BEL-ABBES INFO

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Y-A-T-IL UNE SOLUTION POUR LES ACCIDENTS DE LA ROUTE ?

ByDjillali C.

Fév 8, 2012

L’Algérie a battu tous les records en termes d’accidents de circulation. Au prorata  de la population, les routes algériennes tuent plus que n’importe quelle route au monde

Les accidents de la circulation constatés durant l’année 2011 resteront dans les annales. Avec 3 831 morts, 44 936 blessés enregistrés dans 25 031 accidents de la circulation pour le seul secteur relevant de la Gendarmerie nationale, les Algériens assistent impuissants à un nouveau terrorisme qui ne dit pas son nom. Une moyenne de 10 morts par jour !

  Le fait que les détenteurs de nouveaux permis de conduire sont impliqués dans plus de la moitié des accidents, 14 255 sur un total de 25 031, montre que la formation au niveau des auto-écoles laisse à désirer. Pire, il s’agit de savoir à quoi servent les autoécoles

Pourquoi, donc?

A mon sens, les causes sont nombreuses et liées au moment :

D’abord, il y a quelques temps on expliquait les raisons par l’état des véhicules : Oui. Il est vrai qu’il y a quelques années, ce n’était pas des véhicules qui roulaient, mais des épaves, des dangers publics : carrosseries déglinguées, défauts techniques multiples, absences ce feux (de position, phares et de croisement) …

Ensuite on expliquait simultanément par l’état des routes : nids de poules, crevasses en plein route nationale, absence de signalisation….

Quand le parc national s’est renouvelé à la faveur de l’ouverture de marché ayant entraîné la naissance des concessionnaires de tous les modèles, nous assistons à la disparition progressive des épaves remplacées par un parc tout neuf, pourtant, les accidents n’ont pas diminué, bien au contraire !

Quand les routes commencent à devenir plus ou moins praticables (même s’il reste encore beaucoup de travail à faire) l’on pensait qu’avec le renouvellement du parc, cela va réduire les accidents. Ils ne sont devenus que plus nombreux et plus mortels ! Plus de 3 000 morts en 2010 !  La « répression » instituée par le  nouveau code de la route ne fut également pas la solution. Alors, où est le problème ?

De mon point de vue, le problème est à deux niveaux :

Le premier,  relève du système lui-même : En effet, d’abord le phénomène de la corruption joue un grand rôle négatif dans la lutte contre les accidents de travail. Cette corruption intervient en amont et en aval. En amont, lors de l’examen du permis de  conduire qui est octroyé à n’importe qui,  paie. Qui de nous, n’a pas entendu dans son entourage qu’avec Vingt mille dinars, tu ne passes même pas l’examen ! En aval, lors d’un retrait, tout le monde s’accorde à dire : A raison de dix mille dinars, tu peux récupérer ton permis. Donc, la « répression » n’a absolument aucun sens!

En lisant, les statistiques qui annoncent chaque jour, que plus  de 2000 permis ont été retirés dans telle Wilaya, si l’on s’amuse à faire les sommes, on constatera qu’il a été retiré plus de permis qu’il n’en existe réellement ! Donc, avec la corruption, tout n’est que du pipeau !

Le deuxième niveau, relève de la pédagogie : Ainsi, les radars sont installés en catimini, dans les coins les plus névralgiques. En effet, vous remarquerez par exemple sur l’autoroute Est-Ouest, où la vitesse maximale est à 120 Km/h que le radar n’est installé que sur les tronçons où la vitesse est limitée à 80 km/h. Sincèrement, croyez-vous qu’un véhicule puisse rouler normalement à 80km/h sur l’autoroute ?  Par conséquent, l’objectif du radar, n’est pas de lutter contre les accidents de la route, mais beaucoup plus pour retenir le maximum de permis. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir le zèle des darkis et la « jouissance » au moment du retrait ! Aucune pédagogie n’est utilisée par les services de sécurité en direction des automobilistes. L’agent est perçu comme un persécuteur et non comme un service public !

Il faut peut-être que les statistiques nous disent clairement qu’elles sont les raisons qui provoquent le plus d’accidents. Moi, je suis persuadé que ce n’est pas l’excès de vitesse. Nous conduisons tous,  empruntons les routes et voyant les automobilistes conduire. Les accidents auxquels j’ai eu la malchance d’assister, sont tous dus au non respect du code de la route  (dépassement dans un virage ou en côte, dépassement en troisième position, absence de signalisation notamment clignotant, non respect des stop, refus de priorité, utilisation du téléphone cellulaire, conduite en état d’ivresse…) Les  rares accidents du à l’excès de vitesse étaient provoqués par des problèmes techniques qui font perdre le contrôle du véhicule (pneus notamment)

Un autre phénomène intervient également. Celui de l’absence ou la mauvaise signalisation routière. Qui n’a pas rencontré un virage dangereux non signalé,  une ligne continue là ou il ne faut pas, alors qu’elle est n’y est pas là ou il faut, des ralentisseurs non signalés, pire des travaux non signalés. Des gendarmes la nuit en pleine route sans plaques de barrages, ni gilets phosphorescents ! C’est du suicide !

Je crois que le problème est profond et nécessite un débat qui sied à son  importance et sa gravité. Le permis à point entre en application à la fin de l’année. Mais il ne faut pas se leurrer, ce ne sera pas la solution si des mesures strictes de la lutte contre la corruption ne viennent pas accompagner le processus. Le meilleur moyen d’atténuer un tant soit peu le phénomène est de suivre ce qui se fait ailleurs, en évitant de vouloir à tout prix inventer le fil à couper le beurre. Il faut que les radars soient automatiques et les peines adressées par courrier aux contrevenants par les services de Wilaya avec copie à la Sureté de wilaya. Ainsi, il n’est plus possible de corrompre, parce qu’on ne saura pas qui faut-il corrompre! Il faut dans ce cas, installer les radars dans les zones où le non respect de code de la route risque d’être fatals (virages, lignes continues, entrée d’agglomération…)

Il faut également revoir le système de signalisation routière en faisant appel à des spécialistes en la matière. Il y va de nos vies.

djillali@bel-abbes.info