Amel CHAOUATI : Les Algériennes du château d’Amboise

Comme annoncé lors de son passage à Sidi-Bel-Abbès au mois de mai dernier, Amel CHAOUATI vient de publier son livre sur les femmes détenues avec l’Emir ABDELKADER au château d’Amboise.
Cet ouvrage hors norme d’Amel CHAOUATI”  illustré par une postface de Maïssa BEY,” révèle un pan de l’Histoire jusque-là enfoui dans l’oubli collectif des mémoires algériennes et françaises qui ne retiennent de l’Émir Abdelkader que sa dimension de héros de guerre et penseur soufi, plutôt que de l’envisager dans sa reddition sur le versant simplement humain, celle d’un homme qui souhaitait sauver les siens d’une mort certaine.
L’exil en Orient qu’il appelait de ses vœux est ajourné par un long séjour en France. L’émir y est, avec sa suite” – hommes, femmes et enfants –, “enfermé successivement à Toulon, Pau, puis au Château d’Amboise durant quatre ans.
Munie d’une documentation historique incontestable, Amel Chaouati s’est lancée dans le récit de la vie de ces femmes et enfants oubliés de l’Histoire. Elle leur rend un hommage inédit.” (1)

Le mérite de l’auteur est incontestablement le choix de porter un regard inédit sur cette partie de notre histoire occultée  certainement par la grande valeur et stature de l’Emir qui a fait concentrer sur lui l’ensemble des recherches et publications. Rappeler à la génération actuelle, les conditions de vie et de réclusion de plus d’une soixantaine de femmes et d’enfants, constitue assurément une valeur ajoutée à l’écriture de l’Histoire de notre Pays.

Espérons seulement que le livre soit publié en Algérie  – c’est ce que promet l’auteure – pour que les lecteurs autochtones puissent découvrir les secrets gardés de cette “hachia” du fondateur de l’État Algérien.

 djillali@bel-abbes.info

(1)  Présentation de l’ouvrage par l’éditeur “La Cheminante

 

(8 commentaires)

  1. Ma petite cervelle d’autruche me joue parfois des 33 tours, alors l’aide d’un(e) éclairé(e) s’avère très utile pour illuminer ma lanterne…!! Quand j’ai lu, au Bas de la couverture verte du livre ‘les Algériennes du château d’Amboise”, “La suite d’Abdelkader” en petits caractères, je fus déroutée..!!

    Alors je me suis posée la question suivante : Est-ce que notre Emir était incarcéré dans une prison certes de luxe, réservée aux grands personnages de l’état ou bien il était en balade touristique en France, où il a occupé une suite dans un somptueux château avec des servantes et des maîtresses de maison…. ????
    Ceci m’a incité à me poser deux autres questions : Pourquoi notre Emir n’a pas été tout simplement emprisonné en Algérie ou exilé directement en Syrie…. ???? Pourquoi ce passage en France… ???
    Se préparaient-ils déjà à ‘falsifier’ l’Histoire…. ???

    C’est un jeu très dangereux de vouloir à tout prix conjuguer les opposés l’Histoire et la fiction.. !!! La fiction risque de l’emporter…et les historiens vont ’chômer’, puisque les romanciers ont pris les dessus et même les dessous… !! Comment peut-on connaître la limite… ??? Quelle manipulation cette Histoire de conjugaison … !!! Enfin les cercles centrés sur l’origine du repère sont faits pour ça….!

    Je ‘commence’ maintenant à comprendre pourquoi ‘certains livres’ sont édités en France mais pas en Algérie….!

  2. faudra enfin un jour terminer avec le mot France dans la colonisation en Algérie. la région française n’était qu’un terreau pour les Hommes et les Femmes de capitaux pour augmenter la taille du Capital. D’ailleurs aucun français de souche ‘avait voulu abandonné ces biens pour venir coloniser une Afrique qui ne l’intéressait pas. Faudra trouver des mains pour le faire et le capital a toujours puisé dans la misère pour recruter. Donc au lieu de dire faussement l’armée gfranaçias en algerie vaudra peut mieux dire Armée coloniale en algerie..commz l’a

  3. ” Le terme de Smala désignait le camp de toile oµ l’Emir ,ses soldats,collaborateurs,serviteurs et artisans et la famille de chacun,sorte de ville itinérante nécessaire à l’exercice de l’autorité et qui permettait à Abdelkader d’etre mobile et d’échapper ainsi à l’armée française……………………………………….Il est finalement interné au chateau d’Amboise avec 88 personnes de sa famille,des khalifes et domestiques,après avoir été emprisonnés à Toulon et à Pau ……………………………………………………………………………..
    Un an après son départ ,une borne surmontée d’un croissant est élevée dans le parc du chateau en guise de cénotaphe pour les 25 membres de la suite de l’Emir morts à Amboise…….!!!””

    Extraits et Source :Petites histoires sur l’architecture “Le jardin d’Orient du Chateau royal d’Amboise,Montée Abdelkader,37403 Amboise”.
    __________________________

    Moralité ou bilan pour cette villégiature de luxe pour cet Emir taxé d'”ami fidèle de la France”:25 décès sur un effectif de 88 personnes,soit plus du un quart !
    Quel serait le diagnostic médical si l’OMS avait été délocalisée pour un temps à Amboise ….du temps des fameux Gardes Suisses …sans point d’interrogation!

    1. Salut camarade Mémoria.
      Il est sans doute utile de noter que les 25 décès d’algériens (es) femmes et enfants enterrées dans le cimetière musulman d’Amboise. Etaient la plupart mortes en hiver, victimes du Co2 des cheminées à l’intérieur même du château

      1. Victimes du CO2 des cheminées à l’intérieur même du château dans lequel, elles ont été faites prisonnières…..!!!! C’est plus clair…! Et dire qu’on ne meurt pas uniquement dans des camps de concentration ou des prisons…..!!!
        Pourtant un château avec de grandes pièces doit être bien aéré sinon tous ceux qui habitent un château mourraient à cause du CO2……??? Ou étaient- elles entassées dans une petite pièce mal aérée…..!!! Bref…!!!

        Mr Karim10, on veut plus de détails……!!!!

        Mr Djillali C., puisque vous avez signalé la publication du livre de Mme Chaouati, et comme elle a été l’hôte de BAI,un certain jour, il faudrait peut être lui demander de nous en parler un peu, pour avoir plus de précisions, histoire aussi de faire la promotion du livre sur la rive sud puisqu’il a été publié sur l’autre rive….!!!!

  4. Ah! Bravo Mme Chaouati… !!! Je ne sais pas si c’est un autre ‘Bal des fantômes des Châteaux en ruine’, mais c’est bien d’avoir fouiné dans le passé ‘caché’ entre les murs et dans les sous-sols du château d’Ambroise…!!! Maintenant, reste à savoir si c’est, la romancière, la psychologue ou l’historienne qui a écrit ce livre..ou les trois en même temps…?? Et dans quel but…??? Tant qu’on n’a pas lu le livre, on ne pourra pas connaître la réponse..!!! Toutefois, j’espère que ce n’est pas un autre “Loin de Médine” d’Assia Djebar….!!! D’ailleurs, ça ne serait pas étonnant puisqu’il s’agit du même cercle de là bas…!!!!

    C’est ce qu’on appelle une bonne réconciliation avec l’histoire, mais quelle Histoire….??!!!

  5. Eh bien ! Bravo Amel,
    Les bonnes nouvelles voyagent vite ! Merci donc au journal Bel-abbes infos et Djilali C. Je vois que notre Amel CHAOUTI n’est finalement pas fâchée avec « l’Histoire ».Félicitation donc pour ce livre.

    Le titre du livre convoque le silence de l’Histoire qui est le « Harem de la smala de l’Emir» qui a longtemps demeuré « cacher » loin des regards (Chez nous réservé aux femmes). Le silence des textes sur ce point avait suscité l’intérêt des Historiens mais aussi jadis la curiosité des habitants de Pau et d’Amboise mais cette fois il va sûrement attirer l’intention du lectorat. BRAVO.

    Amel CHAOUTI, lève le « voile » d’un autre séjour carcérale d’Algériens (es),après celui de Cayenne, nouvelle Calédonie, Serkadji,Lambèse…….et autres.
    Elle interpelle le passé « incroyable » des femmes (elles étaient au nombre de 21 femmes) de la smala d’Abd el-Kader en exil et ce triple enfermement : à Toulon, Pau et au château d’Amboise où toute la smala passe cinq années d’angoisse, de peur, de mort…..Mais aussi d’ « espoir » digne de femmes d’Algérie.
    Zohra, M’Barka,Kheira………reposez en paix. Allah Yarhamhoum.

Les commentaires sont fermés.