En février 2005, une loi mémorielle fut votée à l’Assemblée française, vantant les bienfaits accomplis et généreusement laissés par la colonisation française. (Je vous joints les premiers et principaux articles plus bas)
Ci-après quelques pages de cette glorieuse œuvre civilisatrice.
De nombreux comptes-rendus historiques, livres et ouvrages de toute sorte rapportent ce que plus personne ne veut entendre.
Y compris d’ailleurs, Ô ironie, certains descendants de ceux-là même qui en furent victimes.
Ces oubliés sur la grève de l’histoire, tentent aujourd’hui, le rouge au front, de convaincre les amnésiques qu’avant 62 la vie était plus douce et l’ordre social, économique et politique infiniment plus respectueux de la liberté de tous.
Et certes, jamais le destin d’un maître n’est si glorieux sans la génuflexion de ses esclaves.
« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » écrivait Étienne de La Boétie.
Une précision : le gouvernement algérien n’a pas levé le petit doigt pour que les restes de ces hommes reviennent dans leur pays.
Dans un entretien accordé à El Watan, le jeudi 26 mai dernier, Brahim Senouci a relancé et relayé la découverte l’existence de ces restes par Ali Farid Belkadi.
Et il ajoute ce mot qui fait figure de jugement redoutable :
« Il faut noter qu’aucune demande officielle de rapatriement de ces restes n’a été formulée par les autorités algériennes, en dépit des articles de presse qui révélaient ce scandale. J’ai écrit moi-même à plusieurs reprises sur ce sujet dans le Quotidien d’Oran.
« Nous faisons notre métier de citoyens en essayant de travailler à la promotion de notre peuple en l’aidant à se défaire de la mauvaise image qu’il a de lui-même et retrouver l’estime perdue.
« Cette quête passe, entre autres, par rendre justice aux chouhada, non pas en répandant quelques prébendes à leurs familles, mais en honorant leur mémoire. Peut-être en effet que si la presse relaie l’initiative, si cette dernière prend l’ampleur espérée, les autorités seront contraintes de se déterminer. Mais l’Histoire retiendra qu’elles n’auront été pour rien dans cette affaire qui reste l’affaire exclusive du peuple et de la société algériennes. »
Djeha,
S. 09 juillet 2016
« Les crânes de résistants algériens » n’ont rien à faire au Musée de l’homme
Collectif, Le Monde, S. 09.07.2016 à 13h30
En mai 2011, l’archéologue et historien algérien Ali Farid Belkadi lançait une pétition « pour le rapatriement des restes mortuaires algériens conservés dans les musées français », en particulier les crânes de résistants algériens tués par le corps expéditionnaire français dans les années 1840 et 1850, qu’il venait de retrouver dans les réserves du Musée de l’homme à Paris.
Alors que cet appel était lancé un an après le vote, par le Parlement français, d’une loi exigeant la « restitution [à la Nouvelle-Zélande] de toutes les têtes maories détenues en France », il n’a eu malheureusement que très peu d’écho. En mai dernier, l’universitaire et écrivain algérien Brahim Senouci a lancé un nouvel appel pour que soient restituées les « têtes des résistants algériens détenues par le Musée de l’homme », afin que leur pays les honore, avec cette fois un écho nettement plus large.
Il nous a paru important de le relayer en rappelant la raison de la présence dans un musée parisien de ces restes mortuaires, à partir de l’histoire de l’un d’entre eux : le crâne du cheikh Bouziane, chef de la révolte de Zaâtcha en 1849, écrasée par une terrible répression, emblématique de la violence coloniale.
Un siège de quatre mois
En 1847, après la reddition d’Abd-el- Kader, les militaires français croient que c’en est fini des combats en Algérie après plus de dix ans d’une guerre de conquête d’une sauvagerie inouïe. Mais, alors que le danger était surtout à l’ouest, il réapparaît à l’est début 1849, dans le Sud-Constantinois, près de Biskra, où le cheikh Bouziane reprend le flambeau de la résistance. Après des affrontements, il se retranche dans l’« oasis » de Zaâtcha, une véritable cité fortifiée où, outre des combattants retranchés, vivent des centaines d’habitants, toutes générations confondues.
Le 17 juillet 1849, les troupes françaises envoyées en hâte entament un siège, qui durera quatre mois. Après un premier assaut infructueux, l’état-major prend la mesure de la résistance et envoie une colonne de renfort de plus de 5 000 hommes, commandée par le général Émile Herbillon (1794-1866), commandant de la province de Constantine, suivie d’une autre, des zouaves dirigés par le colonel François Canrobert (1809-1895). Deux officiers supérieurs, plusieurs milliers d’hommes contre une localité du grand sud algérien, deux décennies après la prise d’Alger : la résistance algérienne était d’une ampleur et d’une efficacité exceptionnelles.
Le 26 novembre, les assiégeants, exaspérés par la longueur du siège, voyant beaucoup de leurs camarades mourir (des combats et du choléra), informés du sort que les quelques Français prisonniers avaient subi (tortures, décapitations, émasculations…), s’élancent à l’assaut de la ville. Chaque maison devient un fortin, chaque terrasse un lieu d’embuscade contre les assaillants. Après d’âpres combats, au cours desquels les Français subissent de lourdes pertes, le drapeau tricolore flotte sur le point culminant de l’oasis.
Deux ans plus tard, Charles Bourseul, un « ancien officier de l’armée d’Afrique » ayant participé à l’assaut, publiera son témoignage : « Les maisons, les terrasses sont partout envahies. Des feux de peloton couchent sur le sol tous les groupes d’Arabes que l’on rencontre. Tout ce qui reste debout dans ces groupes tombe immédiatement sous la baïonnette. Ce qui n’est pas atteint par le feu périt par le fer. Pas un seul des défenseurs de Zaâtcha ne cherche son salut dans la fuite, pas un seul n’implore la pitié du vainqueur, tous succombent les armes à la main, en vendant chèrement leur vie, et leurs bras ne cessent de combattre que lorsque la mort les a rendus immobiles. ». Il s’agissait là des combattants.
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