du renseignement Israélien en toute urgence à Londres.
L’Armée Égyptienne aidée par le destin, la ruse de SADATE et l’arrogance d’Israël a pu mener à bien sa mission et son début de guerre. Car si Judas MARWAN a transmis l’information de la date et heure de la guerre à TSAHAL, il ne savait pas (il était déjà à Londres) que SADATE avait changé l’heure qui était 14 heures au lieu de 18 heures. C’est ce jour que la vaillante armée Égyptienne a pu détruire la ligne BAR-LEV pourtant réputée inviolable, après avoir traversé le Canal de Suez et s’est mise à récupérer le SINAÏ.
Malheureusement, SADATE lui aussi commettra une erreur stratégique qui s’avéra fatale. Constatant que le Front du Golan Syrien subissait de lourdes pertes et accusait la défaite, il préconisa une avancée des Armées Égyptiennes dans le SINAÏ pour atténuer la pression sur l’armée Syrienne. Ce que le Général CHAZLI refusa car si les armées avançaient encore plus, elles ne seront plus à l’abri et seront à la portée de l’aviation Israélienne qui les détruira. Mais SADATE n’en fut qu’à sa tête. Et quand CHAZLI se permit d’insister, il le menaça de Cour Martiale. L’armée Égyptienne en s’enfonçant dans le désert du SINAÏ fut une cible facile et subit énormément de pertes tant humaines que matérielles et du replier immédiatement. Cette erreur stratégique permit également à la Division de SHARON de traverser le Canal dans le sens inverse et ouvrir un autre front.
Finalement, SADATE a eu ce qu’il voulait : La restitution du SINAÏ, ce que n’a pas pu avoir la Syrie pour son Golan. Il mena  les fameuses  négociations unilatérales avec Israël à Camp David et inaugura les relations diplomatiques entre les deux Pays. Il fut l’un des premiers Présidents Arabes à faire une visite officielle à Tel-Aviv où il fut reçu à grandes pompes par Golda MAÏER. Au cours du dîner qu’elle organisa à son honneur elle s’exclama : «De grand-mère à Grand-Père, acceptez ce cadeau pour votre petite fille!»  Il paiera de sa vie  que lui ôteront les Islamistes.
C’est là une autre version qui démontre que l’Histoire n’est pas forcément ce qu’on sait déjà. Par contre, ce qui est sur et certain, c’est que la plus grande victime de l’Histoire restera la PALESTINE. L’émission n’en a pipé mot… Dommage !

djillali@bel-abbes.info