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UNIVERSITÉ Vers quels lendemains?

ByBeldjillali D.

Juin 29, 2013

2210 université BLIDACeux qui ont été formés par l’ancienne école ont tous dépassé la cinquantaine. Ils sont tous «retraitables» ou presque.

Conscientes de la nécessité incontournable de se hisser à un haut niveau de qualité dans la formation et la recherche, les universités du monde se pressent d’obtenir les standards, les normes et les processus à même de leur ouvrir le chemin de l’avenir. «Certification» et «accréditation» sont les mots qui reviennent dans tous les discours et dans toutes les bouches. Les objectifs d’apprentissage, les stratégies d’enseignement, les dossiers de cours, les rapports de cours…, sont autant de thèmes autour desquels tournent, toutes ces années, les forums et séminaires de formation dédiés aux enseignants. Nombreuses sont les universités qui en sont à l’adoption de nouveaux programmes et de nouveaux cursus alors que d’autres ont déjà obtenu l’accréditation et la reconnaissance mondiale parce qu’une université accréditée est une université qui est reconnue mondialement et un programme accrédité est tout aussi reconnu par toutes les instances universitaires mondiales.
L’importance d’une telle démarche n’est plus à démontrer. Cela fait assez longtemps que dans les milieux académiques, la question a été discutée et cela fait longtemps aussi que l’obligation de passage au niveau mondial a été tranchée comme question et comme principe.
Obtenir l’accréditation des programmes et cursus signifie, pour toute université, qu’elle est arrivée à assurer un niveau acceptable de qualité, c’est-à-dire qu’elle est arrivée à la maîtrise du processus qui lui permet de dispenser une formation de qualité, de garantir une recherche de qualité et d’assurer un service dans les normes à la société dans son ensemble. En plus, cela signifie qu’elle a la capacité de reproduire et d’améliorer ce processus. Certes, ce n’est pas facile et nul n’a jamais eu l’impolitesse de le croire. Mais cela n’est pas impossible, non plus pour qui se sent concerné et qui veut s’améliorer.
Mais pour ceux qui ne veulent pas bouger, tout semble difficile et impossible à réaliser. Ce défaitisme est dû à plusieurs causes. D’abord, l’incapacité de ceux qui décident constitue la cause première de l’inertie. En effet, lorsqu’on met à la tête de l’université ou du secteur de l’enseignement supérieur des gens sans compétences particulières, il ne faut pas leur demander de décrocher la lune. Ensuite, le manque, voire l’absence d’ambition constitue une seconde raison en ce sens que ce ne sont pas ceux qui manquent d’ambition qui pourraient penser un jour améliorer les choses. En troisième position vient la méconnaissance, car ceux qui ne savent pas que quelque chose existe, ne pourront jamais aller la chercher et ceux qui n’ont aucune idée de l’accréditation des universités n’iront jamais s’en enquérir. Ensuite, le manque de contrôle et l’impunité représentent des causes sérieuses dans la dégradation des universités et dans le fait que l’on ne parle point d’accréditation.
Ailleurs, ce sont les ministères de l’Enseignement supérieur qui ont ressenti, les premiers, le besoin d’améliorer la situation des universités et ils ont agi de manière à ce que les universités fassent de ce besoin leur préoccupation première. Chez nous, et comme pour anéantir tout espoir d’amélioration, la reproduction est toujours à l’identique. Cela fait des années que l’université algérienne ne fait que reconduire ce qu’elle a déjà fait les années passées. Non seulement on n’avance pas, mais on recule à grande vitesse.

Le LMD c’est quoi?
Sans que personne ne sache pourquoi, le ministère de l’Enseignement supérieur a choisi d’introduire le LMD dans l’université algérienne qui, soit dit en passant, n’en avait vraiment pas besoin. Le LMD est un système concocté par un certain Jacques Attali pour les besoins d’une Europe qui veut unifier les principes de ses enseignements et standardiser la structure de ses formations afin d’arriver à un rapprochement entre les diplômes qui puisse permettre une grande mobilité à l’intérieur des pays membres. Qu’est-ce qui nous a piqués pour aller chercher ce système et le greffer à une université qui l’a aussitôt rejeté?
Ce n’est pas que le système LMD soit mauvais ou moins bon, là n’est pas le problème, mais c’est plutôt parce que ce système exige certaines choses pour être efficace. Il exige d’abord un enseignement axé sur l’étudiant, c’est-à-dire un enseignement où l’étudiant est au centre du processus d’apprentissage et où l’enseignant n’est là que pour l’aider à construire progressivement ses connaissances. Ceci sous-entend que l’enseignant doit avoir bénéficié de formations qui lui permettent de passer du cours magistral à celui participatif. Ceci signifie aussi que l’étudiant consacre beaucoup plus de temps au travail individuel et que les moyens d’apprentissage soient disponibles et à sa disposition. Or, jamais les enseignants n’ont, à ce jour, reçu de formation pour passer au LMD, jamais rien n’a été fait pour encourager les étudiants à plus de travail individuel et la bibliothèque censé offrir un espace d’apprentissage minimum continue à ouvrir tard et à fermer très tôt alors qu’ailleurs, elle est ouverte jusque tard la nuit. Quel LMD voulait donc le ministère qui, dans la foulée, avait oublié de mettre en place des passerelles entre le système dit classique et ce LMD jetant dans la rue des centaines, voire des milliers d’étudiants sans raison, en les empêchant de poursuivre leur magistère.
Le LMD est un système qui est bien chez ceux qui l’ont conçu et c’est aussi un système qui n’est pas prêt à emporter. C’est tout un comportement qu’il faut développer avant d’aller vers ce système. En conséquence, les étudiants se prennent les lacets dans ce système, les enseignants continuent à travailler comme avant, à donner des cours magistraux, et ne voient vraiment pas la différence, le bibliothécaire continue à ouvrir et à fermer aux heures qui lui conviennent et personne ne comprend vraiment ce qui se passe. La seule différence réelle c’est qu’au lieu de quatre ans, l’étudiant passe maintenant trois ans à l’université pour sa licence. Mais est-ce raisonnable? L’insuffisance des structures est-elle un argument suffisant pour chambouler ainsi une génération entière? Est-ce possible que quelqu’un qui a étudié quatre ans et quelqu’un d’autre qui a étudié trois ans aient le même diplôme? Est-il équitable qu’ils aient le même grade et la même classification? Ce problème a été posé à moult reprises par les étudiants eux-mêmes. Leur a-t-on trouvé solution?

Quelle langue parle- t-on à l’université?
Dernièrement, un responsable dans une université se plaignait du niveau de la langue des étudiants. Là encore, c’est l’incroyable inconscience des responsables du secteur qu’il faut interroger car, et alors que l’élève fait toutes ses études primaires et secondaires en arabe, lorsqu’il arrive à l’université, certaines branches lui sont proposées mais en… français! Il en est ainsi des filières comme la médecine, la pharmacie, la biologie, l’agronomie, les sciences vétérinaires etc…. comment peut-on demander à quelqu’un qui a étudié 13 ou 14 ans en arabe d’apprendre en français d’un coup? Ceci n’est ni normal, ni logique et cela sort, tout simplement, du bon sens! Quelqu’un qui voulait justifier, disait un jour que lorsque nos étudiants partent à l’étranger, ils reçoivent des enseignements dans d’autres langues que l’arabe. Ceci est vrai effectivement, mais il y a lieu de noter que, d’abord, ces étudiants font une année de langue généralement, ce qui n’est pas le cas ici. Ensuite, pourquoi faut-il comparer deux choses qui ne sont pas comparables? Ces pays n’offrent pas à leurs étudiants des formations dans une langue qu’ils ne connaissent pas.
Pris entre la pauvreté de leur «français» et leur désir d’aller dans certaines filières, les étudiants souffrent le calvaire, faisant souffrir leurs enseignants avec eux car quelle langue parlent-ils? Nul ne sait. Mais même du côté des autres filières, celles fonctionnant en arabe, la même faiblesse de langue est constatée. Est-ce l’école primaire et le secondaire qui ont donné un produit médiocre? Beaucoup le pensent et nombreux sont ceux qui le disent.

Allo, je veux un 18 pour mon neveu!
«J’ai reçu aujourd’hui une soixantaine d’appels, seulement quatre ou cinq étaient ´´normaux´´. Tout le reste c’était des interventions!!!». C’est en ces termes que quelqu’un me disait son ras-le-bol à propos de ce nouveau comportement qui, il y a quelques années encore, était impensable. Aujourd’hui, on n’hésite pas à appeler pour demander de faire passer un étudiant, pour donner telle note à tel autre, pour favoriser tel autre pour le master… «De mon temps, ajouta-t-il, ce n’était pas ainsi que cela se passait!». Effectivement car, de notre temps, tout était sérieux, surtout là haut! D’où provient donc ce nouveau comportement? Il provient de la dilution des choses par le ministère et de la détérioration des valeurs de la société. Les orientations ministérielles doivent être, non seulement claires, mais sans ambiguïté en ce qui concerne le sens à donner à la réussite car la nation qui perd le sens du succès pataugera toujours dans l’échec.
La réussite a perdu son sens dans notre université parce qu’elle ne signifie plus rien dehors. Combien sont-ils à chômer avec des diplômes? Et combien sont-ils ceux qui, au contraire, profitent largement de leur ignorance? Le succès sans effort est pur mensonge de la part de l’administration et de l’enseignant et c’est une illusion mortelle pour l’étudiant. Lorsque la réussite devient facile, et à la portée de tous, le domaine où elle est réalisée devient inutile. Si tous réussissent comme ils veulent à l’université, mieux vaut fermer cette université car elle ne sert plus qu’à former de faux cadres et de faux diplômés. La réussite ne se commande pas et il ne suffit pas d’obtenir un 18 pour son neveu pour que celui-ci comprenne mieux.
Le niveau a baissé depuis longtemps à l’université, est-il nécessaire qu’à cela on ajoute des interventions pour faire réussir? Que reste-t-il du savoir? Que reste-t-il de l’université? Des responsables qui se promènent avec la malle pleine pour le recteur???

Qu’en sera-t-il demain?
Ceux qui ont été formés par l’ancienne école ont tous dépassé la cinquantaine. Ils sont tous «retraitables» ou presque. Qu’adviendra-t-il de l’Université algérienne après leur départ? Il n’est pas sûr qu’au ministère de l’Enseignement supérieur on ait soulevé ce problème ou posé cette question.
Néanmoins, il est temps qu’on se la pose. Qui prendra en charge l’université demain? Il n’est pas honnête de se voiler la face ou de plonger la tête dans le sable. Un ministre ça ne doit pas réfléchir à la hauteur de son mandat seulement, surtout dans l’enseignement, mais plutôt à un horizon très loin. Les pays qui se respectent réfléchissent déjà à 2040 alors que, chez nous, un ministre réfléchit seulement au très court terme. Mais là est déjà une autre question.
Nous n’avons pas de relève pour l’université. Ni pour encadrer ni pour enseigner. A-t-on simplement programmé la mort de cette université? Tout le laisse supposer à un moment où les autres pays n’épargnent aucun effort pour relancer leurs universités. Accréditation et certification sont les objectifs primordiaux alors que chez nous ce ne sont pas les murs qui s’effondrent car les murs servent la propagande, ce sont les cerveaux de la nation qui s’effritent et ses lendemains qui déchantent. Les responsables de l’université algérienne ont failli à leur mission!

Par Aissa Hirècheimages le ministre de l'enseignement suprieur

3 thoughts on “UNIVERSITÉ Vers quels lendemains?”
  1. UNIVERSITÉ Vers quels lendemains?
    dixit aissa hireche et publié par beldjilali D
    @Moudjahed
    « vers la caporalisation totale de l’elite  »
    com court , direct sans fard ni chichi .presque 1 SMS trés souhaité par le collectif de la bannière , pour eviter de longs et ennuyants droits de réponse , supprimez les attaques perso et anonymes .

  2. Je m’excuse pour a chaque j’interviens, du moment que les gens aiment lire et ne pas écrire, ils auront comme on dit pour leur sous..ils n’ont pas payé 2000 dinars pour l’internet pour rien..ici sur cette réflexion, en gros elle est tout a fait naturel surtout se poser la question Qu’adviendra-t-il de l’Université algérienne après leur départ?
    Cette question pour mémoire fut aussi posé dans les années fin 70 car la majorité des algériens qui avait reçu une formation de la part de la gauche française ici en Algérie allait passer les clés pour cause d’âge. Les historiens n’ont pas encore mis tous les chercheurs en sociologie et en histoire pour aborder ce thème de passation et d’extinction de génération..Il faut rappeler que le mouvement dite Socialiste qui a couvert le monde avait permis au gens de différentes confession de saisir l’occasion pour sortir du dicta de la famille dans laquelle il appartenait et pour laquelle ils obéissaient.. le régionalisme c’est un peu estamper et le nationalisme aussi..les européens d’Algérie qui avaient intégré ce mouvement avaient pour des but idéologique et aussi politique avoir une place en face du dictat des religieux chrétiens de former les algériens..les écoles furent ouvertes et l’indigénat fut abolie…une bonne partie de la connaissance de gestion et de production furent retransmit aux algériens de gauche..
    Cette fraction de gauche algérienne et islamique formées allaient poser un problème au pouvoir qui désirait un type particulier d’Algérie tel qu’il la voulait a lui seul..y’avait pendant la période de décolonisation ou plus exactement de passation ‘’des biens’’ d’une main vers une autre, toute sorte de visée..chacun combattait pour son but précis..la majorité de européen et d’algerien ne voulait que se débarrassé de ce pouvoir religieux chrétiens qui empoisonnait tout le monde avec ces constantes, comme d’ailleurs le FLN qui nous empoisonner par sa propre révolution comme ci les algériens n’ont pas fait de guerre armée ni de guerre politique..c’est normal il y a toujours de la récupération.
    Le peuple en majorité qui refusait l’européen par sa rigueur et ces règles et ces lois, l’avait constaté chez les algériens qui étaient formé par la gauche..l’algérien voulait vendre son produit sur le trottoir et le colon d’hier et la classe des gauchiste algériens d’après l’interdit de le faire et l’oblige de passer par le marché couvert..En devenant âgé , les algériens formés par la gauche française ont lâché un peu laissant la masse qui s’est multiplié après la fin des années 70 et début 80.
    Donc sur cette base qui n’est pas trop approfondit on pourra répondre a votre question…
    Qu’adviendra-t-il de l’Université algérienne après leur départ?
    Ce qui a rrivé en 70 il est arrivé en 84 a l’université. Les gens voulait leurs enseignements, ils l’ont imposé..l’université a perdu son fondement..elle n’est ni lycée ni CEM ni école ni université..déjà on a abolie le système des vacance et on les avait calqué sur ceux de l’enseignement primaire et secondaire..du coup du point de vue culturel, l’étudiant ne s’aperçoit pas qu’il a eu son bac car rien n’a changé..Avant l’université avait introduit du changement pour que l’étudiant prenne conscience du changement de son état de passage du secondaire vers le supérieur..l’étudiant débarquait disant 4culturelemnt du lycéen par
    Plusieurs chose..déjà il reçoit une bourse, ensuite il n’a qu’un congé inter semestriel de 20 jours, il cherche ces cours dans les livres et surtout il peut s’absenter a un cours …culturellement il s’est détaché des lycéens donc il va prendre une identité d’universitaire chose qu’il ne l’a pas aujourd’hui..on lui tout enlevé pour lui faire perdre cette identité..la chose n’était voulu ni l’Algérie était sous un coup d’un complot..il n y avait ni complot ni
    Kouffare ni rien du tout il y avait surtout de l’ignorance, les gens ne savaient pas le sens des choses c’est tout conjuguées a l’instrumentalisation politique de la peur de l’étranger pour rester en place et avoir plus largesse dans l’exerce du pouvoir..a cause de la l’amplification du danger certain dirigeant se sont fait des milliards en mettant la main sur les logements sociaux et les proposer ensuite a la revente pour les banque et cnep..en faisant croire au danger le dirigeant du bas obtient le feu ver d’alger…tout le monde se souviens sans doute de la période dites des dérogations…’’va à Alger et ramènes nous une dérogation’’

    Avec des dérogation on est devenue tout sauf ce qu’on est..Médecin, spécialiste agronome pharmacien, chirurgien, enseignant, chercheur, directeur technicien administrateur etc

    Conclusion sincèrement qu’est ce que vous allez faire de l’université si les gens ne savent pas c’est quoi une université..il faut d’abords définir une université pour ensuite la discuter et ensuite la monter ..déja je vous ai introduit la notion de culture, et d’identité comment vous allez faire pour obliger les administrateurs de travailler comme il le voulaient..car les congés ont été modifié et adapter a ceux du secondaire par les administrateur de l’enseignement supérieur qui font leur politique a l’intérieur de l’université alors que leurs rôle se résume a gérer l’université et pour gérer il faut avoir déjà fait au moins une licence en gestion..
    L’administrateur se lève et se dresse et dit en haute voie par l’intermédiaire de son syndicat ‘’moi je veux passer des vacances avec mes enfants’’..allez y faire comprendre la notion de culture et d’identité aux syndicats qui au lieu de militer pour améliorer les condition de travail des travailleurs, ils font du populisme

  3. Tout est à revoir,nous sommes tous complices de l’avenir des nouvelles gènèrations! et sur tous les domaines SVP! le « couvercle » est bien lourd pour pouvoir le soulever!

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