La décennie noire, le comportement peu orthodoxe des pouvoirs qui se sont succédé en Algérie et enfin le « litige » footballistique algéro-égyptien et le pseudo « printemps arabe » ont fait que sur le terrain de la diplomatie arabe, on remarque la percée des Monarchies du Golfe et notamment de la Société du Qatar, Société par Actions détenue par une famille royale et dont l’activité principale gravite autour des finances (immobilier et sport notamment) et de l’information (bouquet El Jazeera)
Cette SPA dont le siège n’est guère plus grand que la Wilaya de Sidi-Bel-Abbès, qui compte seulement 300 000 rentiers, le reste des 1.500 000 est constitué par des salariés étrangers, est caractérisé par un principe de base : Le pouvoir qui s’érige soudain en donneur de leçons en démocratie, est toujours pris par la force. L’actuel Emir a déposé son père, alors qu’il était en cure sur les bords du Lac Leman, ce dernier ayant lui-même déposé son frère pour lui prendre le trône.
Par contre, sur le plan Politique, la SPA du Qatar n’a aucun principe. Elle s’amourache avec tout le monde et en particulier avec Israël et les USA. Elle avait même des relations privilégiées avec la Syrie de Bachar, jusqu’à la dernière minute !
Sans scrupule aucun, elle tente assidûment de s’ériger en leader du monde arabe. Elle veut dicter – comme un véritable relais – les orientations des Puissants du Monde et notamment Washington et Bruxelles.
En Libye, elle a pu faire ce qu’elle voulait, quitte à se faire rabrouer par certains membres du CNT qui, tout en reconnaissant son rôle essentiel joué dans l’assassinat de l’ex-dicateur, dénoncent «l’impérialisme» rampant de cette SPA qui veut faire main basse sur le Pays des Bédouins. Pourtant, elle a dépêché près de 5000 soldats de l’élite équipés chacun…..d’une valise d’argent qui a permis le retournement des tribus.
En Syrie, par contre, les choses deviennent plus compliquées. La facilité déconcertante avec laquelle cette SPA a agi en terre Libyenne, lui a donné des complexes de supériorité et pensait en finir avec Bachar aussi vite que ce qui a été fait avec le «Chamelier» de Tripoli. Sauf que l’ignorance manifeste de la géopolitique qui fait de la Syrie un ogre dans la région, dont la déstabilisation risque d’emporter la SPA Qatar elle-même et ses alliés Wahabites, commence par remettre ses arrivistes en politique à leur véritable place.
Tout commence par le Sommet des Ministres de la Ligue Arabe au Caire. L’Algérie, ayant appris la leçon de sa bourde dans la gestion du conflit Libyen, se ressaisit et adhère sans réserve aux sanctions prononcées contre la Syrie. Elle vote même oui, au contraire de l’Irak et du Yemen qui s’abstiennent. Au sortir de la réunion, Medelci précise : «L’adhésion de la Syrie n’est pas suspendue, mais gelée, elle risque de reprendre avant sa date d’effet, soit le 16 novembre.» Il ajoute : «le retrait des ambassadeurs arabes de Damas n’est pas une obligation, mais laissée à l’appréciation de chaque Pays. L’Algérie ne retire pas son Ambassadeur» Et depuis, les choses s’accélèrent. L’Algérie reconstitue l’axe «Alger-Le Caire» avec la visite de 3 jours du MAE Egyptien en Algérie. La pression est exercée sur Bachar El Assad qui après avoir rejeté toutes les décisions de la Ligue arabe, revient à de meilleurs sentiments et demande un sommet arabe. Chose que lui refuse des Emirs du Conseil de Coopération du Golfe, puisque la rencontre des MAE arabes est prévue pour le 16 Novembre au …. Maroc. Ce Pays a déjà essuyé un camouflet notamment de la part du Qatar qui lui a refusé sa demande d’adhésion au «Conseil de Coopération du Golfe», il y a quelques années.
En parallèle, la diplomatie Algérienne s’est mise à «se remuer» tous azimuts. Les faits :
– La visite du Président Nigérien et la sécurité au Sahel depuis la disparition des armes des arsenaux libyens ;
– La visite du MAE Mauritanien dans le même cadre;
– Visite du MAE Qatari ;
– La libération des marins Algériens otages des pirates Somaliens depuis dix mois ;
– La visite du MAE Égyptien M. Mohamed Kamel Amr;
– La décision des USA de ventes d’armes à l’Algérie ;
– La déclaration de la Russie estimant qu’il y a «quelqu’un au sein de la Ligue arabe qui ne veut pas que le problème se règle» qualifiant les décisions prises comme «incorrectes»
– La conférence au sein de l’ambassade des USA reconnaissant que l’Algérie avait raison dans sa position de crainte pour la sécurité dans la région suite au conflit libyen. Les USA déclarent faire de la récupération des armes disparues, une priorité ;
– La conférence à Alger de lutte contre le terrorisme présidée conjointement par l’Algérie et le Canada;
– Enfin, le déplacement de Boutef au Qatar, malgré son état de santé.
L’Algérie milite donc pour une solution arabe du conflit Syrien, en dehors de toute ingérence occidentale. Les Pays occidentaux n’espèrent que cela. Il n’y a que la SPA Qatar qui est contre et voudrait en découdre directement avec le Tyran de Damas. L’Algérie -avec désormais l’Egypte – veut amener Bachar à quitter le pouvoir et assurer sa transition pacifique. Les signes perceptibles à partir de Damas sont encourageants : On est d’accord pour recevoir un comité de la Ligue Arabe et même des inspecteurs et des journalistes. Grand progrès. Mais serait-il salutaire pour Bachar ? Les dégâts qu’il a causés sont trop importants pour être oubliés de sitôt. Même la libération récente d’un millier de personnes arrêtées lors des manifestations s’avère insuffisante comme démarche, puisque les violences perdurent. La seule solution c’est qu’il parte, sans préjudice de devoir rendre des comptes. Les relais sont enclenchés et notamment au niveau des proches de Bachar. Son oncle et son frère cadet vivant en exil, décident –sur conseil de l’axe Alger-Le Caire ?- de créer un mouvement d’opposition. L’idée est de sauver Bachar – ce qui semble illusoire – donc au moins obtenir le fait qu’il parte au profit d’un de ses proches avec une immunité assurée. Dans ce cas, l’axe Alger-Le Caire, la diplomatie vraie aura gagné.
Comment réagit la SPA Qatar face à cette remontée de la diplomatie Algérienne? La réaction est digne des «ignorants» Elle relaie la presse Wahabite qui lance «un scoop» Le Premier Ministre et MAE du Qatar aurait humilié et rabroué le MAE algérien, lors du sommet du Caire ! Il lui aurait coupé la parole pour lui dire «Tu n’as pas à défendre la Syrie de cette manière. Demain, cela va arriver chez vous, et vous aurez besoin de notre aide!» Suprême outrage ! Pas celui adressé à Medelci qui reconnaît lui-même qu’il n’est pas le véritable MAE du Pays. Non, suprême outrage que de penser qu’un jour, l’Algérie puisse faire appel à l’aide de la SPA du Qatar ! Cette idée que «cela doit arriver en Algérie» devient décidément, l’obsession de tout le monde. C’est mal connaître l’Algérie et surtout les Algériens. Puis, versatile comme ne peut l’être quiconque, la SPA Qatar virevolte et essaye de se rattraper en organisant un accueil somptueux à Boutef et va jusqu’à jouer les bons offices et organiser deux entretiens en un jour Boutef-Abdeljalil l’ex-tortionnaire et nouveau démocrate à la tête du CNT Libyen. A voir la manière dont ce dernier donne l’accolade et les «bousboussades» à Boutef et celle dont l’Emir de la SPA applaudit derrière, dénote de toute l’hypocrisie et la sournoiserie arabe. Beaucoup font une lecture positive de cette « diplomatie » de la SPA Qatar, alors que l’incohérence se le dispute à l’éphémère. Cette Société continue toujours à avoir deux fers au feu : Elle parraine les Islamistes du CNT quitte à subir les remontrances de Waschington et Bruxelles, mais abrite Moussa Koussa l’ancien compagnon de Gueddaffi. Elle se prostitue en Libye, se démène contre la Syrie, mais ne pipe mot sur Bahrein et le Yemen.
La rencontre de Rabat, aura montré encore une fois que les Monarchies du Golfe suppléées par la Turquie, n’ont pu aller au bout de leur basse besogne grâce à l’axe Alger-Le Caire qui a commencé réellement son travail de reprise en main du leadership arabe. Une lettre commune des deux MAE diffusée avant la réunion a suscité beaucoup d’embarras au sein de la délégation de la SPA Qatar. Toujours est-il, que même si l’axe Alger-Le Caire n’a pas obtenu la totalité de sa demande, il a au moins obtenu un sursis de trois jours pour le sanguinaire Bachar et le principe de non intervention étrangère directe. Décision difficilement admise par les « cousins du Machrek » Encore faut-il préciser que ni le « jusqu’au-boutisme » de Bachar, ni l’évolution vers une guerre civile en Syrie caractérisée par la création de l’armée libre dirigée par des déserteurs, ne jouent en faveur de la démarche de l’axe Alger-Le Caire. Ajoutons à cela, les dérapages des « pro-Assad » qui s’en sont pris aux ambassades étrangères et arabes (Maroc, Arabie Saoudite…) qui n’arrangent pas les choses pour l’axe Alger-Le Caire, nouvellement reconstitué.
Au-delà du problème de la Syrie, la tentative de redéploiement de la diplomatie Algérienne en perte de vitesse, semble redevenir le créneau de nos Dirigeants. Des signes probants mettent en évidence les tentatives concrètes de rattrapage. Et comme Diplomatie ne peut aller sans efficacité des Services de Renseignements, il est utile de re-souligner cette efficience dans la libération des marins otages algériens, sans paiement de rançon. Beaucoup de gens n’y croient pas. Pourtant trois éléments militent pour la véracité de cette affirmation :
– D’abord l’Algérie s’est trop engagée contre le paiement des rançons allant jusqu’à demander à la criminalisation de l’acte. L’enfreindre deviendrait très dangereux.
– Ensuite, l’Algérie a déclaré le non paiement de la rançon et réaffirmé sa position, alors que les marins se trouvaient encore en territoire dangereux et auraient pu être repris par les pirates en représailles aux déclarations des autorités algériennes.
– Enfin, si l’Algérie avait directement ou indirectement payé une quelconque rançon, pensez-vous que les puissants du Monde et surtout leurs médias se seraient tus face à une aubaine pareille? Je n’y pense même pas.
Un éminent politologue Libanais avait affirmé il y a quelques mois, que seul l’axe Alger-Le Caire peut mettre fin au conflit Syrien, rappelant les relations tissées par ces deux Pays et la Syrie depuis l’ère du « Front du refus »
Le lobbyisme arabe est à ce niveau. Quant au passage éphémère de la SPA Qatar, ce n’est que le résultat d’un concours de circonstances qui va s’étioler devant les véritables protagonistes d’un Monde Arabe qui continuera toujours à se rechercher et rechercher «la langue» dans laquelle doivent communiquer ses membres. Une fois la Coupe du Monde organisée, la SPA Qatar subira le même sort qu’a subi son salarié auprès de la FIFA, Ben Hemmam ex- Président de la Fédération Asiatique de Foot-Ball. Le citron pressé trouve naturellement sa destination: la poubelle.
Cher Djillali,
Le monde entier est en effervescence depuis les années 80 sauf quelques pays Arabes dirigés par des vieillards qui n’arrivent pas à comprendre que l’heure est venue pour un changement radical, un changement de mentalité,un changement de gouvernance bref toute une « pensée unique » devrait disparaitre. Le vent avait soufflé depuis l’Amérique du sud vers l’Europe orientale en passant par la roumanie, la pologne, la tchécoslovaquie, la yougoslavie et personne n’a dit que c’était une conspiration ou une manœuvre de l’occident.C’était des révolutions instantanées comme l’a été celle de la Tunisie.
Regardons tout autour de nous dans ce monde globalisé où les nouveaux jeunes leaders ont pris les gouvernes en balançant les veilles pensées malgré que la tranche d’age de leur population se situait dans le troisième palier.Medvedev, Sarkozy,Obama, Cameron d’un coté tous ont à peine la cinquantaine alors qu’en Algérie, on continue de nommer les vieux et anciens maquisards comme si cette jeunesse Algérienne est incapable de gérer le pays.On continue de nous faire croire qu’eux seuls sont capables de mener la barque et se partagent parallèlement le gâteau et voilà que Bouteflika du jour au lendemain lance le slogan « banca » « banca » et demain ça sera quoi ? Je ne vois aucune différence entre Chadli qui a dilapidé les quatre milliards laissés par boumédienne en 4 ans et se retrouver en 1986 dans des situations de pénuries et de FMI.Bouteflika fait la même chose,que sera nos enfants et petits enfants,vont-ils tous devenir des « hittistes ou « harragas ». Pour revenir à ta chronique , cette diplomatie algérienne est partie avec les Benyahia et autres hommes forts de l’époque.Un medelci insulté à Qatar et sans initiative aucune pour se défendre car tout ministre réfléchi deux fois avant de prononcer une chose par peur de celui qui préfère qu’on le vénère et le nomme fakhamathou.Bien sur, il existe des gens intègres comme Benbitour et autres hamrouche et Benflis qui n’ont pas vendu leur ames ni accepté d’être des sous-hommes.
Salut,ton commentaire est interressant,sauf,à la fin ,il ne fallait pas suggerer des personnes qu’on connait trés bien,meme ecartés du pouvoir,ils ne vont pas nous faire changer d’avis,ils ont pris part à notre desarroi,eux aussi ont construits des villas à hydra au frais de la princesse,eux aussi ont ….mon ami,c’est dommage que des jeunes algeriens instruits,qui ont moins de 50 ans,regardent la situation de chez eux,et pensent que la situation va se regler,(ou se deteriorer)!!!sans leur participation directe,l’espoir est peut etre perdu!!A+
Ha!!!la Diplomatie »Acrabes »quand tu nous tiens,c’est je t’aime moi non plus mais quels querelles partisannes? on forme des clans et les plus riches mènent la danse au détriment des interêts des peuples qui se font massacrés ici et là,des millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté et pendant ce temps les despotes palabrent dans des palaces la question est quels sont les lignes directrices à suivrent,pour s’en sortir de ces catastrophes ces dictatures qui perdures,les peuples sont devenus anxiotiques h/24 fonçont têtes baisées dans le néant sans aucun avenir pour les générations futurs,et ça va de pire en pire c’est la langue de bois perpétuelle.Des pays en voix de développements sans ressources naturelles émmergent et prospères exportent leurs savoirs faire quand aux pays « Acrabes » importent non seulement des matières premières jusqu’aux clous.