Aménagement d’Oued El Harrach: un rêve, devenu réalité,où en est celui de l’oued Mekerra?

Dès cet été, l’Oued El Harrach, à l’est d’Alger, sera en grande partie dépollué, et les mordus de la pêche pourront y pêcher le mulet ou l’oblade, après une grande opération d’aménagement déclarée d’utilité publique par le gouvernement.

”Un rêve qui devient réalité”, résume un mordu de la pêche à la ligne, assis en tailleur sur un rocher de la plage ”les sablettes”, en train de préparer ses appâts, à quelques centaines de mètres de l’embouchure de cet oued qui a de tout temps cristallisé les sarcasmes des harrachis et nourri une légende urbaine sur ”ses bonnes odeurs”.

A l’annonce de son aménagement pour devenir un petit ”eldorado lacustre” avec une voie navigable pour les riverains (El Hararch, Hussein-Dey, Kouba, La Glacière), bien des gens ont souri, ”ne croyant guère aux chimères”.

Maintenant que l’idée a pris forme, ce sont par milliers qu’ils se bousculent déjà du côté de son embouchure pour profiter des premiers espaces accessibles mais toujours en travaux.

Très pollué dans sa partie ”algéroise” après avoir traversé la Mitidja, Oued El Harrach a bénéficié d’un important projet d’aménagement dont l’objectif est d’éliminer les rejets domestiques et industriels, de lutter contre les inondations et de créer tout au long de ses rives des espaces de détentes pour réhabiliter ce cours d’eau.

Confiés au groupement d’entreprise Cosider-Daewoo pour un coût de 40 milliards de dinars, les travaux de réalisation du projet avancent “correctement” et seront achevés dans les délais contractuels, en décembre 2015, indique le directeur des Ressources en Eau de la wilaya d’Alger, Smain Amirouche.

L’ouverture au grand public des espaces aménagés, dont la partie lacustre pour les amoureux de la pêche et de la nage se fera graduellement, dès l’été prochain.

“Les travaux de réalisation de l’aménagement de Oued El Harrach, déclarés d’utilité publique par un arrêté officiel, avancent correctement. A partir de l’été 2014, nous allons commencer à ouvrir des espaces à la population. Nous terminerons la totalité du projet en décembre 2015″, explique à l’APS Smain Amirouche.

En attendant la livraison partielle du projet, des milliers de riverains, surtout des familles, viennent depuis quelques semaines le week end y passer quelques moments de détente sur les espaces verts aménagés sur la rive gauche de l’embouchure de l’Oued, qui fait jonction avec la plage des ”Sablettes”, a-t-on constaté.

La décision d’ouvrir cette partie du chantier a été prise en janvier dernier lors de la visite d’inspection du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaiz qui a été informé de la pression exercée sur le site en fin de semaine par des milliers de familles, pressées d’y accéder.

Un des principaux cours d’eau traversant le territoire de la wilaya d’Alger, en plus de ceux d’El Hamiz, Réghaïa et Mazafran, Oued El Harrach fait l’objet d’un traitement spécial en raison de sa position, des problèmes qu’il pose à la collectivité et de l’intérêt qu’il représente en terme de loisirs notamment s’agissant de le rendre navigable sur les cinq derniers kilomètres.

Un Oued, des projets

“Il y a deux problématiques que pose Oued El Harrach : les inondations et la pollution des eaux par les rejets industriels”, explique M. Amirouche.

Alger est une ville exposée au risque d’inondations en raison, précise-t-il, de sa topographie très accidentée, de la vétusté de son tissu urbain et des bouleversements climatiques. C’est encore plus vrai concernant la région d’El Harrach.

La région d’El Harrach, y compris Semar, Gué de Constantine et Baraki, enregistre régulièrement depuis de nombreuses années des inondations répétitives, les dernières l’ont été au mois de janvier dernier aux Eucalyptus et à Baraki.

“Les documents en notre possession indiquent qu’en 1911 déjà, une première inondation a carrément paralysé la région pendant un mois. Il y a eu même des morts”, souligne le DRE.

Les travaux de nettoyage et de curage de l’Oued, qui s’étale sur 18 km dans sa partie algéroise, réduisaient cependant d’année en année l’ampleur des inondations auxquelles les autorités cherchent une solution “définitive”.

“Sur les 18 km de l’Oued, on est en train de travailler sur 14 km. Il y a neuf chantiers ouverts, et il s’agit d’élargir l’oued avec un dragage de son lit pour qu’il puisse absorber la crue centennale, qui se produit une fois tous les cents ans. De cette façon, on élimine définitivement le risque des inondations”, précise M. Amirouche.

Par ailleurs, il s’agit surtout d’éliminer les rejets domestiques et industriels, à l’origine de la forte pollution de cet Oued, qui dégage surtout de fortes odeurs pestilentielles, avant la réception définitive du projet d’aménagement par leur pré-traitement, collecte et acheminement vers la station d’épuration de Baraki, en cours d’extension.

Environs 300 unités industrielles sont implantées dans le bassin versant de ce cours d’eau où se déversent anarchiquement les rejets industriels d'”une dizaine de gros pollueurs”.

“Nous allons, avec la direction de l’environnement, obliger ces gros pollueurs à se doter de stations de pré-traitement. Nous allons également réaliser deux stations pour traiter les rejets industriels à Oued Smar et Baba Ali. Les études sont achevées et les terrains choisis”, indique-t-il.

S’agissant des rejets domestiques, le DRE a indiqué qu’il y aura une réalisation de collecteurs en parallèle aux travaux de la deuxième tranche de la station d’épuration de Baraki, qui sera opérationnelle à l’été 2015.

“Les pollueurs, les rejets industriels et domestiques sont identifiés. Nous sommes en train de réaliser les collecteurs pour qu’à l’été 2015, avant d’achever les travaux d’aménagement de Oued El Harrach, on aura achevé le captage de tous les rejets pour les acheminer ensuite vers la station de Baraki”, explique encore le DRE.

Une fois les problématiques des inondations et de la pollution “définitivement” réglées, il restera l’exploitation de l’ouvrage aux fins d’intérêt public. Pour le rendre accessible à la population, l’Oued, grâce à ce projet d’aménagement, sera en effet doté de structures de loisirs et ludiques.

Tout au long d’Oued El Harrach, il est question de réaliser deux pistes cyclables, cinq terrains de football, cinq terrains de handball, des piscines à ciel ouvert et des aires de jeux pour enfants. Le projet a ainsi pris forme et l’été 2014 sera marqué par l’ouverture d’une partie de ces aménagements au public.

A Sidi bel abbes , on assimile l’utilité publique à la simple expression, de l’éternelle réfection des trottoirs de la ville , ou à l’aménagement contre nature du lac de Sidi Mohamed Ben Ali , sinon ,dans le sujet du  sectoriel  lui même , on se noie dans les fuites d’eau non maîtrisées par notre fantomatique ADE,  par le réseau d’assainissement  catastrophique de l’ONA, et par une Mekerra qui pleure son sort, en s’affichant sans pudeur, en un égout à ciel ouvert,devenant au fil du temps une balafre par excellence traversant  le tissu urbain sur toute sa longueur. Décidément ,notre ville , souffrira toujours de l’inertie de ses hommes.

Un commentaire

  1. LA MEKERRA RENAITRA !!!
    On dit qu’il faut rendre à Cesar ce qui appartient à Jules.Pour le futur projet de la Mekerrra nous dirons qu’il faut rendre à la direction de l’hydraulique ce qui appartient au wali.En effet mr le wali depuis son installation s’est preoccupé de l’etat de la mekerra ainsi des operations de curage ont eu lieu le lit et les berges ont ete nettoyes et l’aspect de la riviere est plus correct comme nous le constatons depuis les ponts du centre ville et de fillage errih.Neanmoins par les rejets l’eau est toujours trouble et nauseabonde.
    Dans sa derniere intervention à la radio le directeur de wilaya a confirme l’inscription d’une etude d’une societe koreeene la meme qui s’occupe de oued elharrach.Il a precise que pas moins de 40 rejets seront branches sur une canalisation independante cette derniere sera orientée vers la station d”epuration.Pour la mekerra une fois nettoyée elle offrira une vue agreable et il ne sera pas necessaire de la couvrir.C’est un element de la nature il fait partie du decor il n’est pas question de le reconvertir en enorme egout sous terrain.

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