À Charam el-Cheikh, le secrétaire général de l’ONU vient de lancer son énième cri d’alerte à l’adresse de l’humanité. Mais l’humanité ne l’entend pas. Il vient de l’avertir d’un danger réel et imminent qui la menace dans son existence et qui est déjà là. Vainement. Les COP se suivent et se ressemblent, les chefs d’États se réunissent et font des promesses qu’ils ne respectent pas, et entre une COP et une autre les risques qui menacent la terre augmentent.
« L’humanité a un choix, dit-il: coopérer ou périr. C’est soit un pacte de solidarité climatique, soit un pacte de suicide collectif. »
Il sait d’expérience, puisqu’il répète chaque année la même litanie, que les mots graves qui sortent de sa bouche tombent dans les oreilles sourdes de son auditoire et qu’ils ne seront suivis d’aucun effet. Lui comme ceux qui l’écoutent jouent hypocritement leurs rôles de bonne conscience de l’humanité. Mais ils savent tous que, dans cette période de grave crise économique et de récession mondiale, celui qui se conforme le premier aux règles préconisées perdra sa place et sa domination économique et ne se relèvera jamais. Surtout les plus grands pollueurs: la Chine et les États Unis d’Amérique. Ces deux géants industriels, dans leur course folle vers la première place, ne peuvent pas se permettre d’arrêter de grandir et pour grandir, d’arrêter de massacrer la planète. Et dans leur course folle, ils nous enfoncent encore et encore dans le drame.
Faute d’un gouvernement du monde accepté par tous les pays comme une force supranationale qui peut édicter des normes contraignantes et applicables par la force si nécessaire, nul ne se conformera aux vœux pieux prononcés occasionnellement. Or de tout temps, ce gouvernement mondial n’a jamais dépasser le stade de l’utopie.
Les derniers climatoceptiques se sont ralliés aux Cassandre. Tous annoncent le grand malheur si l’humanité n’arrête pas sa descente aux enfers. Pourtant elle reste aveugle et tout porte à croire qu’elle est prête au suicide collectif et à vivre son deuxième déluge exterminateur. Elle le vivra pour les mêmes raisons qui ont provoqué le premier: » les hommes commentent beaucoup de mal sur la terre et toutes les pensées de leur cœur se portent constamment et uniquement vers le mal ».
Ainsi Noé avertissait contre le déluge mais personne ne l’écoutait jusqu’à ce que l’eau emporte tout le monde.