L’Algérie vient de «fêter» le 49ème anniversaire de son indépendance. Une fête en réalité réduite à des dépôts de gerbes de fleurs dans les différents quartiers des Martyrs du Pays, par des « Responsables des Exécutifs » et des « associations de la famille révolutionnaire » Les routes sont fermées pour laisser le passage à ces « importantes délégations ». Le Peuple ? C’est comme s’il n’était pas concerné ! Aucun drapeau sur les frontons des maisons. Aucune fête de « masse » C’était juste une journée fériée, moins animée que celle du 1er Mai. Aucun défilé sur les avenues principales ! Rien. Imaginez l’independance day des USA le 4 juillet ou le 14 Juillet sur les Champs Elysées !
Est-ce ainsi qu’on enseigne la culture patriotique à une génération déjà frustrée par la rétention et la falsification de l’histoire ?
Nous sommes à moins un, du cinquantième anniversaire. Toute une vie! Quel bilan peut-on faire ?
Une gestion post-indépendance à la bolchévique, suivie d’un « redressement révolutionnaire » à la Che Guevara entraînant une longue période caractérisée par une industrialisation anarchique et populiste couplée à des «révolutions» toujours bolchéviques à l’image de la culture et l’agriculture. Le tout enveloppé dans un régime dictatorial et oppresseur. Quelques secousses positives tels la démocratisation de l’enseignement, la politique énergétique et à un degré moindre, la politique extérieure.
La troisième étape est la plus fatale puisqu’elle transporte le Pays dans une libéralisation de bazar entraînant le Pays dans la banqueroute la plus totale. Dans la deuxième moitié des années 80, le Peuple a failli mourir de faim. Pire, cette période engendra, suite aux largesses et compromission avec l’islamisme, et avec la bénédiction de Mitterrand, la décennie noire imbibée de sang.
Durant cette décennie, on crut bien faire en ramenant un Historique pour le tuer en direct, on créa un Haut comité d’Etat, en passa par Zeroual – qui reste une exception qui ne fait pas la règle – avant d’arriver à 1999. Et là, on redémarre à zéro. On se croirait le 19 juin 1965. On reprend tout et on recommence. Le FLN (le parti pas l’autre) reprend les rennes, le populisme renaît, et la répression reprend du poil.
Durant toutes les deux dernières périodes l’école a périclité, après ces meilleurs moments de l’ère Boumédiène. Cette école a non seulement détruit toute possibilité d’acquisition des connaissances, mais plus grave, a occulté et l’Histoire et l’éducation de la nouvelle génération. L’amour de la Patrie, de la Famille, la vie en société autant d’éléments disparus du vécu de l’Algérien. L’assistanat prôné comme mesure populiste nécessaire à la survie des différents pouvoirs, a généré une phobie au travail, chaque Algérien estimant qu’il avait le droit à la rente sans être obligé de fournir un quelconque effort.
C’est parce qu’il considère qu’elle ne lui a rien ramené –mise à part l’autoroute est-ouest- que le jeune d’aujourd’hui réduit la fête nationale à une journée fériée quelconque.
C’est pourquoi, Elle est réduite à une journée qui ne représente rien pour le jeune d’aujourd’hui.
C’est pourquoi, on voit l’emblème national flotter dans les stades de la Copa America, mais pas sur les frontons des maisons des Algériens le jour de la fête de l’indépendance.
Un héros d’un film américain a eu cette réplique à l’endroit de son supérieur : « Je veux que mon Pays m’aime autant que je l’aime ! » Chez nous, c’est pratiquement la devise contraire : « Le Pays veut qu’on l’aime autant qu’il nous aime! »
Le même jour de fête, et parmi les officiels du dépôt de la gerbe de fleurs à Sidi-Bel-abbès, les Enfants de Chouhadas ont boycotté la cérémonie, pour protester contre la construction d’un Hôtel.
Au-delà de la légitimité ou non de la raison, le moment était-il propice ? Honnêtement non.
Pour tout cela, pour ce qu’est devenu le 5 juillet et en tant que fils de Chahid, je dis humblement : «pardon, Mon Père. J’ai souillé ta mémoire ! »
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