Je ne suis ni économiste, ni politique et encore moins analyste. Cependant comme tout Algérien soucieux de son futur immédiat, le plus proche et à court terme, tel celui lié à la Loi des finances, je me suis efforcé d’essayer de comprendre un tant soit peu, juste les rudiments des débats qui se déroulaient beaucoup plus dans la presse qu’elle soit écrite, parlée ou imagée, et au niveau des réseaux sociaux que dans l’hémicycle ou au sein des partis.
Votre serviteur s’est tout de suite heurté à des positions préétablies, prédéfinies, bien préparées pour être lancées à la figure des pauvres citoyens qui se précipitent bien avant leur petit-déjeuner sur une presse avide de sensationnel.
Comment se fait-il qu’une Assemblée Nationale connue depuis sa création comme une «chambre enregistreuse » par un vote à main levée, des Lois où le rédacteur, celui qui amende et l’approbateur est toujours le même « H’mida » puisse être aujourd’hui vilipendée pour avoir votée une loi des finances supposée scélérate?
Or, quand on constate que les réserves de change s’évaporent à la vitesse de la lumière, que les recettes ont diminué de plus de 50%, quelle loi des finances puissions-nous avoir, alors que nous n’avons aucune industrie, aucune économie? Qu’attendre de députés connus depuis longtemps comme étant assujettis à la «Chkara»?
C’est pour toutes ces raisons que je trouve «anormale» toute cette campagne anti-loi des finances 2016. Je la trouve «anormale» non pas par les incohérences qu’elle puisse contenir, ni par les taxes qu’elle impose aux citoyens pour combler les déficits de la fiscalité pétrolière, mais beaucoup plus par la fixation sur certains articles en particulier. Le cas le plus frappant, c’est cet article qui consacre l’ouverture du capital des EPE. En quoi est-ce scandaleux? Il me semble que depuis la dislocation de l’empire soviétiques et ses satellites, depuis la disparition du mur de Berlin et de Monsieur et madame Causcescau, le socialisme a définitivement prouvé ses insuffisances, quoique Cuba et la Corée du Nord puissent continuer à vouloir essayer de vivre dans l’utopie. Cette utopie qui fut notre rêve à tous durant les années soixante-dix, avec l’industrie industrialisante et la révolution agraire, a légué pour nos enfants des carcasses d’acier inutiles et de gouffres financiers. Alors venir aujourd’hui tempêter pour soi-disant sauvegarder les «entreprises publiques» n’est en réalité qu’une énième tentative de vouloir pérenniser la rente pour tous ces «syndicalistes», «militants de partis» membres des conseils d’administration, de SGP etc….. Les EPE devenus depuis longtemps des gouffres financiers, voient leurs caisses régulièrement renflouées sous prétexte de sauvegarder les emplois, mais destiné beaucoup plus à garantir les salaires et avantages des syndicalistes rentiers, des avantages pour les partis et les dividendes fictifs pour les membres des conseils d’administration, sans compter les gratifications, cadeaux luxueux de fin d’années et missions à l’étranger.
C’est suffisant donc pour que le lobby représentant ces rentiers entame la manipulation des travailleurs du secteur Public pour réagir aux soi-disant contenus de la Loi des Finances. Le refrain des émeutes est en train d’être actionné avec les ingrédients et acteurs habituels : Ainsi, un sit-in des travailleurs de la fameuse SNVI de Rouiba est immédiatement poussé vers la fermeture de la route nationale, nécessitant la réaction des forces de l’ordre. Par ailleurs, la revendication initiale des travailleurs était circonscrite autour du retard pris dans le virement du salaire mensuel, mais le lobby a voulu à tout prix y inclure la remise en cause de la Loi des Finances qui venait d’être adoptée au sein de l’Hémicycle. Juste après Rouiba, soudainement d’autres émeutes naissent sporadiquement quelques parts sur le territoire et notamment au niveau des zones critiques de la capitale (Ain Benian, Chéraga, Rouiba…)
A l’occasion de cette Loi des Finances, l’on se surprend à recenser un consortium de «Patriotes» inconditionnels qui aiment l’Algérie et sa souveraineté constitué par les Présidents de Partis, les Syndicalistes de l’UGTA, un grand nombre de la Presse nationale dont certaines Chaînes TV qui accusent et dénoncent un Gouvernement traître vendu à la France en complicité avec le FCE qui lui est composé des Entrepreneurs Algériens. Les premiers reprochent aux seconds, rien moins que d’offrir l’Algérie et ses richesses à la France!
La question bien simple que je me pose : Comment se fait-il que parmi l’ensemble des partis politiques, des associations et des syndicats, tout le monde sans exception est patriote et que dans tout un Gouvernement et l’ensemble des entrepreneurs Algériens, il n’existe aucun qui aime son Pays et qui lui est loyal?
Difficile à réduire l’équation à ce simple postulat!
Peut-être fournirais-je un début de réponse en précisant que :
– Les syndicalistes de l’UGTA et en particulier les Cadres de la Centrale (Secrétaire général, Secrétaires nationaux, secrétaires de fédérations…..) sont considérés en détachement avec solde et continuent à être toujours rémunérés par leurs EPE d’origine, ainsi que bénéficier d’avantages : Véhicules, téléphones avec appels illimités, missions à l’intérieur et à l’étranger, prise en charge, cadeaux et autres gratifications….
– Avec quoi vivent les dirigeants des partis ? Qui versent les salaires de Louiza Hanoune, Saidani, Mokri, Sofiane Djillali…..
– Avec quoi sont payées les charges de location des sièges des partis, les frais d’entretien, les véhicules, le carburant, les salaires des travailleurs permanents…
En somme, d’où tirent les partis leur financement? D’où vient la rente qui leur permet d’insulter le Peuple?
Alors, une levée de boucliers pour la Loi des Finances, oui je veux bien. Mais d’abord éliminons la rente. Et pour éliminer la rente, il faut d’abord ouvrir le capital des EPE pour que celui qui vient y mettre son argent, puisse contrôler et demander des comptes sur les dilapidations. Parce qu’au FCE, les charges sont supportées par les Membres de l’Association.
djillali@bel-abbes.info
Si Djilali, Il me semble que votre chronique est destinée à faire plaisir à ceux qui prétendent que l’économie du pays doit changer de cap pour aboutir au cercle de l’économie sans adresse dont ils font partis. L’économie du « petit » effort » qui ramasse beaucoup d’argent. Un peu d’huile ou de margarine, un peu de semoule, on y ajoute quelques brindilles de pâtes pour un suppositoire sans douleur. Ouvrir le capital pour des gens qui ont déjà la main mise sur le même capital. Auparavant, la « discrétion » du téléphone arabe était recommandée. Aujourd’hui, la « discrétion » publique vient d’être légalisé par le ministre des finances au profit des gens « discrets » , bouffons du clan du pouvoir égaré. Ouvrir le capital pour des personnes qui n’ont aucune culture sur le capital qui génère le progrès dans les assises de la société pour asseoir la crédibilité dans ses diverse productions. Non monsieur Djilali, votre analyse est ambiguë, sinon maladroite, surtout lorsque vous applaudissez l’ouverture du capital en portant un sévère réquisitoire sur l’économie socialiste. Et pourtant, le vingtième siècle a donné naissance à de grandes puissances économiques qui contrôlent dès le début du 21é siècle, le flux et le reflux des monnaies de référence ( Euro et dollar), et dont l’économie de base était socialisante. Un long parcours sans pitié, où la rigueur dans la qualité de la formation de l’homme était requise. Ils contrôlent aujourd’hui les conflits d’intérêts imposés par les pays des « capitaux » sanguinaires. Les va-nu-pieds sont devenus milliardaires en produisant du néant. Ils nagent dans le « capital » sans l’ouvrir officiellement. Aujourd’hui, il suffit de l’inaugurer. La loi de finance 2016 vient de le faire pour camoufler le parcours de nos prétendus industriels qui se sont gavés dans la corruption. Et le peuple? Il se plait dans la complicité tant que le pain est abordable. Ragda woutmangé. Toutefois, Je tiens à vous remercier pour votre « courageuse chronique ».
Mr Djillali, votre chronique de ce jeudi, souffre d’un parti pris on aurait aimé qu’elle soit plus nuancée. Autant qu’on convient qu’il y a lieu d’engager des réformes autant il faut les faire en bonne pédagogie et non pas par les forceps et les ‘dezzou m3ahoum nauséabands’. Je vais essayer d’étayer quelques éléments pour commenter la loi de finances 2016 et ces répercussions sociales néfastes sur la cohésion sociale.
Il va sans dire que ceux sont les mêmes personnes qui nous ont chanté tout l’été et tout l’hiver les vertus du socialisme ( le pourquoi des sociétés nationales) les revoilà qui recommencent en nous disant que c’est le capitalisme qui est bon pour nous, et qu’on doit ouvrir le capital des grandes entreprises nationales (Sonatrach, Sonelgaz, Naftal, Air algérie) et que l’état ne peux plus gérer les hôtels et autres entreprises avicoles. C’est certain il n’y a rien à dire, toute personne censée ne trouverais rien à dire. Il y a urgence à la réforme structurelles Mais quand c’est les mêmes personnes ( du FLN, et du RND et je ne sais qui) qui le proposent, il y a un vrai problème de représentativité. Je ne pense pas qu’ils ont mandat pour cela, toute inflexion de politique économique structurelle entre deux mandatures exigerait une dissolution pure et simple de cette assemblée et l’avis du peuple sollicité. Les réformes structurelles des années 90 ont été faites d’une manière semblable (sur injonction du FMI) et beaucoup d’entreprises publiques ont été bradées pour des broutilles à des connaissances, et on veut répéter le même scénario avec cette ‘crise financière’ et on a vécu beaucoup de drames. Le dinar avait perdu 90% de sa valeur. Cela exige une alternance un débat public sain. Quand il n’y a pas d’alternance, il ne peut y avoir de vision. Tout comme l’effort de convaincre pour la réconciliation nationale a été fait au début des années 2000, il doit y avoir un débat sur les orientations économiques, d’autant plus qu’elles engagent l’avenir du pays. L’effort de prospective a été délaissé. Quand il y avait de l’argent, il n’y avait que pour certains, maintenant qu’il y en a apparemment moins, il n’y en a moins que pour les autres. Tant que la société et le pays ne sont pas structurés d’une manière saine, les espoirs et la confiance cessent, la gabegie, les fuites en avant, et bonjour la dégringolade de tous les indicateurs économiques et sociaux. Ceux qui sont à la gouverne et ceux qui gravitent autour ont la responsabilité de cette défaillance. Je ne peux commenter quant à l’algérianité des uns ou des autres, tout ce que l’on sait, c’est que cette réforme structurelle encore une fois est passée en catimimi sans débat dans la société, et on ne va pas nous dire que ce n’est que maintenant qu’on s’est aperçu que les algériens vivent de la rente. Le nouveaux riches dont il est question de leur ouvrir le capital des entreprises ont dû certainement acquérir ‘leurs richesses’ par la sueur de leurs fronts et leur qualités managériales au dessus de tout soupçon, chacun sait comment ont été acquises ces richesses dans notre pays, ce qui est inconcevable c’est que c’est toujours les mêmes qui sont laissés sur le carreau. On ne peut vendre le patrimoine de tous les algériens à une poignée de nouveaux riches et penser honnêtement qu’on est une nation égalitaire, et si on se fie aux expériences contemporaines on rentre dans l’ère du reaganisme et du tatchérisme sans avoir un dollar ou livre sterling comme monnaie de change, on a tout juste un petit dinar, qui va être rongé jusqu’à la moelle, et on voit déjà un avant goût de cela se profiler avec la cotation du dinar sur le marché parallèle. Que dieu nous protège.
PS : j’ai vu cette vidéo de Détroit, ça m’a laissé pantois.
Nos représentants ont péché d’un amateurisme outrancier, et dire et que c’est à eux qu’il va revenir d’engager les réformes structurelles et entrer dans le capital des grandes entreprises nationales.
http://www.tsa-algerie.com/20151203/que-sest-il-pass-a-detroit-aux-etats-unis-durant-la-visite-de-bouchouareb-et-du-fce-video/