1ère Partie : De l’Idéal de Casablanca à l’Olympique de Marseille
M. LACARNE a décidé de réserver son espace à l’épopée BENBAREK. Jusqu’à aujourd’hui, les Bel-Abbésiens n’ont eu que la partie qui concerne son séjour à l’USMBA. Belaïd nous revient sur toute son histoire en cinq parties, tirée de l’œuvre de son Ami Journaliste feu MAHJOUB Fawzi, le Franco-Tunisien.
Oublié de ses compatriotes, il est mort à 75 ans .Le Marocain Larbi Ben Barek « La Perle noire », avait été, de 1938 à 1955, la vedette du football Français.
Histoire de ce prestigieux Talent écrite par mon ami MAHJOUB Fawzi, Tunisien, journaliste à Jeune Afrique, et longtemps, membre de la commission des Media de la Fifa et CAF, décédé récemment à Paris, Que son âme repose en Paix.
Casablanca. Un nom qui chantait à l’oreille, hantait les récits des marins en uniforme sonnait comme un appel à l’aventure, inspirait les cinéastes.
Larbi Ben Barek est né le 15 Juin 1917, fils d’un ouvrier spécialisé dans la réparation de bateaux, il fût très tôt orphelin.
Larbi va à l’école .De la rue de l’ancienne Médina au quartier de la ferme blanche où il habite, il passe par une chaussée poussiéreuse transformée en terrain de football, où ses camarades de classe Didi, hamiri, kadmiri et Cerdan se livrent des luttes homériques. Il rêve de participer à ces envolées mais les recommandations de son frère ainé Ali Ben Talib ,qui subvient par son travail aux besoins de la petite famille ,font barrage ,pour quelques temps Devant le spectacle d’un match acharné, Larbi ne peut résister longtemps. Il cède à la petite balle de caoutchouc mousse et débute entre les « poteaux »formés par un pavé et une chéchia qui en a déjà vu de toutes les couleurs.
1931. Larbi a 15 ans, c’est un adolescent long et mince, solide et musclé, capable de gagner sa vie .Il est Menuisier dans l’entreprise Avoros Canella. Il fait du vélo, affûte sa pointe de vitesse, croise les gants avec son frère .Mais son choix est fait :il sera Footballeur. Avec les copains dont Didi (qui fera plus tard son chemin dans les rangs de RC Paris .Au sein des équipes de quartier « comme le Football Club Outane » Larbi joue déjà inter, on lui conseille de jouer ailier.
Il a 17 ans .Lorsque l’Idéal, un Club de Division2 dont les vedettes avant l’arrivée de Cerdan, sont Lopez, narcisse, futur buteur du bombardier, Navarro et Abderrahmane. Pour ses débuts Larbi affronte un gros calibre l’Union Sportive Marocaine (USM),le ténor du championnat d’Afrique du Nord, qui a condescendu à jouer une partie amicale avec cette obscure équipe . Larbi refuse les crampons et commence le match en savates, il plante deux buts aux caïds de l’USM, l’idéal remonte au classement grâce à sa nouvelle recrue Larbi Ben Barek, d’abord ailier, puis devenu inter et demi centre.
1935 est une année capitale dans sa carrière ,lors d’un match de coupe ,l’idéal ne s’incline que de justesse devant le RC Marocain .Le Lendemain, Le Petit Marocain ne tarit pas d’éloge sur Larbi Ben Barek ,les sélectionneurs se manifestent aussi .Pour rencontrer Oran ,il est désigné comme remplaçant ,dans la foulée en fin de saison, les dirigeants de l’USM se présentent et lui offrent un boulot de réparateur de pompes à essence pour 20 frs de l’époque par jour . Larbi accepte ,l’engagement est tenu, mais les contraintes du règlement obligent BEN BAREK à passer la première saison en réserve. Il s’y comporte avec tant de brio qu’il est sélectionné dans l’équipe du Maroc qui rencontre Oran et succombe de peu (O-1)
Avril 1937, Casa accueille l’équipe de France B, la Métropole gagne 4-2, mais les manchettes de journaux clament Ben Barek le meilleur des 22. Quelques Jours après, Eisenhoffer, l’entraîneur hongrois de l’Olympique de Marseille débarque à Casa avec des offres chiffrées .A l’époque l’OM puisait dans le vivier Nord Africain. Les Zatelli, Bastien, Rabah Ben Bouali et autre Zemani constituaient l’ossature de l’équipe.
Larbi, conseillé par son frère, discute les propositions, Il réclame 30.000 Frs à la signature et 3000 frs par mois .Les pourparlers n’aboutissent pas, Pour le grand bien de l’USM qui remporte en 1937/1938, le titre local puis le championnat d’Afrique du Nord aux dépens des Joyeusetés d’Oran –le CDJ .
Marseille revient à la charge, larbi fait monter la barre à 35.OOO Frs .L’OM s’empresse d’accepter, d’autant que le Red Star a offert 55.000 Frs .Le Marché est conclu avec l’OM
B. LACARNE