La vie est faite ainsi. D’étape en étape, de phase en phase, de cycle en cycle et le processus s’inscrit en perpétuelle évolution ne supportant ni arrêt ni stagnation. A défaut c’est le chaos.
Dès que l’empire colonial, pilleur, destructeur et ravageur a foulé le sol algérien, la mobilisation des Algériens s’est faite spontanément organisée en défense et en réparation. L’action de L’Emir Abdelkader, El Mokrani, Bouamama, Fatima Nsoummer, plateforme de la Soummam et tant d’autres ont mis en place, non seulement, des stratégies de recouvrement de l’indépendance, mais aussi et surtout, celles de la reconstruction après l’indépendance. Et ce fut le cas.
Le processus de recouvrement de l’indépendance fut long et couteux en âmes surtout. L’Algérie a souffert du colonialisme le plus abject de l’histoire tant l’entreprise d’expropriation fut générale et la politique de dépersonnalisation au quotidien et les liquidations physique comme réponse à tout geste, revendication ou insoumission. Un million et un demi-million de martyrs rien que pour la période 54-62. Alors que l’Algérie comptait plus d’érudits et d’instruits que la France en 1830, l’analphabétisme fut à l’œuvre dès les premiers jours de la colonisation : écoles fermées, Oulémas expulsés etc. Mais la volonté des Algériens fut tenace et leur foi en la patrie et la juste cause fut inébranlable jusqu’au recouvrement total de l’indépendance.
Ainsi, la résistance s’est organisée à l’intérieur et à l’extérieur. Toutes les franges de la société algérienne y ont pris part : hommes, femmes, citadins, paysans, pauvres ou classes moyennes. Les Algériens installés à l’étranger à leur tour ont, également, joué un rôle déterminant dans la résistance et la défense de la cause juste et indiscutable. Pour ces derniers le 17 octobre en est la preuve.
Une fois l’indépendance acquise, l’Algérie n’a pas croisé les bras. Depuis juillet 62, tout un processus de reconstruction jusqu’à la modernisation a été mis en place et ce malgré les tentatives de déstabilisation et d’ingérence.
Aujourd’hui, à l’échelle planétaire, sans exagération aucune, le contexte ressemble terriblement à celui des temps des colonisations, seulement sous une nouvelle forme plus subtile, vicieuse et dangereuse : Ingérence, désinformation et manipulation jusqu’à l’anéantissement, voilà ce qui se passe sur la planète.
Une politique mondiale cherchant coute que coute à redessiner la géographie, à saper les fondements culturels des pays et à enterrer les références culturelles pour y injecter l’animosité entre les peuples à jamais. Heureusement, l’Algérie résiste et résistera. Hier la main dans la main au sein d’une Algérie plurielle et indivisible, la consécration a été au rendez-vous : l’indépendance. Aujourd’hui, le sentiment d’appartenance doit rester inébranlable et conforme à l’esprit de novembre. Comme pour rappeler la chanson de Rabah Dariassa, je suis algérien, je suis d’Est et d’Ouest, je suis Chaouis et je suis mozabite, je suis targui et je suis du Sud et je suis du nord, bref, je suis algérien.
Inutile ici de rappeler toute les réalisations de l’Algérie indépendante, même si beaucoup reste à faire.
Beaucoup reste à faire car après une phase de reconstruction postindépendance, un mouvement nihiliste, lors de la décennie noire, a fait tant de dégâts ce qui nécessite aujourd’hui encore plus de mobilisation conforme à l’esprit de novembre. La fraternité, le respect, la pluralité et le travail. Tous les Algériens, toutes les couches de la société algériennes devraient se mettre au travail : rester vigilants et aller de l’avant pour protéger les acquis de l’indépendance.
Abdelkader BACHIR