Tous les amateurs de polars savent que pour dénouer l’intrigue, ou anticiper la résolution de l’affaire criminelle, il faut suivre l’adage bien éprouvé: cherchez la femme!
Dans le cas de la nouvelle Première Ministre du Royaume Unie, il faut sinon minorer cette piste, du moins suivre celle plus fructueuse du mari et transformer la formule en: CHERCHEZ L’HOMME!
Bingo! Le mari de la nouvelle dame de fer, deuxième femme à présider aux plus hautes destinées de la perfide Albion après Mme Thatcher,est le dénommé Philip John May, gros actionnaire chez le fabricant d’armes américain Loockheed.
Le duo infernal Theresa-Philip engrange donc des recettes bien dodues du fait du commerce des armes , donc du marché de la mort. Mécaniquement, ce marché très porteur a besoin de conflits, de tensions, d’alliances pouvant payer rubis sur ongle, et encore mieux, de guerres larvées ou ouvertes. Meurtrières et qui durent longtemps.
« Qu’ils s’exterminent tous » applaudissait déjà Kissinger lors du conflit Irak-Iran.
L’offre de service de Theresa May pour voler au secours des pays du Golfe et de s’en prendre à l’Iran ne présente aucune surprise. Business as usual! Désigner les méchants à la manière de Blair (le naufrageur de l’Irak), matraquer l’opinion publique par un battage médiatique incessant, et faire financer ses guerres par des théocraties Moyen-orientales qui n’ont comme agenda politique que leur survie et l’instrumentalisation de la religion.
Un commentateur de la vie politique anglaise, Tony Gosling, prévenait dès la désignation de Theresa May au poste de « Prime Minister » que le pouvoir de décision en GB tombait entre les mains de décideurs toxiques qui font de l’argent avec les guerres.
Toute honte bue, les monarques du Golfe posent pour la photo de « famille », à l’issue de la réunion du conseil des pays du golfe, avec une Theresa May, exhibant fièrement sa chevelure qui exprime le plus clair des messages’:C’est vous qui avez besoin de moi pour vous « défendre » et je ne m’imposerai pas la corvée hypocrite du voile sur la tête pour respecter les convenances.
Le cheval qui est dompté ne montre plus les dents!Le tigre se fait chaton!
Les promoteurs de l’idéologie wahabiste et auteurs directs du désordre dans la région, rentrent dans le rang et implorent le Royaume Uni de venir « contrecarrer les visées agressives » de leur ennemi héréditaire chiite, l’Iran.
Enlisée au Yémen, L’Arabie saoudite réalise chaque jour son impuissance militaire malgré les milliards dépensés en dotation militaire et joujoux de guerre sophistiqués. L’Arabie Saoudite qui traite désormais l’Algérie comme un ennemi stratégique n’a pas hésité à régler la facture astronomique des dépenses d’armement du royaume chérifien pour ‘ s’opposer à la suprématie régionale de l’Algérie.
Ce même pays,gardien des Lieux Saints de l’islam, n’avait pas hésité à faire appel « à des mécréants » pour investir la Grande Mosquée Al Masjad Al Haram à la Mecque en novembre 1979, en pleine période de Hadj. Le GIGN français piloté par le commandant Prouteau et le capitaine, ainsi que leurs commandos fouleront le sol interdit aux non-musulmans, et pour sauver les apparences, il leur sera proposé une conversion expresse pour ménager la susceptibilité des croyants.Le capitaine Barril vendra la mèche dans un ouvrage paru récemment et en profitera pour répandre tout son mépris pour l’orchestration de ce cirque.
À l’époque déjà, on avait cherché à incriminer l’Iran, nouvellement République Islamique alors que les assaillants étaient majoritairement saoudiens, égyptiens et irakiens. Un caporal de la garde nationale,corps recrutant principalement chez les Quraïchites,et adepte d’une vision millénariste apocalyptique s’était persuadé d’annoncer le retour du Mahdi en la personne de….son beau-frère Mohammed El Qautani.
Aujourd’hui, comme hier, ces régimes qui ont dévoyé la religion en voulant en faire une rente religieuse et la forme supérieure de légitimité politique battent les tambours de la guerre en oscillant entre paranoïa et schizophrénie.
À l’heure du village global, la photo de Theresa May, nue-tête et serrant les mains royales et princières a fait le tour de la planète et exposé la duplicité de ces dirigeants qui professent la forme la plus austère de la religion.
Jouisseurs et corrompus dans la sphère privée, ils font dans la surenchère dans la sphère publique pour conforter un magistère moral aux abonnés absents. L’appel à May accroît la déstabilisation de la région et traduit l’obsession des coalitions occidentaux-moyen-orientales pour contrer la montée en puissance de l’Iran et remettre en cause le règlement de la crise liée à son programme nucléaire.
La levée des sanctions a apporté à l’Iran une bouffée d’oxygène qui peut lui permettre de mettre en chantier un développement économique et donner plus de bien-être à ses citoyens. Cette détente lui a ouvert des marchés, et fait accourir tous les investisseurs et c’est cela qui est visé.
Le sort des armes en Syrie et les nouveaux développements autour de la ville millénaire d’Alep, constituent une autre forme de préoccupation pour les théocraties du Golfe qui s’étaient fait une spécialité pour fomenter la chute des pays laïcs de la région, aussi autoritaires et corrompues fussent-ils. L’Occident, si prompt à désigner les méchants,et à communiquer sur la non compromission des valeurs compatibles avec les droits de l’homme, ne trouve rien à redire au spectacle affligeant de ces théocraties dans lesquelles on décapite, on lapide pour adultère, on fouette, et où l’on interdit aux femmes de se déplacer librement dans l’espace public sans chaperon masculin et encore moins de conduire.
L’instrumentalisation de la religion revient comme en boomerang et la baisse des recettes de l’or noir ne permet plus d’acheter la paix sociale à bon compte. Ces régimes ne peuvent plus ignorer la clameur qui se lève et imploseront du fait de la radicalité qu’ils ont voulu manufacturer pour les autres.
Réactiver la Fitna est une fuite en avant. Ce n’est pas l’idée de religion qui est en cause mais les hommes portés au pouvoir qui la dévoient et qui sont à vouer aux gémonies.
La guerre au Yémen est un angle mort de la communication mondiale par le fait d’une omerta concertée, et le bombardement de villes et villages dénués d’intérêt militaire et de populations civiles sciemment jetées sur les routes ne choquent aucune conscience. Theresa May n’est pas le seul faucon. Son ministre de l’intérieur Liam Fox ( ouvertement xénophobe) vient des rangs de l’extrême-droite et rêve de concert avec Trump et « la seule
démocratie du Moyen-Orient » de faire échec et mat à l’Iran. Shah Motto en quelque sorte!
La panique des pays du Golfe ne peut-elle mener à plus de choses qu’à un supplément de chaos?
That’s the question Ms MAY/
MAY DAY MAY DAY= Au secours!
EL-HANIF