Chakib KHELIL, avant d’être le fondé de pouvoir de la tire-lire Algérienne, est né et grandi au Maroc, étudié aux Etats-Unis, travaillé à la Banque Mondiale. Ces parents vivent toujours aux Maroc qu’ils n’ont jamais quittés même au temps de crise de l’été 1975. Il paraît qu’ils y jouissent d’une audience qui ferait pâlir de jalousie le plus noble des autochtones Marocains.
Il est donc Marocain de naissance, Américain de nationalité et Coopérant technique en Algérie.
C’est donc en cette qualité qu’il est venu nous administrer sa science et son érudition. Il commence d’abord par être conseiller à la Présidence dès 1999, le temps de se familiariser avec les « indigènes », pour ensuite prendre immédiatement les rênes de la mamelle nationale qu’il dirigera d’une main de maître pendant plus de 10 ans. Il tentera vainement de faire passer un projet de Loi remettant en cause celle de 1971 relative à la nationalisation des hydrocarbures. Ce qui aurait constitué une grave atteinte à la souveraineté du Pays.
La première affaire concernant BRC où la corruption s’est mêlée au renseignement et à l’intelligence économique, fut vite étouffée malgré les rapports accablants des services de sécurité.
Il en sera de même pour Sonatrach1, malgré l’ampleur du scandale.
Soudain, la justice de Pays étrangers et notamment l’Italie provoque le déclenchement de l’affaire SONATRACH 2. L’inculpation du Président Directeur Général de SAIPEM met en exergue nommément SONATRACH et la corruption où est cité notre vénérable ex-Ministre. C’est la gêne totale à Alger. Que faire ? Le Président qui a continué à faire toujours confiance à son poulain, est malade.
La nouvelle donne relative au mandat d’arrêt international contre le neveu Bedjaoui par la justice Italienne, relance le débat et bouscule le Pouvoir. C’était ce qu’il fallait pour remuer le palais de justice d’Alger. La nouvelle tombe, et envahit toutes les rédactions: Un mandat d’arrêt international a été lancé par le juge d’instruction en charge de l’affaire contre neuf personnes dont Chakib Khelil, ses deux fils, sa femme, Bedjaoui et Hemche.Le mandat est effectif depuis quinze jours soit avant celui de l’Italie! Pourquoi alors avoir attendu si longtemps pour informer l’opinion publique ? Si l’information concernant celui de la justice italienne contre le jeune Bedjaoui n’était pas venue, l’information aurait-elle été donnée ? Où alors, cette décision a-t-elle été prise à l’insu du Président ?…..
Le Procureur Général du Parquet d’Alger nous informe par ailleurs, que la procédure a été respectée à la règle et que le juge a fait et continue à faire son travail le plus normalement possible. Il a commencé par convoquer Khelil qui aurait répondu par un certificat de maladie (il a été vite contaminé par les « indigènes » amateurs de maladies de complaisance !) Deux mois, après (le temps que Khelil puisse définitivement se mettre à l’abri ?) les mandats sont lancés.
En tout état de cause, la seule manière de pouvoir arrêter Chakib KHELIL était de l’empêcher de quitter le territoire national. Pourquoi – si l’intention de le protéger n’était pas évidente – n’avait-on pas appliqué l’Interdiction de sortie du Territoire, car, si l’on n’est pas arrivé à obtenir l’extradition de Moumen Khelifa qui est Algérien, comment pourrait-on obtenir celle d’un citoyen américain?
En tout état de cause, cette affaire, surgissant en ce moment même, remet sur le terrain tout l’acharnement de la lutte de pouvoir qui s’orchestre au sommet à l’aune des élections présidentielles et de la longue maladie du Président. Elle ne peut s’inscrire que dans cet ordre, même si elle peut ramener une valeur ajoutée pour certains cercles décisionnels vis-à-vis de l’opinion publique, en laissant croire à une véritable moralisation de la Société.
Depuis 1999, le Président fraichement installé, s’est entouré de personnes de confiance. Elles se scindaient en deux groupes : celui «groupe marocain local» composé des Louh, Belaiz, Bedjaoui, Zerhouni et Bensalah et celui de l’extérieur composé des Temmar, Benachenhou et Khelil. Le groupe des « Coopérants techniques » à lui seul, détient l’ensemble des rouages de l’économie nationale y compris l’exploitation du sous-sol ! Soit les 98% du chiffre d’affaires de l’Algérie.
Durant le second mandat, le Président a du -contre son gré ?- se défaire de la quasi-totalité du groupe de l’étranger, puisque seul Chakib Khelil a continué à résister un certain temps.
Le groupe «local » continue à œuvrer normalement, hormis Zerhouni dont le départ est lié beaucoup plus à une question de santé qu’autre chose. Est-ce du à leur expérience dans le domaine de la nage en eau trouble sport favori des politiques algériens ou plutôt au fait qu’ils disposent de portefeuilles moins encombrants?
Cette affaire Chakib KHELIL est un non-évènement au sens juridique du terme, car, l’ex-Ministre ne sera jamais extradé vers l’Algérie. Mais, à coup sur, elle constituera le réel premier coup de starter des élections présidentielles, car si l’actuel locataire d’El Mouradia est déjà affaibli par son état de santé, il faut couper l’herbe sous les pieds des membres de son clan pour neutraliser toute velléité. La sortie prévisible de l’accusé à travers la presse corrobore l’hypothèse de la lutte des cercles du pouvoir. En effet, il nie disposer de la nationalité américaine et se dit disponible pour la justice de son Pays, pour peu qu’il y ait des assurances du procès régulier. Il redoute les règlements des comptes. Et comme tout accusé est présumé innocent jusqu’à preuve de sa culpabilité, cela ne colle pas avec l’assurance surfaite du Procureur Général. Alors ou bien il ne s’attendait pas à une réaction aussi directe, ou bien les orientations étaient précises. Chakib Khelil ne sera jugé qu’il s’il maintient sa décision de se présenter à la justice, car n’ayant rien à se reprocher, selon ce qu’il aurait affirmé à la presse. Par cette attitude, il corrobore l’hypothèse de la manipulation, et le fait qu’il déclare vouloir se présenter, est une riposte rigoureuse de son clan qui ne veut se laisser faire. La lutte s’annonce donc ardue, d’autant plus que la partie «famille révolutionnaire» a déjà fait part de son inquiétude de voir le pouvoir qu’elle conserve jalousement depuis 1962, lui échapper définitivement et par voie de conséquence, la rente. Cette manifestation s’est traduite différemment à travers deux représentants de cette tendance : d’abord Mechati le rescapé des 22 qui ne demande ni plus ni moins que la destitution du Président par l’ANP, le second -Le Colonel BENCHERIF – plus diplomatique, demande au Président d’organiser lui-même sa succession, c’est-à-dire transmettre le flambeau.
Et le Peuple dans tout ça?
djillali@bel-abbes.info
«L’AFFAIRE CHAKIB KHELIL: LA FIN D’UN RÈGNE OU POUDRE AUX YEUX?»
3 thoughts on “«L’AFFAIRE CHAKIB KHELIL: LA FIN D’UN RÈGNE OU POUDRE AUX YEUX?»”
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Bonsoir.
La photo attenante à l’article de la chronique du jeudi reflète l’expression : » idezou maahoum ». Il n ‘y aura ni extradition, ni procès ni houm yahzanoune.
Bonne soirée.
L’affaire chakib n’est que la partie visible de l’iceberg, imaginer chacun de ces corrompus a entrainé comme chacun de nous le sait, sa famille, ses proches et ses amis.La liste risque de contenir toute la population d’une ville bien précise et vous en concluez le grand massacre que l’Algérie a subi et continue de subir tant qu’un changement radical à la tête n’intervient d’une façon ou d’une autre. Attention , la roue tourne et ça va tourner soyenz en certain.
L’affaire Khelil c’est de la poudre aux yeux. ..on y verra un peu plus clair quand bouteflika et sa clique de marocains seront mis hors d’état de nuire…