La crise qui secoue le parti FLN à l’aune des élections législatives, avec tout ce qu’elle comporte comme risque en terme de résultats de vote, suggère moult analyses.
D’abord, le fait qu’un Parti – de surcroît le FLN – puisse en Algérie décider du changement de ses dirigeants par lui-même, est en soi un immense progrès démocratique. Cela reste un progrès, même si la démarche n’aboutit pas pour le moment.
Car, comme on le sait tous, le Parti FLN a toujours incarné « le parti, le Pouvoir et l’Etat ». Ce qui veut dire que tant que le Système n’a pas trouvé une alternative, il aura toujours besoin de ce parti pour sa pérennité. Ce qui suggère une éventuelle intervention pour bloquer l’issue de la fronde en ne permettant pas la réunion du Comité Central, seul habilité à destituer Belkhadem. Quelqu’un au fait du sérail m’avait prévenu : « Belkhadem restera. Du moins jusqu’après les élections. On a permis de le titiller, de le brusquer, mais on ne permettra pas de l’abattre, pour le moment. Il assure l’équilibre avec l’autre force du pouvoir, l’islamisme ». Et comme c’est à la mode sur le plan géostratégique, il devient un mal nécessaire. Finalement, cela explique un peu son comportement : Le fait de s’accrocher contre vents et marées, de défier tout le monde, suppose qu’il a eu des soutiens et surtout des engagements.
Par ailleurs, la «rébellion» des militants au sein du sommet de la pyramide de ce parti, met en exergue, cette liberté soudain recouvrée. On ne craint plus les «représailles». On ne respecte plus la «discipline» du Parti. En clair, le «droit de réserve» n’existe plus. Sinon comment expliquer cette «sortie» de Si Afif. Membre du bureau politique, élu permanent de la circonscription de Mostaganem, il a été surpris d’être gommé de la tête de liste, par Belkhadem. Pourtant, il vouait à ce dernier un dévouement, un soutien et une loyauté sans pareils ! Jusqu’à ce qu’il soit « effacé » de la liste des candidats, il a défendu becs et ongles Belkhadem. Il a tenu tête à tous les «redresseurs». Il est subitement devenu le meneur de la fronde. Pour se disculper Belkhadem, lui affirme qu’il a été « effacé » sur instruction du Président. Dans une digression d’un Conseiller de la Présidence, celle-ci dément toute intervention du Président, sauf l’orientation d’opter pour des candidats crédibles et défendant les attentes de la population. Chose somme toute, logique.
Dans les alentours, le Frère siamois j’ai nommé le RND, profite de cette crise pour asseoir sa suprématie. Ouyahia ratisse large. D’abord le Patronat chez qui il s’invite avec un langage qu’il est le seul à pouvoir distiller, communicateur et charmeur à souhait. Démagogue quand il le faut, il s’envole sur Tamanrasset faisant la cour aux Touaregs, en cette phase particulière que traverse la région consécutivement à la révolte au Mali.
Les autres lilliputiens et en particulier l’alliance verte, elle semble battre de l’aile lorsque Djaballah confond «élections nationales» avec «la famille» puisque la liste de son parti est composée des membres de sa famille et son alliance ; ce qui a crée une autre fronde au sein de ses nouveaux militants.
Le RCD semble complètement dépassé. Son appel au boycott traduit une assise populaire perdue, des militants distraits et une absence de vision fatale. La démission de son président fondateur, le Psychiatre Said Saadi aura été la goutte finale.
Et l’administration dans tout ça ? Le discours est, on ne peut plus clair : La neutralité la plus totale. Pourtant, il ne reflète pas la réalité, puisque l’évènement proche de nous, fut la réception un peu spéciale par le Wali de Sidi-Bel-Abbès de la délégation du FLN chargée de déposer les dossiers de candidatures. Et quand on sait qu’au sein de cette délégation figure un Ministre en exercice, cela fait tâche sur la «neutralité» proclamée, même si l’intention était bonne.
Ces élections auxquelles le Président s’attèle à donner un cachet particulier s’annoncent plutôt houleuses, si l’on tient compte de l’avertissement des redresseurs du FLN et notamment Si Afif.
Si jusqu’à présent, l’Etat ne craignait que l’abstention à laquelle il consacre et concentre tous ses efforts, le combat qu’annoncent les redresseurs au cas où les listes sont maintenues, fait craindre le pire.
Dans le général, il est désagréable de relever que les listes continuent d’être confectionnées avec la reconduction des éternels rentiers, les nouveaux riches et les opportunistes payeurs. Et ce n’est pas Amara Benyounès qui nous démentirait.
LA ¨PREUVE !
ne sachant que faire pour reduire le fossé entre les potentiels électeurs et la classe politique d’un système dépassé et perimé qui met maintenant en danger non seulement le regime , le peuple mais aussi la patrie .
Une reunion urgente par le sinistre de l’interieur des 48 walous à Alger quand le premier des sinitres fait dans la gagebie electorale en brandissant le spectre des décennies noires pour les eventuels abstentionnistes et la carotte pour les begarras new riches du systeme ou bouchkaras .
l’analyse est certes onjective ! mais restreinte .
le debat n’est pas là !
ces elections sont une farce electorale , une de plus !
et tous ces partis et ces partillons ne sont que l’expression d’un mm système mafieux , voleur , imposteur et illégitime : résultats de coups d’etat repetés depuis 1962 .
Car comment prétendre que ces députés peuvent résoudre les problèmes et amener le changement quand les décisions sont ailleurs entre les mains d’un quart de président et cadavre politique pour la partie civile de la façade d’une junte militaire .
Bonjour Cher Djillali ,
Ravie de retrouver ta chronique après cette douloureuse épreuve.
Très amicalement .