L’illusion aurifère

L’Algérie détient en juin 2022 la troisième réserve d’or (173,8 tonnes), selon le World Gold Council, précédée dans le monde arabe par l’Arabie Saoudite (323,1 t.) et le Liban (286,8 t).

Dans le monde, les Etats-Unis arrivent à la première place avec 8.133,5 t. suivis de l’Allemagne (3.355,1 t.), de l’Italie (2.451,8 t.), de la France (2.436,6 t.) et de la Russie à la cinquième place avec des réserves s’élevant à 2.298,5 tonnes.

Le stock cumulé de tous les pays de la zone euro se monte à 10 776 tonnes d’or.

Les réserves mondiales d’or se chiffrent à plus 35 568 tonnes.

Ce que l’article ne dit pas :

1.- En 20 ans, Vladimir Poutine a fait passer la valeur de l’or russe de 4 milliards de dollars au départ d’Eltsine à 130 milliards de dollars cette année. En tonnes, les acquisitions de lingots ont permis de reconstituer la réserve en passant de 450 en 1998 à plus de 2200 tonnes en 2022.

2.- Staline : le recordman du stock d’or

Dès sa prise du Kremlin, Staline décide que l’Union Soviétique doit reconstituer son trésor de guerre pour accompagner l’industrialisation du pays. Résultat, à sa mort en 1953, le stock d’or soviétique est de 2500 tonnes.

3.- Entre 1945 et aujourd’hui les réserves américaines ont fondu. À la même vitesse que s’est creusé le déficit de leur balance des paiements. L’excès d’eurodollars a ruiné dès 1968 les pays qui ont centralisé imprudemment le papier américain, croyant (ou n’ayant pas d’autres moyens que de la subir) à la parité or/dollar adoptée à Bretton Woods.

Le graphique ci-dessus décrit l’hubris US et l’ampleur des pertes accusée par le reste du monde.

4.- Il est réjouissant de constater la hausse des réserves algériennes en or et en devises. Trois questions (au moins) demeurent :

            4.1.- Où sont donc conservées ces valeurs ? Les autorités algériennes ont-elles retenu les leçons tirées de la situation des pays imprévoyants qui ont confié leurs biens à des pays hostiles ? L’Irak, l’Iran, la Libye… aujourd’hui la Russie ont perdu ou sont sur le point de perdre des centaines de milliards de dollars -désormais détournés ou séquestrés- confiés aux banques occidentales.

Bien qu’en cours de dédollarisation, la Chine et la Russie peuvent connaître un grave préjudice.

            4.2.- Disposer de réserves confère une protection raisonnable mais insuffisante. Ces valeurs sont la générées par des hausses de prix de prix de produits dont les fluctuations est déterminée par les marchés mondiaux sur lesquelles l’Algérie n’a aucune prise.

            4.3.- Cette richesse est fictive si elle n’est pas incarnée et intégrée dans un processus « réel » de développement. Que va faire l’Algérie de ces moyens ? Là est toute la question.

Djeha, mercredi 26 octobre 2022