Les animaux malades de la peste

Le confinement nous force d’un bien fait qui est la lecture pour casser le temps. Jean de la fontaine qui avait traduit  à partir des contes de KILYA OUA DIMNA la fameuse histoire de la peste une pandémie à l échelle animal ou la loi de la jungle faisait primer la force sur le droit  et voila que la punition divine se manifeste par une peste et le roi des animaux traitant ce dossier voulait un bouc émissaire . une histoire qui ressemble bien a ce qui se passe dans notre planète. le conte est beau  et bon à relire    BENALLAL Mohamed


Les animaux malades de la peste
Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
           Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
           On n’en voyait point d’occupés
A chercher le soutien d’une mourante vie ; (3)
           Nul mets n’excitait leur envie ;
           Ni Loups ni Renards n’épiaient
           La douce et l’innocente proie.
           Les Tourterelles se fuyaient ;
           Plus d’amour, partant (4) plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
           Je crois que le Ciel a permis
           Pour nos péchés cette infortune ;
           Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents (5)
           On fait de pareils dévouements : (6)
Ne nous flattons (7) donc point ; voyons sans indulgence
           L’état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
           J’ai dévoré force moutons ;
           Que m’avaient-ils fait ? Nulle offense (8) :
Même il m’est arrivé quelquefois de manger
                                 Le Berger.
Je me dévouerai donc, s’il le faut ; mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi 
Car on doit souhaiter selon toute justice
           Que le plus coupable périsse.
Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce.
Est-ce un péché ? Non non. Vous leur fîtes, Seigneur,
           En les croquant beaucoup d’honneur;
           Et quant au Berger, l’on peut dire
           Qu’il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
           Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d’applaudir.
           On n’osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l’Ours, ni des autres puissances I llu