RACOLAGE ET BRICOLAGE DES CLINIQUES PRIVEES

Las  de la bureaucratie et du laisser-aller constatés dans les établissements publics de santé, le citoyen – du moins celui qui avait les moyens – était soulagé lors de l’apparition des cliniques privées. En effet, des frais de soins payés rubis sur ongle lui permettraient d’exiger une qualité à la hauteur de la fortune dépensée. Mais souvent la réalité nous met en face de surprises fort peu agréables. C’est ce qu’a eu à vérifier, un citoyen.

Boudjemaa – appelons-le ainsi – fut victime d’une crise aiguë de vésicule biliaire. Il se présente chez le médecin qui lui recommande d’aller en urgence à l’hôpital pour se faire opérer. Sitôt dit, sitôt fait. A l’hôpital, le Chirurgien de service le prend en charge et après les premiers examens,  confirme les dires du Médecin.  Puis s’adressant au malade: “Écoutez, votre état est urgent. Ici, il faut attendre une semaine au moins pour vous faire le bilan pré-opératoire, une autre semaine pour l’examiner et une quinzaine de jours pour que votre tour arrive! Maintenant, si vous voulez accepter de payer, l’opération sera faite demain!”  “Et c’est combien?” demande Boudjemaa.   ” 60.000 DA”  “O.K!”

Le chirurgien donne les instructions et le bilan qui devait prendre une semaine au moins fut fait illico presto par … les services de l’hôpital.

Le lendemain, notre brave Boudjemaa se présente à un clinique privée ayant pignon sur rue, fut reçu par le chirurgien qui l’a consulté et préparé à l’hôpital qui l’emmène directement au bloc. L’opération a du connaître des complications puisqu’elle dura de 11 heures à 13h30  et l’état dont lequel le “charcutier”  quitta la salle le prouvait aisément. Il ne cessait de tempêter contre le malade et contre le tarif qui aurait du être plus élevé! Au point où la famille du malade craignit le pire!

Fort heureusement, le malade, bien que son état ne fut  pas celui   de ceux qui sortaient habituellement d’une opération de vésicule, a pu s’en sortir. Mais, la famille n’était pas au bout de ses surprises. En effet, en sus des 60 000 DA payés à l’avance, la femme de Boudjemaa dut payer encore 3000 DA pour pouvoir jouer le rôle de garde-malade. Ce montant ne couvre que la nuitée. Le matin, elle ne reçut même pas un café d’hospitalité, et fut chassée manu-militari, sauf si elle paye 3000 DA pour la deuxième journée!

Le bouquet?  Au rez-de-chaussée de la clinique des travaux de réaménagement sont effectués. Le marteau piqueur faisait rage alors que le chirurgien opérait.  La poussière envahissait l’ensemble de la bâtisse, les détritus remplissaient tout  le rez-de-chaussée.  L’état  des lieux et l’ambiance ne sont pas supportés par les visiteurs, les malades alors….. Vous parlez d’une clinique? Il ne manquait que le panneau de signalisation avec un klaxon barré pour inviter les visiteurs au silence!

Et ce racolage des malades à partir des hôpitaux avec chantage à l’appui, ne réveille-t-il pas nos responsables du secteur de la santé?

 

 

8 thoughts on “RACOLAGE ET BRICOLAGE DES CLINIQUES PRIVEES

  1. Il n’y a de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
    Il est aisé de constater qu’une société à deux vitesses se met en place.
    Le marqueur numéro 1 n’est ni ‘ fisti’, ni ‘refisti’ mais l’argent.
    Un reportage d’une chaÎne française se gaussait d’un pays où le désespoir économique est roi et où sur les hauteurs de Hydra, un café coûtait 300 DA.
    3îch ya meskin contre quelques centimes d’euros dans les quartiers populaires.
    Cette dérive est flagrante: des shows rooms pour commercialiser des voitures cédées à un prix astronomique et des centaines d’acheteurs qui se pressent.
    dans le pays profond, l’angoisse financière et la peur de la mort sociale en attendant la mort biologique.
    Quels discours lénifiant tiendront nos intellectuels qui se doivent d’être des ‘ lanceurs d’alerte’ sociale.
    Je crois qu’ils s’en contrefichent!!

  2. Bonjour.

    Précisez le nom de la clinique et la ville. Sinon supprimer l’article en question.

    1. Comme d’habitude, vous faites le naïf, Docteur! Combien y-a-t-il de cliniques ayant pignon sur rue et combien font des travaux au rez-de-chaussée. Je vous conseille d’aller faire un tour du côté du drapeau déchiré et remplacé, juste derrière SONELGAZ, vous serez surpris par le tintamarre que provoquent les maçons!

      1. Bonjour Monsieur El Arabi.

        Je n’ai jamais été aveugle, je vois claire et net dans la précision. Aussi, ce n’est pas de mes habitudes de faire le naïf car Il faut savoir discerner entre l’information juste et le sensationnel grippé dans la diffamation. Tout en condamnant tout agissement ou acte qui porte atteinte à la dignité du malade, je refuse en parallèle de commenter un article qui n’a pas de repères.
        Si monsieur Boudjemaa-appelons-le ainsi- a accepté les propositions du chirurgien, cela veut dire tout simplement qu’il était consentent . Ainsi, il assume les conséquences.La citoyenneté est une culture. Quant à la nature de l’intervention et ses complications comme l’affirme monsieur N.AMMOURI, allant jusqu’à traiter le chirurgien de “charcutier” sans formuler de preuves tangibles,il est navrant de constater de telles attitudes dans un journal respecté.
        Amicalement.

        1. Salam Monsieur Reffas;
          Vous m’excuserez mais je dois vous dire que je trouve votre raisonnement pour le moins surprenant. Si Mr Bou djemaa n’avait pas accepté les propositions du chirurgien, que lui auriez-vous proposé? Se laisser mourir? Les conséquences tragiques dont on entend parler tous les jours, ce sont les médecins et les responsables du secteur de la santé qui doivent les assumer. Ce sont eux aussi qui doivent faire preuve de citoyenneté en cessant de mettre les malades entre le marteau et l’enclume et ce dans le seul but de faire des gains faciles.
          Bien amicalement.

          1. Salam si Abdelwahid B.

            Monsieur Boudjemaa-Appelons-le ainsi- a accepté des propositions d’un chirurgien appartenant à un établissement publique. Le chirurgien, dans le cadre du temps complémentaire, un laps de temps lui est réservé pour exercer au niveau des cliniques et cabinets privés. Cette façon de faire autorisée, j’ai été le premier à l’avoir dénoncé officiellement, car les malades sont effectivement pris en otage.
            Dans le cas précis du malade cité, il devait automatiquement saisir qui de droit (l’administration, le conseil de l’ordre et enfin la justice..) pour dénoncer l’attitude du praticien qui n’honore nullement la profession.
            Malheureusement, le malade a accepté le contrat proposé sans dire mot. J’insiste pour dire qu’il a assumé sa décision. Maintenant, s’il y a eu faute ou erreur médicale , seul le dossier médical peut faire foi et non pas l’appréciation d’un profane tel que monsieur N.AMMOURI qui s’est permis de traiter le chirurgien de “charcutier”. Les malades doivent prendre leurs responsabilités dans de cas pareils. Monsieur Abdelwahid B. il est devenu facile de nos temps à travers la toile d’insulter et d’accuser des personnes sous le sceau de l’anonymat . Je persiste pour dire encore une fois que l’article en question n’a pas de repères pour déterminer une logique d’appréciation, et de là entamer un débat serein, responsable où seule la raison l’emporte sur les sentiments.
            Amicalement.

  3. L’hôpital transformé en une “antichambre” d’une clinique privée. C’est là un comportement immoral et tout à fait ingrat de la part de certains de nos médecins envers la société. Et dire que les études dont ils ont bénéficié gratuitement, ils les doivent bien à cette société.

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