Votre serviteur qui n’est pas économiste, s’est trouvé perdu devant les dernières déclarations. Quand j’ai lu dans la presse qu’à un prix du baril à moins de 80 dollars, le Pays entre en crise sérieuse, j’ai pensé tout de suite qu’il s’agit de quelques journalistes alarmistes, polémistes et manipulateurs ; voire tendance « alliance verte » qui pousse à la rebellion.
Je suis dans l’obligation de présenter mes plates excuses à ces gens de la plume, après avoir lu les déclarations des responsables de la Banque d’Algérie. En effet, ceux-ci affirment le plus sérieusement du monde, qu’à un prix de moins de 110 dollars, l’Algérie n’est plus capable de faire face à ses dépenses publiques. On ne peut en vouloir à la Banque d’Algérie, parce qu’elle ne décide pas des stratégies ; mais que dire de notre argentier national, M. Djoudi qui déclare toute honte bue : «il faut qu’il y ait aujourd’hui une prise de conscience sur le fait que nous avons besoin d’une approche beaucoup plus prudente en matière de dépenses, notamment celles de fonctionnement et surtout celles relatives aux salaires de la Fonction publique où nous avons atteint le plafond». N’est-ce pas lui qui déclarait que « l’Algérie avait les capacités nécessaires pour financer les augmentations décidées » ? Le Ministre des Finances vient de prouver que nos Gouvernants n’ont aucune stratégie à moyen et long terme. Ils se contentent de gérer au jour le jour comme on gère une épicerie.
Moi, j’ai toujours pensé que le fait que la Loi des finances soit bâtie sur l’hypothèse de 39 dollars le baril (foi d’un député !), la balance commerciale était toujours positive et que le Pays ne risquait rien. D’ailleurs, c’est grâce à cela, que l’Algérie a engrangé un matelas fort moelleux de disponibilités estimées en milliards de dollars dont une grosse partie est placée à l’étranger ! Et dire que le prix de baril ne cesse d’augmenter depuis 1999 ! Treize ans de prospérité ne pourraient donc pas couvrir trois mois de récession ! Cette manière inconsciente d’approcher les causes d’une imminente crise financière prouve que nos gouvernants se sont définitivement installés dans le confort d’une situation de rente éternelle.
Aujourd’hui on vient me dire que toute cette masse d’argent risque d’être « bouffée » en une seule année, si le baril descend à moins de 110 Dollars !
Moi, je serais heureux s’il y avait des lecteurs qui accepteraient d’ouvrir ce débat et éclairer ma lanterne.
On a beau m’expliquer que c’est du aux différentes augmentations salariales concédées sans contrepartie en terme de production, avec des rappels rétroactifs depuis 2008 pour certaines corporations, je n’arrive pas à saisir le sens économique.
Pourtant le Pays pilulent d’experts au niveau du Gouvernement, des Banques, des différents organismes. D’ailleurs, moi je me pose la question pourquoi ces messieurs de la Banque d’Algérie qui ont l’air de très bien maîtriser leur sujet, pourquoi n’ont-ils pas tiré la sonnette d’alarme au moment voulu, c’est-à-dire, le jour où on a décidé d’augmenter ces salaires. Il y a bien Ouyahia qui a parlé. Oui. Il faut reconnaître que lui au moins, il a dit «attention ! En octroyant des augmentations salariales sans contrepartie, on risque la crise à terme. » Mais là aussi, je ne comprends pas. Ouyahia est bien chef du Gouvernement, non ? S’il a considéré que cela n’était pas une bonne décision, pourquoi ne s’est-il donc pas opposé ? Mystère !
Et puis on me dit aussi que l’Etat distribue beaucoup d’argent : ANSEG, ANGEM, DAIP…toujours sans contrepartie.
On ne peut pas faire face aux dépenses publiques. Au fait c’est quoi les dépenses publiques ? Les salaires des enseignants, de la police, des communaux ? Mais aussi des députés, des Walis, des Ministres, leurs véhicules et leurs entretiens, leurs chauffeurs et leurs salaires, leurs résidences et leurs femmes de ménage. Les dépenses publiques, c’est aussi ces députés qui aussitôt élus partent en vacances pour trois mois avec des salaires mirobolents. On m’a raconté un jour, qu’un Wali en quittant son poste a laissé pour son successeur une facture de 800 millions de cts chez le boucher de la ville qui approvisionnait la Wilaya. C’est cela la dépense publique. La dépense publique c’est aussi le renflouage à chaque fois des entreprises publiques moribondes, telle Air Algérie qui vient de bénéficier – encore une fois – d’une somme astronomique !
La dépense publique, c’est ces « années » organisées à chaque fois dans une ville avec des budgets colossaux destinés à renflouer les caisses du show bis oriental, avec un arrière-goût de scandale tel celui qui se déroule en ce moment entre la Ministre de la Culture et le PAPC d’Annaba à propos du cachet d’une starlette libanaise.
Moi, je ne suis pas économiste. Mais je reste un citoyen attentif à ce qui se passe autour de lui. Et là comme tout citoyen, je remarque que les trottoirs des villes se refont deux fois par/an ; que les routes sont bitumées trois fois/an, que chaque travail est refait deux fois, que chaque projet est réévalué une multitude de fois allant jusqu’à doubler son coût initial d’attribution. Tout cela, juste pour alimenter le circuit quasi-officiel de la corruption.
Je remarque que l’Algérie est devenue un bazar à ciel ouvert. Quelqu’un vient, s’établit un registre de commerce, dispose d’un bureau de deux mètres carrés, demande un crédit, loue un hangar, et se lance concessionnaire. Au bout d’un mois, il importe un millier de véhicules, payés cash par… les citoyens et à l’avance. Ce concessionnaire achète donc avec l’argent du citoyen, dégage sa marge, et refile le véhicule plusieurs mois plus tard dans une autre couleur que celle demandée, si ce n’est carrément une autre marque ! Les charges ? Un gardien payé en dessous du SNMG et non déclaré et une assistante de préférence belle. Avec ça, il peut disposer à loisir des devises au cours officiel.
Les importateurs pilulent. Chacun a son créneau.
Je remarque aussi que la corruption est institutionnalisée, que le marché informel a pris lieu et place du marché officiel. Je lis un peu trop souvent dans la presse que les Algériens figurent parmi les premiers investisseurs dans l’immobilier en Espagne ! La preuve ? Un Algérien vient d’être appréhendé à l’Aéroport de Carthage-Tunis, en possession de … 12 Millions d’Euros ! N’essayez pas de convertir en dinars, vous manquerez de zéros !
Tout ça, à cause du pétrole. Chacun qui dispose de moyens veut en prendre le maximum avant son extinction. Même le Peuple veut s’y mettre. Quelques bouchées à ne pas rater.
Notre malheur est le pétrole. Car, si ce n’était cette malédiction, on aurait eu surement des Ministres qui seront payés pour prévoir et prévenir la catastrophe, pas pour l’annoncer et proposeraient probablement de réduire leurs salaires de 30% pour faire symboliquement face à la crise. Mais il y a le pétrole, et pareille démarche paraîtrait illogique !
Salam mon Cher Hebri, ne te fais pas trop d’illusions toute cette manne d’argent qui provient du pétrole est déjà repartie entre nos gouvernants et leurs familles des Palaces conçus à travers le monde à l’abri des curieux avec prête-nom et tutti quantti.Un pays ou on voit des bidons-villes c’est anormal mais comme on est fourbe tout ce qui nous arrive on le mérite ad vitam eaternam un pays comme le notre deuxième exportateur de(gaz) et du pétrole en veux-tu en voilà mais néanmoins y’a pas que les autorités qu’il faut accuser à tort c’est toute la nation on est un peuple tordu à la base ni foi,ni loi gangréné par tous les maux de la terre,c’est à qui gruge son prochain d’où cette cacophonie que dis-je(cacaphonie)qu’on mérite d’ailleurs c’est pathétique tout ça on changera le jour où le soleil fleurira,à bon entendeur.
Mon cher Hakim, tu dois sans doute avoir raison quelque part: après tout, nous n’avons peut-être que les dirigeants que nous méritons!
Dans les années 60s, j’ai entendu un touriste européen faire cette réflexion:
– il y a une chose que je n’arrive pas à comprendre chez vous: ou c’est vous, Algériens, qui êtes très, très en retard … ou c’est votre président (Boumediene) qui est très, très en avance!
Mon cher Hakim, moi je sens que cet observateur étranger a vu juste…
Le pétrole est bien une bénédiction dont devait jouir notre peuple. Malheureusement, nous avons des gouvernants incompétents qui manquent de principes et qui, en instituant la corruption, ont bel et bien trahi au serment donné à nos valeureux martyrs. Et là, (Soubhane Allah !), la richesse du pétrole s’est transformée en malédiction.
Dites merci au pétrole sinon on s’entretue pour une miette de pain,quelle mentalité tout le monde est mouillé jusqu’à la lie et y’a rien d’étonnant à cela.Nous sommes des géniaux dans tous les coups foireux,et ce n’est que le début.Au fait ça tombe extrêmement pil-poil n’est-ce pas qu’on est en train de fêter le cinquantième anniversaire de notre indépendance? Et ce n’est pas demain la veille que ça va s’estomper.
analyse très honnête merci et « sans commentaires » , le comble c’est « même pas peur » ni de lois ni de dieux !!quand je lit qu on a dépenser 11M us$ ou € sont enfumer en feux d’artifices !!, je salue le bon sens et le courage des responsables Algériens , trop trop fort en folklore et dure dure la culture loll , j’aime bien les fireworks aussi 😉 , mais 11M ça fait mal comme même!! quand on lit que il y a un manque de médicaments par exemple , et on me dira qu’on est pas a 11 ou 111M prés , on se balade avec 12M€ chez nous c’est mafieux et c’est un autre sujet , bref merci Djilali pour ce MAUDIT SOIT CE PÉTROLE .
bonne journée a tous
R