Plus un mensonge est gros et plus il est répété, plus ça passe! Cet axiome en matière de manipulation des masses est connu , de même que l’action des mécanismes de répétition, qui, adossés à l’aide d’une bonne connaissance du psychisme des personnes concernées rendent tout à fait possible de prouver qu’un carré est en fait un cercle. Et plus on caresse un cercle…..et plus il devient vicieux!
Ceux, qui depuis le Londonistan,et d’autres capitales arabes, adeptes convaincus du ‘One Shot’ et qui feignent d’être des convertis de la démocratie participative,font entendre leur chant funèbre. Le ‘one shot’ consistant à venir au pouvoir par les urnes pour les supprimer définitivement, suite à l’avènement de la loi de Dieu sur
la cité,eux, bien sur en étant les vicaires sur terre. N’ayant jamais été à la soupe et ne confondant pas la Nation avec le régime qui n’en est que l’expression du moment, je ne peux qu’attirer l’attention sur le besoin de vigilance et sur la manipulation puissante qui pousse à nier ce que l’on voit pour se conformer à l’opinion dominante. Pour qui retrouve l’Algérie après une longue absence, est immunisé contre la critique systématique qui veut tout peindre en noir et à tout griser pour entretenir le flou et l’incohérence.
S’il y a un argent hérité de la manne gazo-pétrolière qui a été utilisé à bon escient, c’est celui qui a servi à construire en l’espace de dix ans des infrastructures routières, ferroviaires et portuaires et aéro-portuaires qui ont permis plus de fluidité au plan intérieur et plus de connexions avec le monde proche et lointain.
Quatre millions de voitures obstruent quotidiennement le réseau routier d’Alger, dans un pays qui deux décennies plus tôt, était en état de faillite structurelle, et sous tutelle du FMI. Des commerçants qui s’accommodent de l’économie informelle, de l’absence de transparence, renâclent devant l’exercice d’une prérogative régalienne: prélever taxes et impôts. Les mêmes qui font semblant de plaider pour un état moderne et impartial cultivent la culture de l’émeute pour présenter l’image d’une région dite séditieuse.
Non la Kabylie, le cœur de la résistance au colonialisme, la région des dix sept colonels pendant la guerre de libération ne tombera pas dans le panneau.
Bien sur, il serait outrecuidant de voter un chèque en blanc pour la gestion parfois hasardeuse et le manque de vision stratégique, même s’il est plus facile de commenter que d’être en situation. Mais force est de constater qu’un pays qui dispose de treize aéroports internationaux ne draine aucun contingent de touristes étrangers qui pourraient faire décoller le secteur. La rentabilité économique des lignes internationales est problématique et leur
survie dépendant uniquement de la diaspora ( mot urticant pour certains!) et de renflouements.
Pour préparer la transition de l’après énergies fossiles, et pour attirer les investissement étrangers, la condition sine qua non et le mot clé est stabilité. N’importe quel étudiant d’économie de première année,pourrait nous édifier sur les calculs de risques et l’effet dissuasif de l’instabilité sur un investissement à l’étranger. Question de néophyte: peut-on acheter plus avec moins d’argent quand la parité de sa propre monnaie s’effrite?
Ayant alerté depuis longtemps sur la malédiction de l’or noir, nous connaissons la réponse. Les mesures d’austérité, hors soutien des denrées de première nécessité, et une assiette fiscale plus étendue sont les réponses
de tous les états du monde. Tous s’y plient, USA, Canada, Russie, GB, France et bien sur, la malheureuse Grèce qui paye aujourd’hui les gabegies d’hier.Et l’inconséquence de ses élites politiques. Bien cette politique de rigueur, pour être acceptée, doit être incarnée par l’exemplarité des personnes qui la prônent. Cela aussi est une condition sine qua non.
Ainsi, dans un passé récent, Boumediene, à l’abri des suspicions de corruption pouvait demander beaucoup de sacrifices à son peuple. Soutenir le prix de l’essence pour permettre à un m’as-tu-vu de parader au sein de sa luxueuse automobile , n’est pas de la solidarité. Une vignette indexée sur la puissance des chevaux fiscaux serait une bonne mesure pour n’en citer qu’une. Et j’applaudirai n’importe quelle loi des finances qui séparerait le bon grain de l’ivraie!
Pourtant des entrepreneurs (tel que le groupe Hasnaoui) rendent espoir de part les réalisations de qualité qu’ils livrent dans le cadre de l’habitat…même si le produit n’est pas à la portée de toutes les bourses. De riches « commerçants » spéculateurs en chef, et à ne pas confondre avec les modestes commerçants, se protègent avec des contingents de pauvres cantonnés dans l’économie informelle. Ils les instrumentalisent, en font une chambre d’écho; et des agents de déstabilisation, et se rendent, dans le même temps, propriétaires d’appartements luxueux dans des villes algériennes connues pour leur douceur de vivre
N’en déplaise aux aventuriers aux agendas téléguidés, à ceux qui ont le sang du peuple martyr sur les mains, le vrai objectif est de ramener vers le marché du travail les ressources humaines inemployées et de réguler la croissance démographique, souvent source de paupérisation. L’effort de l’état a permis l’année dernière d’accueillir dans les
écoles et établissements scolaires quatre millions d’enfants, tous jouissant d’une éducation gratuite (et dont la qualité ne sera pas discutée ici).
Quel pays d’Afrique, car il faut comparer ce qui est comparable serait capable de relever ce défi?
Faire de l’Algérie un autoportrait de ce qui est constamment en train de se défaire, ou l’enjoliver, ne peut absoudre tous les malfaisants, depuis le jeune qui emprunte avec le projet de ne jamais rembourser, à celui qui pollue les esprits de jeunes précaires et qui continuent par désespoir de cultiver la harga …ou mort liquide.
Enjoliver, c’est voir la réalité peu rose d’autrefois dans un souvenir magnifié.
TAHYA DJAZAÏR!
AL-HANIF