«5 JUILLET: L’INDÉPENDANCE CONFISQUÉE!»

On a eu vraiment droit à toutes les sauces. Non contents de s’être entretués durant la Guerre contre le colonialisme, jusqu’à amener BEN M’HIDI à souhaiter ne pas survivre à la guerre, craignant de vivre le pire. D’ailleurs, ce pire commença dès 1963 avec le Front de la Kabylie. Mais on s’est dit que comme dans toute révolution, les dissensions existent, d’autant plus quand il s’agit d’un Front qui a la prétention de regrouper toutes les tendances politiques autour de l’objectif «indépendance»
Mais, cela continue. Jusqu’à aujourd’hui !
Il y eut d’abord ce duel à fleuret mouchetés entre Yacef SAADI et Djamila BOUHIRED. Des insultes jusqu’aux accusations de traitrise, passant par des ironies séniles, tout y était.
Même le volet sportif n’a pas échappé à la règle, puisque MEKHLOUFI ne rate pas l’occasion de tirer à boulets rouges sur son compagnon d’antan, MAOUCHE.

Rachid Mekhloufi qui a tenu à préciser : «Maouche parle des conditions de la création de l’équipe du FLN comme s’il faisait partie du cercle restreint des hommes qui ont œuvré pour concrétiser cette magnifique idée. Il prétend qu’il a joué un rôle et cite des noms de trois hommes qui ne sont plus de ce monde (Boumezrag, Bentifour, Arribi) ». Rachid Mekhloufi dénie à son ancien coéquipier «un quelconque rôle dans la préparation du départ des joueurs professionnels vers la Tunisie. Il a, peut-être, été informé par sa femme qui travaillait à l’époque dans le cabinet de maître Bouabdallah qui faisait partie du collectif des avocats du FLN en France». D’après lui, Mohamed Maouche «cherche à s’attribuer un rôle dans la préparation et le départ des joueurs vers la Tunisie. A cet effet, je détiens une cassette vidéo dans laquelle son ex coéquipier à Reims, Juste Fontaine, affirme qu’il était au courant du départ des joueurs par le biais de Maouche. N’est-ce pas une trahison ? Si Fontaine avait ébruité cette information, tout le projet serait tombé à l’eau à cause de Maouche». C’est aussi simple, puisqu’il a fallu attendre 2014 pour que MEKHLOUFI daigne informer l’opinion publique qu’au sein de la prestigieuse équipe du FLN, il y avait un «Harki»

Voilà que cette semaine encore, un autre scoop mettant en exergue les relents des égouts dans lesquels se sont empêtrés, les anciens vient jeter un autre pavé dans la mare :
« J’ai été victime d’une escroquerie qui m’a dépouillée de tous mes biens. L’auteur de ce forfait n’est autre que Rabah Zerari, alias commandant Azzedine, qui a profité de son amitié pour mon défunt mari, le colonel de l’ALN Salah Boubnider dit Sawt Al Arab, pour abuser de ma confiance et me soutirer d’importantes sommes d’argent destinées à la construction d’une maison familiale. Avec la complicité de sa fille Chellali Fifi (Lamia) et de son gendre Hadjouti Hamza, Rabah Zerari avait sollicité, en 2011, mon aide financière pour créer une société de transport d’eau pour alimenter le complexe Tonic Industrie de Bou Ismaïl, louer des domaines agricoles (des centaines d’hectares) dans la wilaya de Tipasa, ainsi que des terrains à bâtir dans une coopérative immobilière à Birkhadem. A ma grande surprise, j’apprendrais quelques mois plus tard que la société de transport d’eau, la coopérative immobilière ainsi que les terrains agricoles étaient fictifs. Je ne pouvais donc que me rendre à l’évidence que j’avais été escroquée par celui que mon défunt mari considérait comme son «frère». Lorsque j’ai demandé le remboursement de mon argent, la fille Chellali Fifi (Lamia) et le gendre Hadjouti Hamza de Rabah Zerari m’ont remis deux chèques qui s’avèreront faux. Pour corriger ce qu’il a appelé une «erreur de jeunesse» de sa fille et de son gendre, Rabah Zerari me remit deux autres chèques, sans provision. Mes différentes tentatives pour régler le problème à l’amiable et les médiations amicales de tierces personnes ayant échoué, j’ai décidé, le 14 octobre 2013, de déposer une plainte au parquet de Chéraga pour «escroquerie, faux et usage de faux et émission de chèques sans provision». Après une enquête minutieuse de la Gendarmerie nationale, qui a établi les faits, j’ai confirmé ma plainte auprès du juge d’instruction du tribunal de Chéraga qui a inculpé les mis en cause. Malgré la gravité des faits et les différentes convocations de la justice, Rabah Zerari a préféré quitter le pays plutôt que de faire face à ses responsabilités. Quant à son gendre Hadjouti Hamza, il habite toujours la villa de Rabah Zerari à Club des Pins et continue de défier la justice. Malgré son refus de répondre aux convocations aussi bien de la gendarmerie que des juges, il n’a pas été arrêté. »
C’est Mme Boubnider, veuve du colonel de l’ALN, Salah Boubnider, dit Sawt Al Arab, ancien chef de la Wilaya II historique qui s’exprime ainsi dans une lettre publiée par la presse nationale. J’allais dire « sans commentaire » mais faut-il préciser que même la veuve d’un ex-Colonel de l’ALN peut subir des injustices quand elle a en face un autre Colonel de l’ALN!
Ceci tombe juste le lendemain de la journée supposée être la date anniversaire de l’indépendance! Fête dites-vous ?
Un concours de circonstances a fait que par le passé, j’eus l’occasion d’être un 14 juillet à Paris. J’étais subjugué par les festivités qui s’y déroulaient. Un magnifique défilé tout le long des Champs-Elysées où paradaient les différents corps d’armée, mais aussi les anciens Combattants, les Spahis et les Tirailleurs Sénégalais, les Harkis…. La participation symbolique de l’Armée Algérienne, cette année, pour le souvenir d’avoir servi de chair à canon, lors des guerres de 14-18 et 39-45, a été confirmée par le MAE, Ramtane LAMAMRA.
Je n’ai jamais eu l’occasion de les voir, mais le 5 octobre à Moscou ou le 4 juillet à Washington, ne diffèrent guère de ce qui se déroule à Paris. Et dire que dans tous ces pays, il n’y a même pas un Ministère des Anciens Combattants.
Et le 5 juillet à Alger? Rien, Nada ! Juste une gerbe de fleurs déposée en catimini dans les différents cimetières des différentes localités du Pays! N’est-ce pas honteux ? Pourquoi que depuis la mort de Boumediene, on ne fête plus le 5 juillet? Qui a intérêt à occulter cette mémorable journée, véritable cadeau de nos Chouhadas? Pourquoi veut-on la remplacer par le 19 Mars ?
Pourquoi que le drapeau national flotte partout y compris à l’étranger à l’occasion d’un match de football, mais pas le jour de l’indépendance. Depuis 1962 jusqu’à 1978, le drapeau était accroché à chaque maison de l’ensemble des villes d’Algérie. Le Peuple sortait massivement pour fêter son indépendance chèrement acquise. Chaque 5 juillet se déroulait un défilé immense dans les rues centrales de la Capitale et dans l’ensemble des villes et villages d’Algérie. L’orgueil se voyait devant les parades chorégraphiques des différents corps d’Armée. Depuis ce jour, le 5 juillet est devenu une simple journée fériée. C’est honteux ! C’est irrespectueux vis-à-vis de nos Chouhadas !
Vouloir écrire l’Histoire et occulter le grand jour d’indépendance est une hérésie. Comment peut-on inculquer aux jeunes générations, cet Amour du Pays, ce patriotisme, si l’on ne sacralise pas la journée de l’indépendance. Elle doit être le jour de gloire. Pendant ce jour, la Nation met en exergue tout le développement qu’aura connu son Armée depuis l’indépendance, à travers les parades des corps d’infanterie, de l’Aviation, la Marine, les Forces Spéciales, les corps annexes telle la Gendarmerie Nationale, la Police, les Pompiers, les Gardes communaux…
Non ! Nos Anciens Moudjahidines sont occupés par le pouvoir, la rente et les règlements de compte qui ne veulent pas finir. Nos Anciens Moudjahidines sont occupés par la location des centaines d’hectares à Tipaza en escroquant les veuves de leurs compagnons d’armes. Ils sont occupés à préparer leur participation à la parade du ….. 14 juillet sur l’Avenue des Champs-Elysées.
Pourtant, comble du destin, c’est ce jour de l’indépendance qu’à «choisi» Mohammed MECHATI, le dernier des 22 pour partir. Il est parti non sans demander d’être enterré sans frasques ni cérémonie officielle, au cimetière Sidi Abderahmane et non à El Alia. C’est comme s’il avait encore peur de ses Compagnons même morts!
Pourtant, il y a toujours beaucoup de personnes d’outre-mer qui fêtent de manière assidue le 5 juillet ! Eh oui. Mais le 5 juillet 1832, date du début de la colonisation ! Eux n’oublient pas. L’oubli est le pire ennemi de l’Histoire.

djillali@bel-abbes.info

 

One thought on “«5 JUILLET: L’INDÉPENDANCE CONFISQUÉE!»

  1. L’absence de célébration officielle et martiale du 5 juillet 1962, comme sa banalisation au fil des années, est d’une intrigante incompréhension, et ce dans un climat délétère où la Révolution semble dévorer ses propres enfants encore survivants, ce dont les historiens nous affranchirons peut-être un jour.

    Quant à la participation de l’Algérie au défilé du 14 juillet à Paris, elle ne serait au premier abord ni honteuse, ni honorable, ni louable, ni condamnable, et cette invitation de Hollande faite à l’Algérie d’aller parader sur les Champs serait somme toute normale, si toutes les choses étaient égales par ailleurs. A priori!

    Cependant, même si cette participation à ce genre de prestations militaires reste un jour concevable dans d’autres temps, d’autres circonstances et d’autres lieux, il n’empêche qu’elle demeure incompréhensible au plan de ses motivations , ici et maintenant, et ne repose sur aucun argumentaire convaincant de pseudo tentative de « rapprochement des deux rives ».

    Elle est tout simplement INCONGRUE, dans le contexte actuel des relations avec la France, marquées par les non-dits et les évitements des sujets qui fâchent d’une part, et les graves événements qui secouent le monde musulman où sont commis par les pays occidentaux et les sionistes les atteintes les plus élémentaires aux Droits de l’Homme d’autre part, une véritable tragédie consommée dans ses trois unités de lieu, de temps et d’action.

    La présence de nos forces armées à ce défilé, hormis celle justifiée des diplomates au plan officiel, reste totalement déconnectée du thème de la guerre de 14-18 retenu pour cette célébration , que se soit au plan de la symbolique ou de la vérité historique, ( sauf à vouloir défiler au titre de l’ancienne armée coloniale, rôle déjà largement rempli par les harkis), guerre de 14-18 qui a vu l’enrôlement forcé d’Algériens à un conflit auquel ils étaient totalement étrangers et qui se faisait dans le cadre de la mobilisation des armées coloniales !. Au demeurant, cette célébration du 14 Juillet commémorait à l’origine la Révolution Française de 1789 et la disparition de la monarchie et l’avènement de la République moderne.

    Ce qui est offusquant, c’est que cet effort moral gigantesque demandé à l’Algérie de prendre part à cet événement s’effectue sans aucune contrepartie de la part de la France , ne serait-ce que par une déclaration forte, sincère et crédible sur sa volonté d’affronter objectivement son passé colonial , un grand pas vers ce « pardon » historique tant attendu pour certains (et tant redouté par d’autres), susceptible d’emporter l’adhésion de la majorité des algériens pour lesquels les violences coloniales demeurent un grand passif mémoriel non soldé avec l’ancien occupant, malgré le travail acharné mené par certaines parties pour conduire à l’amnésie.

    De tout cela, rien, nada, niet ! Juste une « invitation » à « monter » à Paname, décidée en secret et en catimini, pour faire déambuler trois soldats …inconnus , et lancer quelques ballons et libérer des pigeons (lesquels, en réalité, dans cette Histoire ?) .

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