Kamel DAOUD, le sympathique chroniqueur du«Quotidien d’Oran » qui a bien voulu offrir en exclusivité à BAI, sa dernière chronique « Bungalow 33 » à travers notre collègue et néanmoins ami, Beldjillali, doit avoir passé un mauvais week end en apprenant la suite des évènements. De quoi lui inspirer surement une suite.
Vous vous souvenez qu’il a fait état de l’arrestation de 4 magistrats, le Directeur de la CNAC de Tlemcen et un Commissaire de police en compagnie de huit jeunes filles dans le bungalow 33 du complexe « Nabil » de Beni-Saf. Il a démontré l’existence de « républiques locales » qui dictent et qui se font obéir. Au doigt et à l’œil ! La preuve, l’autre magistrat qui devait statuer sur leur affaire, les a purement et simplement acquittés, malgré leur absence au procès.
Cependant, aujourd’hui, on apprend qu’il y a eu une suite des évènements. En effet, les responsables de la Gendarmerie qui ont osé, ont été arrêtés et poursuivis pour « avoir procédé à leur arrestation sans mandat de perquisition » ce qui est assimilé à un abus de pouvoir ! Le Chef du Groupement de la Gendarmerie et le Chef de compagnie d’Ain Temouchent ainsi que le (pauvre !) Chef de Brigade de Béni-Saf seront présentés auprès de la Cour de Sidi-Bel-Abbès, pour répondre de leur délit.
Au-delà du caractère ubuesque et tragi-comique de l’histoire, elle met en exergue, toutes les contradictions et incohérences de système de gouvernance et en particulier la justice.
Comment expliquer que des Gendarmes puissent s’introduire dans une propriété privée, sans mandat de perquisition, s’ils n’ont pas l’habitude de le faire, sans aucun problème. Combien de fois, ces magistrats arrêtés puis relaxés, ont-ils condamnés de pauvres bougres pour le même délit, pris et embarqués, sans mandat, ni même égards ? Les dépassements sont coutumiers chez nous, mais personne ne s’en offusque !
Ensuite comment expliquer l’implication d’un chef de Groupement de la Gendarmerie dans une affaire banale de droit commun ? Ou bien s’agit-il d’une tentative de règlement de comptes entres pontes de la dictature locale ?
Pourtant, le département de la Justice a immédiatement « expédié » un inspecteur dont l’enquête a abouti à la suspension des Magistrats indélicats et indiscrets.
Dites moi, cher amis, s’il s’agissait de citoyens lambda comme vous et moi, croyez-vous, que le magistrat aurait pu s’apercevoir de l’absence de mandat de perquisition ? J’en doute ! Et les pauvres jeunes filles aussi, elles dont personne ne nous dit, si elles ont été condamnées ou relaxées. Bof ! ce ne sont que des « objets jetables »
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