A voir la façade, vous pensez surement qu’à l’intérieur cela doit être normal. Détrompez-vous ! Et puis un conseil : si jamais votre coiffeur habituel est indisponible, ne vous fiez pas à l’ami qui vous recommande un autre. Vous risquez de vous retrouver dans un véritable coupe-gorge!
C’est ce qui m’est arrivé ce vendredi matin, au centre commercial de Sidi-Djillali, communément appelé « Marché Hasnaoui » en référence à l’entrepreneur qui l’a construit, il y a plus d’une dizaine d’années.
A peine quelques pas effectués à l’intérieur, et après avoir vu le coiffeur qui soit dit en passant, s’occupe d’une belle échoppe bien entretenue et ayant une clientèle assidue, il nous invite à une visite des lieux. La première constatation est que l’ensemble des locaux sont barricadés. Les témoins nous assurent que la plupart n’ont jamais été ouverts, depuis leur attribution. Les rideaux n’ont pas suffit, puisque des épars transversaux sont installés dans la totalité des commerces. La partie nord du Centre commercial est relativement bien conservée avec peu de détritus, même si la majorité des locaux demeurent fermés. Mais au-delà, le sud de la structure, vous entrez subitement dans un autre monde :
– Des locaux complètement carbonisés, nous avons dénombré au moins trois. Le reste de l’incendie est toujours là. Depuis quand ? Longtemps.
– En face, en plein centre de l’espace, un dépotoir où même les putois ne se sentiraient pas à l’aise. Tout s’entasse. Des bouteilles et canettes vides, des sachets en plastique de toutes couleurs, de la bouse….
– Plus bas, c’est la « cerise sur le gâteau » : Des femmes de joie s’adonnent au racolage en exerçant le plus vieux métier du monde en plein jour, le vendredi ! Il parait que le soir venu, c’est carrément les orgies collectives, selon les témoins. Des locaux ont été carrément squattés par ces femmes qui y habitent de manière permanente pour s’adonner à leur « commerce » Si le fameux site d’el graba a été bon an mal an complètement éradiqué, il faut dire qu’il est en train de renaitre, ici au cœur de la ville en plein centre de Sidi-Djillali, à quelques encablures d’une sureté urbaine et à peine à cent mètres du futur passage du tramway.
Si des mesures urgentes ne sont pas prises, il y a danger pour les usagers de ce moyen de transport, car ce coupe-gorge est un lieu propice pour la « formation » et l’organisation des bandes criminelles qui sont surement déjà, auteures des agressions et vols qui se déroulent dans ce quartier de la ville.
Dans ce lieu décidément mal famé, seuls quelques intrépides ont décidé d’exercer leurs activités. Ils se comptent sur les doigts d’une seule main: Un coiffeur, une coiffeuse (ah ! les femmes), un sellier et un boucher. Le reste, tout est fermé. Le bourrelier- sellier est un artisan d’une rareté sans pareille. Il nous exhiba une commande de « relookage » de l’ensemble des selles de l’écurie d’El Haras El Djamhouri ! Rien que ça ! Il reçoit dit-il des clients de tout le territoire national. Pourtant, nombreux qui ne reviennent pas, à la vue du « spectacle » environnant
Pourtant, à croire les témoins, le Chef de Daira a visité les lieux plusieurs fois et avoué même son impuissance. Il aurait même déclaré que « le directeur de l’artisanat m’a tarabusté pour lui réserver des locaux, ce que j’ai fait ! » Sa déclaration se confirme puisque les enseignes qui ornent les locaux fermées indiquent pour la majorité des métiers artisanaux : Sellier, Fabricant de djellaba, Robes traditionnelles…..
Dommage, vraiment dommage ! Un superbe site laissé à l’abandon qui devient le fief des bandes et du commerce de la chair et de l’alcool ! Indigne de notre Cité! Rien que pour ça, l’ensemble des APC qui se sont succédé méritent d’être citées en justice.
Un site tellement superbe, qu’un membre de l’APC nous déclare sous le sceau de l’anonymat, qu’une entreprise publique a émis le vœu de l’utiliser comme centre commercial, mais sans suite. Un moyen de le réhabiliter, mais la volonté de nos élus n’y est pas encore une fois !
Nous par contre, nous le voyons bien comme un centre de commerce traditionnel qui permettra de réhabiliter les métiers en voie de disparition, telles, la fabrication des djellabas, la sellerie etc… On peut même y affecter des apprentis à travers les CFPA. A l’image des « souks » de Tlemcen et de Constantine, pourquoi pas?
Si l’APC ne bronche pas, le premier Responsable de l’Exécutif est vivement interpellé. Il y va de la salubrité de la Cité qu’il gouverne. Il y a va de l’image de la Ville qui ne se réduit certainement pas à la Macta et au Boulevard de l’Excellence.
Mais, s’il décide de se déplacer inopinément, nous lui recommandons la prudence, car c’est réellement un coupe-gorge qui nous a donné des sueurs froides, malgré les assurances de notre guide, habitué des lieux.