Chronique du jeudi : «SÉJOUR AU SERVICE PNEUMO DU CHU Dr ABDELKADER HASSANI»

A vrai dire, j’hésitais beaucoup à réserver la chronique de reprise à mon séjour à l’hôpital, mais, l’article paru dans Ouest-info ce lundi, a fini par me convaincre, tout en me faisant sourire, en parlant de l’invasion du pavillon de pneumo par les chats.
21heures, ce vendredi 31 octobre, quand je pénètre dans le vestibule du pavillon de Pneumo-phtisiologie du CHU de Sidi-Bel-Abbès.
Accompagné de mon fils, je voyais à peine dans cet éclairage plutôt sombre. Je fus immédiatement reçu par un médecin-résident (dois-je dire résidente?) Le questionnaire auquel je fus soumis, dénote à quel point, la résidente prenait au sérieux sa formation. Rien n’est laissé au hasard: avez-vous de maladies chroniques ? Diabète, tension, cholestérol… Ma réponse négative n’a pas l’air de la convaincre, puisqu’elle s’autorisa immédiatement un test de glycémie. Ayant appris mes antécédents pulmonaires, elle exigea immédiatement une radiographie du thorax. Et commence la galère: malgré le froid qui sévissait, malgré mes 7 de tension et mes 42° de fièvre; je devais aller jusqu’au service traumatologie pour la passer. Arrivé au niveau de ce service, on nous apprit qu’elle est en panne et qu’il faille aller au service radiologie. Quelques dizaines de mètres plus loin, je pus enfin passer la fameuse radioscopie. Retour au service Pneumo, dépourvu lui, de radio. La résidente qui se démenait comme un diable, m’a fait oublier qu’elle ne disposait pas d’appareil de tension. Heureusement, qu’un médecin privé de passage lui emprunta le sien, pour qu’elle puisse jauger la mienne. Pour la fièvre, il aurait fallu que mon fils file dare-dare à la pharmacie la plus proche pour m’en acheter un.
Conclusion de notre résidente : Elle me garde. Pas pour les antécédents qui touchent beaucoup plus mon poumon gauche, mais plutôt pour le coté droit où elle suspecte quelque chose. Un lit me fut affecté, mais je ne pus m’y installer immédiatement. Vous aurez compris, que je devais attendre le retour de mon fils qui est revenu à la maison pour ramener draps, oreiller et couvertures. Une fois installé, la fièvre n’a pas daigné descendre d’un degré et les frissons faisaient vibrer mon corps.
Je ne pus dormir qu’une fois flashé aux corticoïdes et pris une perfusion d’antibiotiques. La nuit fut pleine de délires. Comme les deux autres nuits d’ailleurs.
Le lendemain fut marqué par deux faits particuliers. A partir de 9 heures, un brouhaha de gesticulations verbales d’un homme dans les couloirs du service, réveilla l’ensemble des malades. De quoi s’agissait-il? Simplement un malade auquel, le médecin-résident refusa l’hospitalisation, parce que son état ne le nécessitait pas. Mais, le malade ne l’entendait pas de cette oreille. Le téléphone fonctionnera à merveille et miraculeusement le même médecin Résident qui refusa l’hospitalisation, l’ordonna, suite à une injonction de son Chef de Service !!!
C’était suffisant pour que le malade s’érige en donneur de leçon, en syndicaliste, voire en chef de service.

Le second fait est la présence d’un jeune qui faisait le tour des chambres pour distribuer des paquets de lingettes aux malades à l’occasion de l’Achoura. Cette occasion religieuse fut également saisie par une jeune femme voilée qui fait elle aussi  le tour des chambres,  mais plutôt  pour y …. faire l’Aumône!!!!!  En plein hôpital!
En ce qui me concerne, j’ai été agréablement surpris par l’auxiliaire qui distribuait le petit-déjeuner. Elle pousse silencieusement son chariot dans le couloir, vous couvre d’un joli sourire et vous demande si vous voulez un café. Si vous répondez non, l’offre d’un croissant ou d’un pain au chocolat se fait automatiquement. Parfois accompagné d’une eau minérale. A moment du déjeuner et du diner, c’est le même sourire, la même gentillesse, le même calme et le « prompt rétablissement » lancé comme un leitmotiv à chaque fin de discussion.
J’ai été agréablement surpris par la femme chargée de l’hygiène, qui vient de bon matin, vous saluer avec un sourire proportionnel à son charme. Elle vous nettoie la chambre avec abnégation en veillant à vous déranger le moins possible.
J’ai été agréablement surpris par le personnel paramédical qui vient, vous demande votre température, vous gratifie d’un sourire qui vous donne envie de le serrer dans vos bras, avant de s’adonner à son travail. Soit vous faire une injection, soit une perfusion, soit les deux. Pour d’autres, ce sera la glycémie avant injection d’insuline. Mais ce qui m’a le plus frappé, c’est cet amour et cette tendresse qu’ils mettent tous dans l’accomplissement de leurs taches. Qu’ils soient infirmiers ou infirmières. Il faut dire que cela a beaucoup changé de ces cris de femmes de ménages dans les couloirs et des sermons des infirmières envers des malades les rendant plus malades. Le corps médical n’est pas du reste. J’ai été agréablement surpris par toute sa générosité, son amour de ce qu’il fait. Croyez-moi, je n’avais ni recommandation, ni piston. Mais sincèrement tout ces comportements du personnel m’a fait dire que finalement tout n’est pas aussi noir qu’on le pense au niveau du CHU Abdelkader Hassani. Que la formation à la faculté de Médecine n’est pas aussi mauvaise qu’on le pense, à voir les diagnostics et les traitements préconisés par les Médecins Résidents. Elle peut-être meilleure, c’est sur. Surtout, si le reste suivait et en particulier, les moyens et l’organisation.
Car de ce coté, c’est la désillusion totale. J’ai été fort désagréablement surpris, de voir que le Médecin ne disposait pas d’appareil de tension (tensiomètre), que chaque malade devait être doté de son propre thermomètre, que chaque diabétique devait avoir son appareil de glycémie….
J’ai été autant désagréablement surpris de constater qu’il était impossible de passer un radioscopie du thorax au niveau du service Pneumologie. J’ai été fort désagréablement surpris de constater que les lits des malades reposaient sur …. des pierres, qu’il n’existait qu’un ou deux porte-sérums pour l’ensemble du service que le personnel paramédical est tenu de trimballer d’une chambre à l’autre en fonction du besoin.CHU SBA Pneumo
Enfin, j’ai été fort désagréablement surpris de constater qu’il y avait plus de garde-malade que de malades. Qu’il y avait plus de sexe féminin gardes –malades que d’hommes dans l’aile réservée aux hommes !
Quant aux chats, effectivement, ils ne cessaient de déambuler dans les couloirs du service, même si je n’ai pas eu « la chance » de les voir sauter sur mon lit!chats_pneumo

Par contre, le jour de ma sortie de l’Hôpital, j’ai été agréablement surpris par la beauté du site, l’entretien du gazon et la propreté de l’environnement. Paradoxal avec l’intérieur du service Pneumologie!

djillali@bel-abbes.info

8 thoughts on “Chronique du jeudi : «SÉJOUR AU SERVICE PNEUMO DU CHU Dr ABDELKADER HASSANI»

  1. Si Djilali, il y a si longtemps que je n’ai pas lu Bel Abbes info, je suis fortement affecté par ce qui vous est arrivé, je tenais vivement et sur le champ de vous marquer toute ma sympathie.
    je vous souhaite de tout cœur bon rétablissement Maalem.
    Salutations

  2. L’article est bien vivant et en dit long sur cet etablissement de santé iou j’ai vu le jour il y a bientôt 66 ans et sur nos extraits de naissance il etait mentionné jadis ( ne à l’hopital du bois de boulogne .
    Hospital etait tres bien entretenu la proprete etait de rigueur et le materiel nickel chrome or aujourd’hui c’est devenu une ecurie où les chat pavoise à la recherche de nouriture .
    Le personnel indelicat s’ en branle et le service laisse à desirer la saleté est reine le materiel qui date de l ‘ ère coloniale est dans une vétusté et on le voit sur certaines photo que même bancal les lits en ferraille rouillée sont équilibré s par des pierre.

    hchouma wa tbahdila .

    Nous domme la risee du monde pour un pays riche avec une rente petroliere distribuée a gog ausx rapce et bras cassés .
    Et cette vie sociale perdure dans la morosite .
    Pour les musulmans qui font leurs ablutions 5 fois par jour pour entamer leurs priere clean de corps et d’esprit devraient aussi etre clean dans tous les domaine de la vie . (El nadafa mein el imman wel wassekh mein el chitane )
    Le mieux c’est de le dir à l’envers (El wassakh mein el imman )
    Tafrète el bled mchate fi chkara wa mouliha rahoum mramdine fil g3abra.
    la corruption le vol la deliquence et bien d’autres aspect nefastes sont electeurs dans ce pays qui a aspiré à une independance et à une liberte afin

  3. Nous sommes en 2014 , la planéte est ailleurs, la tecnhologie est dans une aitre dimenssion. Les stheto sont produits mille a la mn. Le pris est de 0.7 usd pour une quantité de 500 sthestoscope, meme pas le prix d’un repas de midi qui revient au resto’universitaire a 2 usd…
    Et puis n’oubliez pas qu’il existe le Droit Medical. Dans le systeme liberale et le systeme socialiste le droit est different. La formation d’un medecin dans un systéme liberale obeit a d’autre critére. Le syteme liberal est articulé sur la Notabilité ou la famille notoire. Tu ne peux pas exercer un metier de medecin liberal si tu n’as pas derriere une notabilité qui te protége,. Comment va faire un medecin liberal exerçant dans un cabinet si apres une consulation privé la personne porte une accusation grave contre le medecin.? C’est cela que le systéme liberal tente de répondre…Dans le systeme socialiste la medecine est publique, le malade est entouré par pkusieurs personnes des medecins des infirmieres des aides malades etc..tous agissent comme temoin, l’osculatation n’est pas privés, ce que refuse un riche milliardaires..
    Les raisons sont connues par le riche milliardaires seul…
    Salutation

  4. Bonsoir,
    J’ai appris votre séjour au CHU “Abdelkader HASSANI” et je suis heureux que vous en soyez sorti rétabli ! Je reste admiratif devant votre rapport de situation sur les conditions hospitalières qui reste selon moi très objectif et où chaque élément est analysé indépendamment des représentations que se font les gens du monde hospitalo-universitaire.Et nous en arrivons au constat d’un déficit en management de ces ressources humaines qui existent et qui s’accrochent bon gré mal gré,ainsi que le soutien continu du budget de l’Etat Algérien qui malheureusement fait dans la déperdition de sommes faramineuses par ce manque de traçabilité au niveau administratif et juridique.
    On peut rendre opérationnel par exemple un centre anti-cancer dans les structures hospitalières héritées de la colonisation,mais on préfère construire à terme des blockhaus en béton alors qu’on sait pertinemment que les ressources humaines,expertise et technologie ont déserté pour l’étranger …et le secteur privé!
    Bon rétablissement Si Djillali !

  5. Mais depuis quand que c,est a la fac de medecine de fournir les tensiometres?
    C PLUTOT a l hopital de fournir les tensiometres les blouses les tenus de bloc et j, en passe…

  6. Bonjour,

    Cela fais bien longtemps que je n’ai eu du temps de lire BAI.
    J’espère que tout est passé pour toi Djillali, même si je ne te connais pas. et que je te souhaite un prompt rétablissement.
    Mais, dis-moi s’il te plait, est-il vrai que le personnel a complètement changé sa personnalité (sourire, amour du métier, etc.) et que sauf cet aspect de moyen matériel qui manque ?

  7. Enfin vous revoilà, de retour à la plume, euh, au clavier…!!! El Hamdou Lillah 3la Essalama…!!! Je vois aussi,que vous n’avez pas perdu votre temps même à l’hôpital….(sourire)….!!! Vous êtes devenu ainsi un témoin à charge et à décharge…!!!! En effet, tout n’est pas noir ou blanc, mais il reste beaucoup de choses à faire pour améliorer la situation dans nos établissements de santé…!! Pourtant nous avons tous les moyens humains et financiers pour y parvenir…..!!! C’est la volonté qui manque et la mauvaise gestion qui sévit à tous les niveaux….!!!

    Un médecin sans stéto, ne me dites pas que c’est la faute à la “Dawla”…???

    Portez -vous bien et si par hasard vous fumez, vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire….(sourie)…!!!

  8. vous avez fait l’expérience de cette journaliste qui a commis un délit exprès; pour enter en prison juste pour voir comment ça était les conditions carcérales des innocents…la description était juste surtout du fait que la faculté de médecine refuse de donner au moins en guise de prix du baccalauréat un tensiomètre. Le prix d’un tensiomètre avec un stéthoscope ne dépassent guerre les 2500 da, en détail et pas plus de 2000 da en gros; c’est une somme minable et modique devant le budget réservés pour des besoins inimaginable. Faudra l’intervention des élus de la wilaya pour forcer la main a la faculté de médecine de faire un peu plus et un peu mieux et lui interdire de retourner en arrière. ceci dit votre séjour a permis aussi a la ville de respirer et de ce faire une coiffure. la commune a décidé pour une fois dans sa vie de couper les branches des arbres malades, qui ne pouvaient plus respirer. sauf que j’espère que la commune sait que ces branches renferment les sels minéraux les plus demandés en engrais. il suffit de savoir comment les isoler et les vendre a sonatrach pour fabriquer les engrais a base de Mg. ces sels sont ensuite solubiliser les acides nitrique et phosphoriques. Rien qu’avec la vente de ces branches en sels, la faculté de médecine pourra équiper chaque étudiant avec son stetho et son tensio
    bon rétablissement
    salutation

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