Le candidat à la magistrature suprême, l’avocat Ali BENFLIS met le paquet pour crédibiliser sa volonté affichée de paraître celui qui veut moraliser la vie politique du Pays. Depuis son «retour» sur la scène après une dizaine d’années de mutisme, il ne cesse de multiplier les déclarations sur son programme et projet de société qu’il envisage de mettre en œuvre, s’il était élu. Il a commencé par déclarer qu’il n’appartenait à aucun clan ni aucune partie, qu’il ne voulait être le candidat de personne et qu’il plaçait la moralisation de la société comme objectif prioritaire. Dans sa longue intervention sur une chaîne télé nationale privée, il a encore une fois insisté sur cet aspect, arguant qu’il a été contraint de quitter le Gouvernement suite aux divergences nées et relatives à des sujets relevant du sujet et notamment l’affaire Khalifa et la loi sur les hydrocarbures. Pour le premier cas, BENFLIS déclare qu’il avait saisi plusieurs fois le Président pour lui faire part des résultats de l’enquête administrative qui a confirmé des irrégularités flagrantes et une violation des dispositions légales et réglementaires régissant la Banque d’Algérie, par Khalifa, mais tout cela est resté sans suite.
Le candidat ne s’arrête pas là et joint l’acte à la parole. Il vient de publier sa déclaration de patrimoine.
A la lecture du document, des innovations apparaissent :
– D’abord le Candidat BENFLIS n’a pas attendu la décision du Conseil Constitutionnel pour déclarer son patrimoine, pourtant il aurait pu le faire. En effet, dans la cas où son dossier est rejeté – hypothèse réelle même si la probabilité reste insignifiante – il aura dévoilé des informations privées pour rien.
– Ensuite, on découvre que le Candidat essaye de déclarer « réellement » et la totalité de son patrimoine et nous éloigne des habituelles déclarations (un appartement acquis dans le cadre de la cession des Biens de l’Etat et un véhicule année 19….)
C’est d’ailleurs la première fois, qu’un candidat déclare posséder un compte en banque à l’étranger.
– Enfin, M. BENFLIS prend du plaisir à détailler les informations, jusqu’à fournir les numéros de comptes, les noms des copropriétaires et les montants à la virgule près.
Même si le Candidat ne nous dit pas s’il dispose de véhicule(s) ou pas (omission ?) le comportement est inédit.
Les électeurs savent maintenant que Ali BENFLIS dispose d’une économie de près de 7 millions de dinars et de 15 mille Euros ; en plus de plusieurs hectares de terres, d’un local de fonction libérale et d’une résidence à Hydra. Ils attendront de voir sa déclaration à la fin de son mandat, s’il est élu.
Mais la décision de rendre public son patrimoine avant la décision du Conseil Constitutionnel relève-t-elle d’un zèle ou d’une précipitation à vouloir marquer et convaincre les électeurs?
Mais au-delà de ça et de la véracité des déclarations qui n’engagent que leur auteur et son honneur, cet acte a le mérite de faire exemple. Car, à ce jour, nous n’avons pas vu moult déclarations ; ni des députés, ni des sénateurs et encore moins des candidats.