«LE DÉPUTÉ, LA RENTE ET L’IMMUNITÉ»

Larbi Ould Khelifa n’est pas content. Malgré ses nombreuses mises en demeure, certains ex-députés de la précédente législature refusent toujours de restituer les véhicules haut de gamme mis à leur disposition durant leur mandat. Ces  élus sont semble-t-il, tous issus du parti FLN. Évidemment, ils sont tous nourris à la mamelle de la rente depuis le 19 mars 1962.

Des Ministres qui refusent de restituer les véhicules, les villas, les femmes de ménage, les téléphones mobiles, des députés qui en font de même, est le reflet des objectifs réels qui motivent ces gens à se procurer des mandats d’élus, par tous les moyens y compris la «chkara» 

D’abord, bénéficier de la rente : Véhicule, salaire mirobolant transformé en fin de mandat en une retraite dorée, villa d’astreinte ou,  au pire une réservation à l’année dans un super 5 étoiles,  permettant de recevoir et câliner sa concubine.

Ensuite, user des passe-droits, constituer son lobby, intervenir pour les cousins et les cousines ; monnayer l’intervention pour le voisin de la voisine, obtenir des marchés par voie préférentielle et de gré à gré.

Enfin, utiliser l’immunité parlementaire pour pouvoir humilier un policier qui oserait siffler un feu rouge grillé, gifler un motard qui oserait le culot à le garer pour excès de vitesse sur l’autoroute Est-Ouest alors que notre illustre député court pour sauver l’Algérie. Cette immunité est également utilisée pour s’exonérer des dettes fiscales et des redressements plusieurs fois revendiqués par l’administration.

Le député de Tipaza, n’a pas trouvé mieux que de fermer carrément la route avec son véhicule et personne n’a rien pu faire, malgré les réclamations des citoyens. Cela a duré plus de vingt jours. Ce n’est que le jour où un Ministre en visite sur les lieux, interpelé par les citoyens par le biais d’un sit-in  (toujours la force !) que le Wali décide enfin d’intervenir et de rouvrir la route pour les contribuables.

Ces députés prennent l’air de cow-boy et gare à celui qui oserait se mettre au travers de leur chemin.

Le marché gré à gré offert à un sénateur de Sidi bel-Abbes pour la réhabilitation du jardin Public, fut une véritable mascarade et n’est que la face apparente de l’iceberg. Les déclarations  toutes aussi graves qu’étonnantes de Louiza Hanoune,  concernant la présence de magnat de la drogue au sein de l’hémicycle sont demeurées sans suite, malgré leur extrême gravité. L’on comprend alors pourquoi les saisies de drogue par tonnes sur l’axe auto routier, montrent combien les frontières sont devenues des passoires.   Car ce qui est saisi donne une idée sur la quantité introduite ! Cela donne des sueurs froides !

Pourtant, des lois existent et sont généralement appliquées pour le commun des mortels. Alors pourquoi ne le sont-elles pas pour des Ex-députés, des Ex-Ministres ? L’immunité est-elle comme le salaire, à vie?  Un citoyen qui refuse de libérer un logement de fonction, reçoit immédiatement un Huissier de justice qui le somme de quitter les lieux dans un délai ne dépassant pas la huitaine. Au terme du délai, soit les lieux sont libérés, soit c’est le recours à la force publique. On a souvent remarqué, des familles qui dressent des tentes en pleine rue suite à une expulsion. Alors, qu’est-ce qui empêche Ould Khelifa de recourir à la Loi pour récupérer les biens de l’APN? A moins que l’immunité ne soit éternelle !   

  Ces députés dont un sondage récent, a mis à nu leurs potentialités intellectuelles  -le meilleur aurait lu quelques versets du Coran, la quasi-totalité n’a jamais touché un livre de sa vie – sont incapables de lire un projet de loi ! Quid de proposer des textes de nature à contribuer au règlement du calvaire quotidien du contribuable ?

Le malheur du Peuple, c’est que plus on est ignare, plus on veut du pouvoir.  Ainsi, a-t-on vu des députés  incapables d’une analyse superficielle, briguer des postes de Ministres, de Président de Commission, et de groupe parlementaire…

Ceci est le fruit des différents parrainages imposés aux Partis qui ne permettent pas l’émergence d’une jeune classe politique à même de constituer une force  d’opposition avec des projets de sociétés « compétitifs » soumis à l’électorat.

Grâce à la rente,  le lobby au pouvoir peut se permettre de créer une foultitude de partis destinés à l’asservissement et  à participer à la mascarade démocratique, où les élections concernent les mêmes candidats qui font du nomadisme politique leur crédo.  A chaque échéance électorale, on commence par agréer quelques dizaines de partis, qui viendront agrémenter l’hémicycle le temps d’un mandat, faisant des salaires et des avantages leurs uniques objectifs.

Tant que n’aura pas émergé un système politique basé sur le militantisme, où les partis vivront avec les cotisations de leurs membres, où le Trésor public ne financera aucune force politique,  où le débat ne sera qu’un débat de confrontation de projet de Société, alors, le Pays ne verra jamais le bout du tunnel. On continuera toujours à élire un Président « consensuel » et coopté par les différents lobbies décisionnels, on continuera à élire des députés dont les dossiers de candidatures sont des billets de banques froissés dans des sacs en plastique et qui ne savent rien du mandat de député, hormis, l’immunité parlementaire.

Saha ftourkoum.

djillali@bel-abbes.info 

 

2 thoughts on “«LE DÉPUTÉ, LA RENTE ET L’IMMUNITÉ»

  1. اذا اتاك الزمان بضره ………………………. فالبس له ثوبا من الرضى
    و ا رقص للقرد في دولته …………………..وقل ياحسرتاه على ما مضى

    ولكن تؤخذ الدنيا غلابا *************** وما نيل المطالب بالتمن

    و العلم ميزان الحياة فإن هوى …………………….. هوت الحياة لأسفل الأدراك

    N’est elle pas belle notre langue…….???? Enfin El Fahem Yfhem…….quant aux députés, ils ont l’immunité….et la rente…..!

    “Sache utiliser l’immunité de la Vérité pour vaincre et éliminer toutes tes difficultés”.

    Saha Ftourkoum…..!

  2. Pathétique et candide à la fois cet exposé Si Djillali C sur le train de vie et les motivations de certains de nos députés censés représenter la masse électorale qui,il faut le souligner,se démarque par un absentéïsme irresponsable,et qui s’en prend après coup aux résultats des élections qui catapultent les moins mauvais….mais pas les meilleurs puisque ces derniers refusent aussi de se représenter…Cette auto-dépréciation de soi-même,ce manque de confiance dans la gestion politique des algériens par des algériens depuis 1962 mérite focalisation des chercheurs en sciences sociales et/ou humaines par ces questionnements:
    -“El Arbi ma idir El Baïlek ! “,cette “boutade” est-elle issue de cette suffisance des commis de la coloniale avec un brin de condescendance raciste, ou est-elle venue des algériens urbanisés avant 1962 devant l’indifférence à la limite du pillage/destruction d’un parc urbanistique (Villes,villages coloniaux,fermes isolées,…) et de ses commodités les années post Indépendance ?
    Il y a lieu de se demander-Rappelez-vous!-si l’histoire de l’âne à qui l’on fît prendre l’ascenseur est-elle réelle même si on ne se pose plus de questions sur les moutons sacrifiés dans les baignoires ?!
    Nous baignons ici en pleine ethno-psychanalyse et notre but, par ce préambule, est de comprendre qu’il est difficile pour un peuple de se délester de ce qu’on appelle les archétypes et icônes profondément ancrés dans son inconscient collectif,et que surtout la modernité ne saurait nous….assimiler totalement puisqu’elle n’émane pas totalement de nous mais d’autres civilisations….et modèles de pensée….Les seuls invariants/universaux (Taouabet) qui nous lient au genre humain et autres ways of life sont les mécanismes de pensée qui restent les mêmes pour tous les peuples,races et peuplades de notre Terre…
    De là ce raisonnement(Istidlal) pour en arriver à cette focalisation sur nos députés et autres structurant(s) de notre Etat-Nation post Indépendance.
    Il est statistiquement reconnu que nous avons les députés que mérite la population statistique qui s’est exprimée….A qui la faute si le peuple et surtout la classe modale(Jeunesse) ne s’implique pas dans le seul processus viable pour assurer un décollage démocratique? Est-on en train de récolter ce que nous avons semé en marginalisant plus de la moitié de la population?
    La mondialisation et ses lobbies/Média auraient-ils meilleure prise sur nos jeunes que l’Etat qui les a éjecté par millions sur l’agora (500000 déperdus scolaires en 1985).L’Etat Algérien a-t-il perdu définitivement sa jeunesse(Sève de la Nation) ou reste-t-il l’espoir d’un redressement générationnel assisté et réfléchi/programmé ? Nous osons l’espérer !

    Toutes ces histoires sur les députés ne sont pas seulement des calembours mais notre opinion nationale et les observateurs savent par les média que les frasques sont internationales et médiatisées tant aux USA qu’en Europe!Il n’y a pas lieu d’énumérer leurs scandales.Le seul fait de constater qu’on arrive à voter la légalisation du mariage homosexuel est révèlateur d’une profonde déliquescence des moeurs politiques en Occident où Sodome et Gomorrhe font piètre référence…
    Et puis cette histoire d’avantages pécuniaires revient souvent sur le tapis et me rappelle l'”épopée” de la Honda Civic mani lik qui fût importée massivement et dont bénéficièrent nos officiers de l’ANP à un prix supporté et certains cadres de l’Etat ! N’y avaient-ils pas droit ? Ou fallait-il qu’ils se mettent eux aussi à la contrebande comme les officiers syriens au Liban pour joindre les deux bouts?
    L’Etat a le droit et la priorité de bien payer ses députés et cadres pour leur faire éviter la tentation de l’inconnu et de l’euro/dollar pour éviter de faire piéger ses cadres et ressources humaines par des officines occultes.C’est vital pour l’intégrité d’un pays et il y a des seuils de tolérance à ne pas dépasser.Et là je suis d’accord avec vous Si Djillali C pour dénoncer avec preuves tangibles et matérialisées à l’appui et par des moyens reconnus les dépassements,délits et crimes.
    Des statistiques de la presse nationale avaient donné un pourcentage important d’universitaires dans le rang de cette génération de députés…Alors ?
    Je ne crois pas personnellement à la crédibilité du niveau dans une chambre basse et/ou haute.Nos cadres universitaires n’ont pas été à la hauteur des aspirations de notre peuple et ils sont souvent les premiers vecteurs de déliquescence dans notre société.L’universitaire,le médecin,le juge ,l’avocat ne font souvent pas référence et la crise morale que vit l’Algérie contemporaine vient aussi d’eux…bien plus peut être que des délinquants primaires analphabètes !

    Djoumouâa Makboula !

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