La conférence de l’ONU Rio+20 a ouvert ses portes mercredi à Rio de Janeiro, en quête d’un développement durable pour la planète mais de sérieux doutes planent sur la possibilité d’arriver à un consensus suffisamment ambitieux des pays membres d’ici le 22 juin.
Dilma Rousseff, la présidente du Brésil, pays hôte de la conférence, a appelé « tous les pays du monde à s’engager » dans l’obtention d’un accord qui réponde aux besoins environnementaux et sociaux de la planète, malgré le contexte de crise internationale, lors de l’inauguration du pavillon brésilien du sommet.
Rio+20, 20 ans après le Sommet de la Terre, va durer 10 jours et sera la plus grande conférence de l’ONU jamais réalisée.
Avec plus de 50.000 participants, entre représentants des gouvernements, de la société civile et du secteur industriel, elle devra pour trouver des pistes de développement durable, afin d’enrayer la dégradation de l’environnement et la pauvreté dans le monde.
Accélérer le rythme
« Nous devons énormément accélérer le rythme des négociations », a déclaré le secrétaire général de la conférence, le chinois Sha Zukang dans une conférence de presse.
Des ministres du monde entier consacreront les trois prochains jours à définir un accord en discussion depuis des mois. Un tiers seulement des propositions a fait l’objet d’un consensus et les négociations ministérielles se poursuivront jusqu’au sommet officiel des chefs d’Etat et de gouvernement du 20 au 22 juin.
Parmi la bonne centaine de présidents et chefs de gouvernement attendus figurent le français François Hollande, le premier ministre chinois Wen Jiabao. Mais il y aura aussi de grands absents comme le président américain Barack Obama ou la chancelière allemande, Angela Merkel, dont le pays est traditionnellement engagé dans l’environnement.
D’après les chiffres de l’ONU, la demande mondiale d’aliments augmentera de 50% d’ici à 2030 et celle d’énergie de 45% dans un contexte de hausse des inégalités sociales, de manque d’eau et d’élévation de la température du globe dont les ressources naturelles s’épuisent.
Les pays sont tous d’accord sur le fait que le sommet est crucial pour l’avenir de la planète.
Doutes sur un concensus
Mais sous couvert de l’anonymat, les délégations ont exprimé leurs doutes sur la possibilité d’arriver à un consensus au moment où de nombreux gouvernements sont confrontés à la crise économique.
L’Union européenne se battra « jusqu’à la dernière minute » pour obtenir des « engagements crédibles » pendant Rio+20 mais ce sera difficile, a annoncé mercredi le commissaire à l’Environnement Janez Potocnik.
M. Potocnik s’est voulu « optimiste », mais il n’a pas caché les difficultés et les risques d’échec de ce sommet boudé par la plupart des dirigeants occidentaux.
« Nous n’avons aucune garantie d’accord », a-t-il reconnu à Bruxelles.
Le G77, qui regroupe la plupart des pays en développement et la Chine, ont proposé de leur côté de créer un fonds de 30 milliards de dollars par an pour financer le développement durable, a annoncé mercredi le principal négociateur du Brésil pour Rio+20, Luiz Alberto Figueiredo Machado.
Selon lui, les économies émergentes ne sont pas disposées à assumer la dette des pays riches en matière de coopération internationale et ce point sera l’une des pierres d’achoppement du sommet de l’ONU.
Une des propositions les plus ambitieuses est partie des pays latino-américains: approuver des objectifs de développement durable qui impliquent tous les pays dans des domaines allant de la sécurité alimentaire à l’énergie durable.
Parallèlement à la conférence de l’ONU se déroulera le Sommet des peuples.
A l’initiative de 200 organisations écologistes et mouvements sociaux du monde entier, il sera un espace de protestations contre ce « capitalisme vert » prôné par la conférence officielle, un terme trompeur, selon elles, pour désigner une autre étape d’accumulation capitaliste.
Rio de Janeiro a été placée sous haute sécurité: 20.000 soldats et policiers protègent la ville.
Source:AFP