«Nous voulons nous joindre à vos conversations.» écrit Alec ROSS le responsable de l’eDiplomacy du Département d’ Etat d’ Hilary CLINTON aux cybers dissidents de Tunisie et d’Egypte. Le Département d’Etat dialogue en direct avec des cyber dissidents à sa solde, sans craindre l’accusation d’ingérence. Quand en pleine «révolution», le gouvernement égyptien sentant le danger, bloque Twitter, Ross contacte son ami Eric Schmidt, fondateur de Google, pour lancer une messagerie vocale autorisant les contacts entre cyber dissidents. Après la « réussite » des «printemps» tunisien et égyptien, Alec Ross dira : «La Tunisie et l’Egypte sont les deux plus beaux succès de la nouvelle diplomatie américaine.» Puis, face à des étudiants, il assène «il faut maintenant quelques mois pour réussir une révolution»,
Le premier contact sur Twitter est fait en langue Arabe que M. ROSS ne maîtrise point, dans le cadre de l’ediplomacy mise en œuvre par H. Clinton.
Pourtant, tout cela a commencé bien avant, par la création de l’école de formation de cyberdissidents de Canvas, à Belgrade.
Le Serbe Srdja Popovic, formateur ès-cyber-révolutions de Canvas, parlant des révolutions du jasmin et de la Place Tahrir, clame dans une conférence à l’université de Columbia «Ce n’était pas une révolution spontanée de 19 jours. Oubliez cette histoire de révolution. Ceci est une compréhension superficielle de la chose.»
Avec Canvas, Belgrade est devenue le lieu de prédilection de la «révolution permanente» au profit des USA, en faisant croire à des illuminés des temps modernes, qu’ils sont des Ayatollahs et des Khalif en puissance. Empruntant et s’inspirant de la désobéissance civile telle que pratiquée par le FIS à la place du 1er-Mai et de la place Tien An-Men en Chine, Canvas a formé des «militants» de 37 pays et que 5 «révolutions» ont réussi dont celles d’Egypte et de Tunisie, et que d’autres sont en préparation dans une douzaine de pays.
Alain Juillet, ancien directeur du renseignement à la DGSE, est convaincu qu’il est possible d’entreprendre une guerre sans armes : «On n’a jamais vu ça. Deux révolutions arabes montées et pilotées par internet en Tunisie et en Égypte. Ce n’est qu’un début.» Un agent secret comme lui ne doit pas ignorer que la guerre cybernétique doit être accompagnée d’une guerre de basse intensité pour aboutir. Dans un entretien, Ross avouera qu’il était directement en contact avec les opposants en Libye, et qu’il avait pour rôle en Syrie de permettre aux «activistes de rester en vie et leur fournir un accès à la technologie», y compris les groupes d’An-Nousra, dont les membres sont d’ailleurs entraînés par des soldats américains en Turquie et en Jordanie. Michael Posner, le sous-secrétaire d’Etat américain pour les droits de l’homme et le travail, a déclaré que le gouvernement américain a utilisé un budget de 50 millions de dollars entre 2010 et 2011 pour «développer de nouvelles technologies pour aider les militants à se protéger contre les arrestations et les poursuites par des gouvernements autoritaires» et que son pays a «organisé des séances de formation pour 5 000 militants dans différentes parties du monde». Pris en charge par les ONG-écrans de la CIA, ils bénéficient de voyages gratuits et d’une formation express à la «révolution 2.0» qu’ils sont chargés de copier-coller à d’autres collabos.
Tout était planifié avec les différents intervenants, ces jeunes illuminés manipulés mais aussi les traîtres en haut lieu (en Libye comme en Tunisie, en Égypte et en Syrie), . Rien n’était spontané comme ne l’était l’achat du tour de présidence 2011 de la Ligue arabe à l’autorité palestinienne par le Qatar, le pays-clé sur lequel le complot américain reposait. Pour le chercheur Tony Cartalucci, « tout le «Printemps arabe», depuis son point de départ tunisien, est l’œuvre des organisations américaines liées à des sociétés qui récoltent maintenant les dividendes de ce qu’elles ont semé. » La e-Diplomacy mise en œuvre par Hillary Clinton est un système qui englobe des institutions et des ONG, des collaborateurs et des manipulés : cela a été le cas en Tunisie, en Egypte et en Syrie mais surtout en Libye. Le «Printemps arabe» n’a pas réussi dans le pays où les conditions de vie sont parmi les plus mauvaises, et la corruption la plus flagrante et la plus immonde: l’Algérie, non pas parce que le pays n’a pas été visé par la Maison-Blanche et le Qatar, mais parce que ces derniers n’avaient pas suffisamment d’agents, parce que les traîtres au sommet n’existaient pas et que le pouvoir a su déjouer le complot en recourant à la rente et en ne tirant même pas une seule balle sur les manifestants
Les collabo des américains se verront attribuer des postes politiques alors qu’ils n’ont rien à voir avec la chose, à l’image de Slim Amamou, qui sera nommé secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports en Tunisie après la «Révolution du jasmin» ! Quatre mois plus tard, il comprendra que le poste est trop lourd pour lui et reconnaîtra après sa démission qu’il a lui-même été «aidé» par des organismes américains dans une déclaration filmée qui aura fait le buzz pendant longtemps! Il a entre autres, assisté en mai 2009 à deux ateliers organisés au Caire, l’un par le gouvernement américain et l’autre par l’Open Society Institute du Juif George Soros (d’obédience Israélienne) et, depuis, il restera en contact avec de nombreux cyber dissidents du monde arabe, les futurs faiseurs de «révolutions» dont les USA ont constitué le puissant réseau international où Serbes et Croates se mélangent à des Sud-Américains, des Arabes à des Asiatiques, sous la direction d’officiers spécialisés en manipulation des foules et des experts donneurs de leçons sur les gadgets d’espions qui leur sont offerts . Durant la «révolution», Slim Amamou est arrêté le 6 janvier 2011 avec son ami Azyz Amami : il a pu activer la géolocalisation de son téléphone mobile, permettant à la CIA de le suivre jusqu’au poste de police. Le Libyan Youth Movement, principale organisation d’opposition au «régime» de Maammar Kadhafi, a lui aussi bénéficié de formation dans les TechCamps. Mais son rôle a été minime car les Libyens qui les suivaient ont vite compris la manipulation américaine. Déjà informé par Ben Ali et Moubarak de l’ampleur du complot, Kadhafi a, dès le début des manifestations, appelé des manifestants et des opposants de la base et a discuté avec eux, leur promettant une nouvelle constitution. Contents de la promesse, ils sont tous rentrés chez eux. Le problème aurait été définitivement réglé n’était-ce le traître Abdel Jalil qui, préparant son coup secrètement depuis longtemps à réussi à convaincre Gueddafi en 2010 de libérer plus de 400 terroristes du Groupe Islamique Combattant Libyen. C’est donc ces djihadistes et les «islamistes» qui ont continué les manifestations avant de prendre Benghazi et d’être rejoints par leurs meneurs, dont les ministres Abdel-Jalil et Mahmoud Jibril, qui ont tout manigancé en secret. Les «manifestants», en vérité les terroristes relâchés par Abdel-Jalil, fournis en armes à partir de l’Egypte et de la Tunisie de l’après-Ben Ali et Moubarak, ont pu déboulonner Kadhafi non sans l’aide militaire de leurs commanditaires de l’OTAN… La «révolution» libyenne est essentiellement le fait du GICL et était soutenue par des officiers français infiltrés bien avant les manifestations. L’un d’eux a d’ailleurs révélé son implication dans cette opération au magazine Spécial Investigation. Abdel-Jalil n’a-t-il pas bradé les richesses de son Pays à la France, bien avant la prise de pouvoir, sur une lettre que BAI a eu déjà à publier le fac-similé?
Par ailleurs, le numéro 2 de la Défense Libyenne post « révolution » Ali Belhadj a été confondu par la déclaration de sa femme à propos du vol dans son domicile Londonien d’une importante somme d’argent liquide (en milliers de dollars) Sommé de s’expliquer sur l’origine du fric par Scotland Yard, il a été obligé d’avouer qu’il lui a été remis par la CIA pour aider la « révolution » et qu’il a été contraint de laisser une partie à sa femme pour lui permettre de vivre en son absence !
« En Tunisie, Libye, Égypte, Syrie, à des niveaux divers et en fonction des situations politiques, nous observons :
– L’établissement de régimes autoritaires sous l’impulsion des « islamistes » prônant ou favorisant les règles et usages wahhabites et/ou lutte des milices islamistes armées contre le pouvoir, élu comme en Libye ou imposé comme celui d’Assad, tout en s’affrontant aux autres composantes laïques ou non wahhabites pour imposer leur domination.
– L’apparition de brigades réprimant des comportements jugés non conformes aux critères wahhabites.
– La destruction de mausolées, d’églises ou de mosquées non rattachées au wahhabisme, le squat de mosquées, la condamnation des fêtes et célébrations religieuses de rite malékite, l’agression contre les manifestations artistiques et festives sortant des codes salafistes.
– Des actes violents allant jusqu’à l’assassinat de personnalités progressistes, des actions contre des manifestants non religieux et des incidents dévoilant l’existence d’armes et de mouvements terroristes se réclamant du djihadisme.
-L’accroissement des actions d’intimidation et d’humiliation contre les étrangers, les chrétiens, spécifiquement les coptes, les juifs, mais également contre les chiites, les alaouites, les soufis.
– La prolifération des conférences de chouyoukh wahhabites, la création d’associations religieuses fondamentalistes, la multiplication de prêches salafistes, la multiplication des visites de chouyoukh du Golfe, tout cela dans des régions de tradition étrangère au wahhabisme.
Les pays n’ayant pas connu de révoltes subissent également cette volonté de domination wahhabite. Au Bahreïn, l’Arabie Saoudite et les autres États du Golfe conduisent une répression meurtrière contre un mouvement de protestation chiite opposé au pouvoir sunnite minoritaire. La monarchie saoudienne a volé au secours de son allié, prétextant de l’instrumentalisation de la rébellion par l’Iran chiite et craignant sans doute de voir s’exacerber l’opposition chiite dans le royaume wahhabite. Le Liban est depuis longtemps confronté à cette pression qui s’exerce le plus souvent à travers les camps palestiniens à Tripoli, bien sûr, mais aussi en d’autres sites.
Au Sahel, plus précisément au Mali, ces mouvements, sous le drapeau de milices islamistes alliées à des bandes de trafiquants ou de terroristes se réclamant en partie d’Al Qaîda, ont élargi leur zone d’action. Après avoir conquis le nord du pays, le soumettant à des règles rétrogrades appuyées sur une vision de la charia interprétée dans son acception la plus archaïque, ces mouvements ont entrepris d’occuper le Sud en détruisant, au passage, les fondements identitaires et religieux des populations locales : destruction des mausolées et de documents historiques et religieux, application brutale de la charia dans une version fondamentaliste étrangère aux us locaux, etc.
L’Algérie, où le régime a su se préserver du mouvement des révoltes arabes, à la fois pour des raisons liées à son histoire récente mais aussi compte tenu des structures du pouvoir, semble également sous la pression de cette volonté dominatrice wahhabite. Elle se retrouve désormais avec des combattants salafistes rescapés des combats internes des années 1990, notamment dans le Sud, sur ses frontières avec le Sahel, et ceux-ci ont fait la liaison avec les mouvements opérant hors de ses frontières. Néanmoins, si des tentatives de créer un parti d’obédience wahhabite sont apparues, celles-ci ne semblent pas en mesure d’atteindre leur objectif.
Ces divers événements ne peuvent pas être innocents et il est difficilement imaginable qu’ils ne soient pas reliés. Ils relèvent d’une même dynamique. Quelle stratégie sous-tend ces démarches ? A partir de ce constat, il est difficile de ne pas identifier une volonté stratégique qui peut s’exprimer selon les trois priorités suivantes :
– Tout d’abord, sous couvert d’un retour à la «vraie foi», soumettre les populations à des exigences reposant sur une interprétation archaïque des textes fondamentaux et ainsi, à travers ce carcan qui règle le quotidien de tous les instants, étouffer toute velléité des individus de recherche d’autonomie, de libre arbitre et d’ouverture au monde. Les concepts mêmes de démocratie, de droits de l’homme, d’équité homme-femme, de liberté de conscience, d’égalité entre les êtres humains sont de facto hors la loi.
– Ensuite, imposer la loi divine selon son interprétation wahhabite comme seule et unique référent du pouvoir.
La connexion des intérêts immédiats des USA avec ceux des Monarchies prônant le Wahhabisme, s’avère destructrice, notamment pour les Pays à tendance Malékite.
Les USA ont compris depuis la Guerre d’Afghanistan, que la mégalomanie des régimes Wahhabites était suffisante pour être orientée vers la destruction de la Nation Musulmane en emmenant ses habitants à s’entretuer et plus grave à porter atteinte à la Religion en la réduisant à un Fonds de Commerce. Mais à force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. Le Qatar – à l’image de la grenouille de La Fontaine qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf (2)- et à un degré moindre le royaume Wahhabite, risquent gros avec l’avancée de la tentative de déstructurer la Nation Arabo-Musulmane.