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Les Lundis de l’Histoire: La Bataille du Djebel –M’hadid de Télagh 28 -30 Aout 1958

ByKarim OULDENNEBIA

Juil 13, 2015

Le jeudi 28 aout 1958, ce matin-là, des bataillons de légionnaires débouchent dans les gorges hostiles des monts des M’Hadids, terre natale du héros national BOUMLIK AEK (Guillotiné le 4 décembre 1956), suite à des renseignements tous chauds des bureaux des sections administratives spécialisées (SAS) de la commune mixte de Télagh affirmant le déplacement de Katibates de l’ALN faisant mouvement vers le sud Ouest. Notant, qu’une Katiba était composée de trois Ferkates (Sections) de 35 Djoundis chacune. Donc, avec un total de 110 hommes. L’armée française des légionnaires stationnée dans la caserne Vienot au centre ville de Sidi bel-Abbes ordonne au plus vite une vaste opération de ratissage au sud du type peigne. Toutefois, très vite, on comprendra que cette opération avait été élaborée par le haut commandement opérationnel Français du corps d’armée d’Oran (CAO) et ces officiers bien douchés et très confortable dans leurs bureaux, commandés par le général GILLES. En effet, un énorme arsenal d’armes lourdes, Avions, hélicos et Véhicules blindés tout-terrain furent mobilisés durant ce «Ratissage» dans cette localité la plus chaude de la région sans doute dans l’une des rares batailles de la guerre de libération répertoriée dans ce mois d’Aout ou l’on peut crever seulement d’un coup de Chaleur en plein soleil.
Venons-en aux faits, ce ratissage n’est pas un cas isolé puisque tout juste deux mois avant s’est produit un accrochage similaire qui a duré deux jours le 26 mai 1958 à Djorf Trab près de Sidi-Yahya dans la même région montagneuse de Télagh. Plus de 75 moudjahids ont participé un cet accrochage sous le commandement du Chahid Abbes HEDELI.
D’autres témoignages viennent nous confirmer que la région était bel et bien un axe stratégique de transit d’armement via les frontières ouest. Notons, enfin que ce coin d’Algérie regroupe des centaines de cimetières de Chouhadas morts pour la patrie dont seulement 68 d’entre eux sont aujourd’hui connus.
Cette gigantesque opération de ratissage dans ce massif impénétrable va démontrer à quel point les chefs militaires Français de cette guerre pas comme les autres se sont trompés. Le processus sera toujours le même. On monte un ratissage en grand secret, On enverra des télégrammes chiffrés aux multiples unités Aviations, les parachutistes, bataillons motorisés…ect. et même les Harkis. Les troupes arrivèrent au grand Télagh en tambour battant. Cela, a donc forcément fait du bruit. Voilà pourquoi, dans la nuit d’avant, El-khawa de l’A.L.N étaient déjà au courant.
Et même si, ce matin-là, le Lieutenant SI KHEIREDINE (Un ancien de la guerre d’Indochine) se méfiait des oreilles indiscrètes, était muni de ses jumelles ,il pouvait ainsi confirmer «El-Akhbar».Il constata par lui-même les colonnes venant de partout de Sidi-Bel-Abbes, Saida, Sfisef,Barthelot,Zegla… Toutes ces troupes s’ébranleront au petit matin dans un bruit d’enfer signalant leur présence aux guetteurs placés aux points stratégiques de Djebels. A premières vues, les hommes de l’A.L.N. connaissaient déjà les positions exactes des Français trente kilomètres à l’avance.
Au PC de la Katiba 2 une zone montagneuse et boisée occupant le sud-est de Sidi-Bel-Abbès et mitoyenne avec la Zone 6 (Saida).Le commandement constitué de SI KHEIREDINE et SI ABDELHADI, réalisèrent tout les deux l’impossibilité du repli. La confrontation est inévitable. SI KHEIREDINE a bien fait d’anticiper le minage des routes et pistes principales. Le premier jour on assistera à l’échec des troupes ennemies qui ont rencontré beaucoup de difficulté a avancer leurs convois puisque plusieurs de leurs matériels blindés ont sauté sur les mines anti-char placées par les hommes du lieutenant Si KHEIREDINE, très aguerris après avoir participer a plusieurs de ces accrochages .De ce fait, apparaissent dans le ciel des M’Hamids des Avions B-26 et plusieurs hélicoptères bananes et sikorsky qui couvrent les troupes au sol. Les avions par vagues bombardèrent les crêtes tenues par les courageux moudjahidines en plus il faut bien le préciser des tirs de l’artillerie pour dire que cet accrochage a été une véritable bataille meurtrière. Sur le champ de bataille planait une odeur calcinée, une odeur encore plus acre par la chaleur de ce mois d’Aout 1958. Au deuxième jour la Katiba 2 comptait dans ces rangs 11 Chouhadas morts MAT 49 à la main (Cette mitrailleuse à canon de 36,5 cm prise aux sous-officiers Français lors d’une bataille précédente). Le Bilan était assez lourd si l’on compte les pertes du PC ou l’on dénombre la perte de SI DAOUD et les secrétaires et infirmières assistés par plusieurs mousebilines et mousebilates entre morts (es) et blessés (ées). D’autres par contre, moins malchanceux, ont été capturés et fait prisonniers. Le troisième jour, profitant de la confusion de nuit et l’encerclement du PC par les hélicoptères SI KHEIREDINE et quelques hommes pratiquement sans munitions mais encore valides connaissant très bien le terrain réussirent à se faufiler par une brèche et regagnèrent la forêt du grand Télagh. Exactement, comme la dernière fois à la bataille Djebel GUEDIRET en mars 1958 ou il réussi à se faufiler en plein jour. Ils donnèrent ainsi rendez-vous à leurs ennemis pour la prochaine Bataille.

La Katiba2 avait ainsi confirmé les bases de l’ALN et esquisser les conceptions d’une institution qui constituera le cadre militaire pour la lutte de libération. On peut aussi retenir de cette bataille qu’en parallèle de l’effectif des Moudjahidines aux maquis, il y avait une deuxième catégorie de combattants, les « moussebilines » chargés du soutien logistique et qui vivaient dans les villages et les villes avoisinantes. Le profil du Moudjahid Algérien était un homme très endurant , simple et léger, capable de se déplacer à une allure considérable quand il connaissait la région où il combattait. Chez lui dans le Djebel, dans sa zone de parcours, il était renseigné sur les déplacements de l’ennemi beaucoup plus vite que les généraux français le pensaient.

Toute la nuit du troisième jour, les hélicoptères ont évacués leurs morts et blessés vers L’A.L.A.T.Pour dire que les pertes humaines du coté ennemis ont été aussi très importantes. Coté matériels, un avion et des véhicules ayant sauté sur des mines sont restés jusqu’à un passé récent un musée à ciel ouvert.

La guerre n’est pas encore finie, le Général DE GAULE, déclare le 30 aout 1958 , son intention a proposé un texte aux français pour ratifier le projet de Constitution préparé par le Comité Consultatif Constitutionnel. Ce texte était celui de la «constitution» qui posera les fondements de la cinquième république Française par référendum du 28 septembre 1958.
A priori, des temps bien difficiles se profilaient à l’horizon. Il ne s’annonçait pas sereinement pour les hommes de SI KHEIREDINE . Une énième bataille opposera les combattants de la région contre l’occupant, mais cette fois, sans SI KHEIREDINE. C’était, la grande bataille de SIDI DOUMA le 18 novembre 1958 à TAFASSOUR sur la route Sidi-Bel-Abbès – Saida. En effet, le lieutenant SI KHEIREDINE, tombera en valeureux Chahid au champ d’honneur de la bataille d’EL-MERJA , le 23 octobre 1958 à TAFASSOUR sur la route Sidi-Bel-Abbès – Saida.
Par conséquent, face à la stratégie de l’armée française du regroupement de la population algérienne par la SAS à partir de septembre de l’année 1958, va non seulement rendre la clandestinité des Mousebilines infernale et l’intégration de jeunes combattants très difficile, mais aussi rendre l’adversaire multiple dans tout ses aspects. Ajouter a cela les difficultés de franchissements des barrages Charles –Maurice pour les besoins d’approvisionner les maquis de l’intérieur. Ainsi avec les premiers attentats en Métropole à partir du 25 Aout 1958, débute une nouvelle phase de la guerre de libération nationale. La création, en cette année 1958, de deux comités d’organisation militaires (COM), celui de l’ouest confié à l’ex-colonel de la wilaya 5 (Houari BOUMEDIENE et son adjoint : colonel Saddek) vont forger un commandement militaire unifié et plus tard une armée régulière, bien entraînée et bien équipée. Décidément ! Être «moudjahid», n’était pas chose facile !

AL-MECHERFI.

By Karim OULDENNEBIA

Nom & Prénom : KARIM OULDENNEBIA Nationalité Algérienne - Situation familiale : Marié, père de quatre enfants Adresse professionnelle : Fac- Sciences Humaines et Sociales – BP 89 : Université Djilali Liabes/ 22000 - ALGERIE Domaines de recherches : Sciences Humaines –HISTOIRE. Faculté des Sciences Humaines et Sociales - Djilali Liabes University of Sidi Bel-Abbes, Algeria

One thought on “Les Lundis de l’Histoire: La Bataille du Djebel –M’hadid de Télagh 28 -30 Aout 1958”
  1. Bonjour et merci à El Mecherfi pour sa présence dans la recherche historique locale ! J’ai voulu annexer un journal de marche et opérations (JMO)de l’armée française sur certaines recherches…et localisation d’épaves avec des dates et éléments qui expliquent certaines choses et pourraient aider nos chasseurs de souvenirs ….et surtout nos SMA…et associations mémorielles ! Une épave d’avion T28 y est mentionnée, repérée par l’armée française dans les environs de Zegla (Telagh)….le 1er juin 1962 après le cessez-le-feu??? S’y trouve-t-elle toujours ? Merci Si El Mecherfi !!!

    JMO:
    «  » » » » » » » » » »8 Juil 1955 : Alerte SAMAR : temps de vol 6 h 10. Au profit d’un chalutier retrouvé moteur en panne. Un remorqueur du port d’ALGER est guidé sur les lieux.

    29 Déc 1955 : Recherche du S/S Holandais MARKAB’N au large du cap BOUGAROUN. Ce bâtiment ayant le feu à bord est retrouvé par le SE 161 SAR qui guide sur les lieux un remorqueur de la marine nationale.

    30 Déc 1955 : Recherche SAMAR au large de BARCELONE au profit d’un T-33 (F-TEWD) tombé en mer. L’avion d’alerte se pose à PALMA pour reprendre ses recherches le lendemain. Un deuxième SE 161 SAR (F-BATV) stationné à ISTRES participe également aux recherches.

    31 Déc 1955 : Le Languedoc SAR retrouve dans un dinghy 1 des occupants du T-33. Le cargo Italien CELIO guidé sur les lieux effectue le repêchage. Ce même jour, un Languedoc décolle de nuit pour rechercher à 1 Nm de DUPLEIX un NC-701 Martinet du GLA 45 tombé en mer à la suite de givrage moteurs. Un rescapé sur les 6 occupants parvient à rejoindre la côte. Les recherches cessent en raison de l’obscurité et reprendront le lendemain.

    1 Juil 1958 : Recherche d’un T-6 tombé région REGHAÏA. Epave repérée par avion SAR. Occupants morts dans l’épave sont repêchés par des hommes grenouilles.

    27 Sept 1958 : Mission de recherches au profit d’un NC-701 Martinet (- DM) région Tamanrasset.

    28 Sept 1958 : Epave retrouvée. Equipage et passagers indemnes récupérés par équipe secours terrestre. Album photo en ligne.
    Annotations par Roger DRIQUE, membre de l’équipage de l’EARS engagé:
    Un avion militaire transportant deux reporters photographes du journal T.A.M s est crashé dans les environs de Tamanrasset. Cela s’est passé le 28-09-1958 (l’accident s’est produit le 27/9/58 selon plusieurs sources). La nouvelle est arrivée pendant la nuit et le matin suivant nous décollions. Bien que la zone à ratisser ait été très vaste, l’avion était retrouve en fin d’après-midi.Nous avons droppé et parachuté vivres et eau. Le lendemain matin, nous avons piloté un véhicule des méharistes pour aller rechercher équipage et passagers. Pas de blessés.

    25 au 30 Nov 1958 : Recherches au profit d’un Max Holste Broussard (F-MANC) sud BLIDA. Epave retrouvée équipage (2) tué.

    5 Janv 1959 : Recherche SAMAR au large de Toulon au profit de navigateurs polonais partis de Marseille.

    14 Janv 1959 : Recherche au profit d’un véhicule région SEBHA (Algers-Flatters).

    19 Juin 1959 : Recherche d’un hélicoptère du type Alouette perdue dans le Sud de Tiaret. Mission couronnée de succés puisque les deux passagers de l’alouette furent retrouvés sains et saufs par le Noratlas SAR qui les ravitaille en eau potable.

    26 Nov 1959 : Mission SAMAR. Sauvetage de 4 naufragés réfugiés sur un ilôt à proximité du cap Ténès retrouvés par l’avion SAR et évacués par hélicoptère.

    15 Janv 1960 : Recherche du Nord 2501 (F-RAQU) ayant été aperçu tombant en vrille aux environs de Gardhaïa. Épave repérée…

    5 Fev 1960 : Recherche de 2 Mistral secteur de Bir Rabalou. Épave retrouvée.

    21/22/23/24 Fev 1960 : 24h25 de vol au profit d’un Piper Cub de l’ALAT disparu dans la région d’ El Milia. …les troupes au sol découvrent l’épave dissimulée sous des branchages… des mechtas relativement proches… brûlent !

    26 Juin 1960 : Recherches combinées avec Espagnols et Américains au profit de 2 T-33 de l’ USAF disparus entre Barcelone et Palma. Les recherches furent négatives car les débris des appareils furent retrouvés par des équipes terrestres dans le relief au nord de Palma. L’un des pilotes s’appelait Kurt TANZER, As de guerre de la Luftwaffe aux 143 victoires aériennes.

    16 Sept 1960 : Remise du premier L-749 Constellation à l’EARS 99 en présence de Mr CAEN représentant le Ministère des travaux publics et des transports, de Mr MORNY, secrétaire général du SGACC, du général d’Armée aérienne VALLIN, etc…

    17 Sept 1960 : Recherche du Nord 2501 F-RBHO appartenant à l’EARS 99. Cet appareil participait à un exercice de nuit au profit de la protection radar et chasse de nuit. A son bord se trouvait le Colonel GUIZARD, patron de cette protection radar en AFN. L’épave du Nord fut retrouvée après 8h de vol au N/W de Batna.

    6 Juin 1961 : Avec le L-749 n°2545 F-BAZM . 6 hrs de recherches SATER région OUARGLA au profit d’un pilote d’hélicoptère sans doute perdu. A cette occasion et pour la première fois, un sergent infirmier parachutiste saute du Constellation pour assister le pilote retrouvé. Comme commentaire on peut dire que c’était vraisemblablement la première fois dans l’histoire de l’aviation qu’un parachutiste sautait d’un appareil de ce type. Avion conçu et n’ayant effectué à ce jour que des vols civils. Témoignage recueilli auprès du commandant de bord R. JOS.

    9 Août 1961 : Réception du sixième et dernier Constellation F-BAZO.

    4 Sept 1961, recherche SATER entre Ouargla et Fort Flaters d’un Broussard retrouvé avec équipage indemne 6 h 30 de vol

    26/27 Sept 1961 : Recherche SATER d’un Jodel F-OBHL région de Batna. Résultats positifs. Épave et survivants (1 tué) retrouvés en 35°28N 06°10E.

    7 Oct 1961 : SATER région Perpignan. Recherche au profit d’un DC-3 Britannique. EAGLE AZUR G-AMSW. Épave retrouvée Mont Canigou 42°32N 02°26E.

    27 Nov 1961 : recherche SATER entre Alger et Batna pour un Jodel : retrouvé

    15 Déc 1961 recherche SAMAR d’un cargo grec en détresse 5 h de vol (retrouvé rapidement mais sommes restés en surveillance le temps qu’il négocie son sauvetage!)

    10 Fév 1962 : recherche SATER T-28 sur de Batna 7 h de vol et 8 h 30 le 11/02 non retrouvé (Cne Bidot)

    14 Fév 1962 : Alger Telerma, recherche T-28 retrouvé crashé au sud des monts Hodna 3 h de vol

    24 Fév 1962 : Le sergent pilote Pierre BOUET de l’EARS 99 est tué par arme à feu à ALGER. (attentat terroriste) Place du Gouvernement.

    26 Avril 1962 : 6 h de vol recherche SAMAR sud Solenzara (objet de la mission inconnue, toute information est la bienvenue)

    4 Mai 1962 : 4 h de vol pour convoyage Broussard d’Alger à Ajaccio (fin de la guerre!)

    1 Juin 1962 : Recherche d’un T-28 dans la région de TELAGH. Résultat positif. L’épave a été retrouvée 3 kms au sud de ZEGLA. En 34°45 N 00°27 W. 5h50 de vol.

    18 Juin 1962 : Oran- Bechar recherche Broussard retrouvé 6 h de vol avec escale à Bechar pour pot offert par la base pour l’action!

    18 Sept 1962 : Recherche d’un tracteur semi-remorque et son chauffeur perdu aux environs du 28°30N 07°30W. Le L-749 F-BAZY en mission de navigation à COLOMB BECHAR participe a la recherche et repère le tracteur en 28°35N 07°00 W .Un largage de matériel de premier secours permet au naufragé d’être récupéré le lendemain en bonnes conditions sanitaires. 13h35 de vol. » » » » » » » » » »

    Fin du JMO.

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