Entre une opposition qui ne sait ni à qui ni comment s’opposer, étant elle-même fille bannie par le système soit pour insubordination, soit pour excès de prostitution politique; un peuple ayant perdu tous ses repères à cause d’innombrables péripéties qui ont meublé son Histoire –ô combien riche ! – et un pouvoir qui n’arrive plus à savoir si la priorité est de préparer et mettre en place le dispositif permettant de traverser la crise économique due à la baisse de la rente pétrolière, où celle d’assurer sa pérennité en faisant face à la tentative de monopole de l’information qui risque de lui être fatal; le climat politico-social est on ne peut plus délétère. La maladie du Président de la République donnant plus d’acuité à l’équation à plusieurs inconnues.
Cette opposition qui pour une fois a donné un semblant de «mobilisation» ayant pu en façade regrouper plus d’une vingtaine d’organisations politiques de toutes tendances confondues, s’est donnée comme leitmotiv premier de s’attaquer au Pouvoir et surtout au Président de la République, qui -quoique qu’en puisse dire – a été élu au suffrage universel, donc légitime. Dans cette opposition, nous aurons remarqué qu’il ne devenait plus «insolent» pour le RCD et le FFS de s’asseoir au côté de Djaballah ni «layadjouz» pour Mokri de s’entendre avec des partis supposés «athées » L’enjeu de taille étant le Pouvoir en place. Ce pouvoir, qui autant Mokri que Benflis et autres Bouhara ont en fait partie pendant longtemps et dont la majorité continuent à bénéficier de la rente et de certains privilèges dues à leur anciennes fonctions (n’est-ce pas M. Benbitour ?)
Mais le rude apprentissage de la vie politique est amer y compris pour ceux qui se croient rompus aux pratiques malveillantes acquises durant de longues années d’hibernation au sein du système qui les a enfanté. C’est pourquoi, la «fissure» n’a pas tardé à se manifester puisque «chasser le naturel, il revient au galop», les organisations islamistes ne se sont guère gênées au grand mépris de leurs «alliés » dits démocrates de s’en prendre fermement à la Ministre de l’éducation, Me BENGHABRIT faisant de la fuite des sujets du Bac, un alibi pour remettre en cause toute la stratégie de réhabilitation de l’école. Si les Députés islamistes se sont empressés de demander son limogeage, d’autres membres de la même opposition ont continué à la soutenir…. C’est le signe précurseur de la lutte qui sera demain lorsqu’il s’agira de lutter pour la prise du Pouvoir et notamment les prochaines élections qu’elles soient législatives ou présidentielles.
Le Peuple dont est tiré et le Pouvoir et l’opposition, a pratiquement démissionné de la vie politique de son Pays. Réduit à un tube digestif, il devient assez malin pour grignoter de la rente autant que faire se peut à travers un logement par-ci, une rente par-là et un crédit ANSEJ sans intérêt de préférence non remboursable. Ce Peuple réduit à une caste de fatalistes qui ne sait qu’attendre le destin, toute rationalité étant devenue blasphème, préfère passer plus de temps à la Mosquée qu’au travail oubliant volontairement que le travail est acte de foi. Ce Peuple s’en fout éperdument de cette opposition qui la voit revendiquer un Pouvoir avant la fin légale de celui en place au lieu de débattre de son programme avec ce Peuple qui ne croit plus à rien, sauf à la satisfaction de ses besoins primaires, tels que définis par Maslow. Relégué à l’ère primitive, il ne se soucie guère de la déstabilisation de son Histoire, où il est question de l’intégrer dans une «utopique Nation Arabe» qui n’existe que dans le lexique langue de bois de la Ligue de même nom, au mépris de son amazighité privilégiant l’invasion Hilalienne sur celles Romaines, Ottomanes, Espagnoles et Françaises…
Le Pouvoir quant à lui est comme perdu à cause de l’indisponibilité de son chef d’orchestre, handicapé par sa maladie. Il essaie donc autant que faire se peut, et de neutraliser l’opposition et d’apprivoiser le Peuple. Mais, une donnée toute nouvelle est venue tronquer ses desseins : la crise économique. Pour y faire face, des mesures de rétorsions sur la rente sont inévitables, mais le Peuple acceptera-t-il, lui qui a obtenu tout ce qu’il voulait, jusqu’alors? Peu probable! D’ailleurs, nous voyons à travers la première mesure qui, à peine lancée, fait feu de tout bois : l’abrogation de l’ordonnance portant retraite sans conditions d’âge. Cette mesure qui était au départ, transitoire juste pour faire face au chômage, induit par la fermeture de la quasi-totalité des entreprises publiques économiques est devenue un acquis, où l’on constate que l’Algérien demeure seul sur terre à faire carrément deux carrières dans sa vie !
Les efforts de ce Pouvoir sont donc disparates entre faire face à la crise sans brusquer le Peuple, ce qui demeure – le lecteur en conviendra – antinomique, et d’autre part neutraliser l’opposition en y voyant dans toute action, une volonté de lui porter atteinte, étant fragilisé par autant de handicaps. L’affaire de l’ouverture du capital du Groupe El Khabar est édifiante sur les enjeux qui se préparent à l’aune de l’élection présidentielle.
Les trois éléments essentiels et indispensables – Le Pouvoir, le Peuple et l’Opposition – qui doivent être synchrones pour faire fonctionner le Pays au travers d’une dynamique régie par une synergie dopante des différentes positions à priori contradictoires, se trouvent réduits à des électrons libres brassant l’air à leur manière, à l’image des moulins à vent, nous permettant de les qualifier de Don Quichotte…….
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