Imaginez un parrain de la Mafia adouber un des lieutenants de son entreprise criminelle, et lui tresser des lauriers, sur le mode : Cosa Nostra fait du bon boulot !
L’ancien chef du Quai d’Orsay, Laurent Fabius, multipliant les erreurs d’appréciation de la crise syrienne, a persévéré dans l’erreur, quatre années durant. Son mandat, a été contraire aux intérêts de la diplomatie de son pays, et il s’est constamment positionné sur la ligne interventionniste de BHL.
Il a laissé aux historiens et aux futurs étudiants de sciences politiques, le type d’erreur diabolique qui valide le dicton latin: « Errare humanum est. perseverare diabolicum est. »
Déclarer que « Jabhat el Nosra, rebaptisée depuis, dans la plus fidèle tradition de la taquiya, « fait du bon boulot en Syrie » (dixit Fabius) et l’utilisation du présent de l’indicatif dans cet énoncé méritent que l’on s’attarde sur l’usage de ce dernier.
Le présent de l’indicatif occupe une place à part dans le paradigme verbal, en ceci qu’il se caractérise par une absence de désinence temporelle.
Ainsi, un énoncé comportant le verbe ‘faire’ au présent de l’indicatif fait acquérir à l’énoncé une valeur omnitemporelle. C’est pousser l’auditeur/lecteur à situer la validité de l’énoncé au passé, présent et futur.
Ce procès : « Jabhat al Nosra fait du bon boulot permet de saisir « ce procès » en cours de déroulement, sans préjuger de sa délimitation et de sa durée: Comprendre Al Nosra a fait, fait et fera le boulot qui lui est demandé dans l’accomplissement de la feuille de route assignée, la chute de Assad par la violence insurrectionnelle.
Avant son rapatriement au Conseil constitutionnel, l’ancien locataire du Quai d’Orsay aura été un va-t-on guerre déterminé appelant à l’intervention militaire et au bombardement de Damas. Inventeur de la doctrine du ni…ni, ni Assad ni Daesh, il établira une fausse symétrie entre agresseurs et pays agressé.
Cet aveuglement est un véritable cas d’école qui illustre la détermination des partisans du remodelage du Moyen-Orient par tous les moyens, au défi des règles élémentaires du droit international.
Camper sur la ligne ni Daesh ni Assad, et vendre l’illusion d’une opposition modérée, c’est appeler pour une intervention armée contre un pays, et un changement de régime, au prétexte éculé des droits de l’homme, et de la protection des populations civiles. L’exemple libyen et ses conséquences font encore frémir!
Comme le souligne l’avocat Damien Viguier : « le terrorisme a besoin de la complicité d’un ou plusieurs états non seulement pour trouver ses armes, les cadres de son organisation, des soutiens mais avant tout un soutien diplomatique pour établir un lien avec la légitimité, un rapport au plan international pour se distinguer du djihad. »
La conjonction des manipulations, des ressentiments, des oppositions géostratégiques et des guerres par procuration ont poussé des jeunes déboussolés, à la faible culture religieuse, à être enrôlés, embrigadés dans le djihad international. Plus de 45 000 hommes et femmes, issus de 84 pays seront canalisés vers le Sham avec le concours occidental, turc, qatari et saoudien avant que la menace de l’endoctrinement radical ne saute aux yeux des mandants.
L’Occident ne s’est alarmé que lorsque la menace est revenue en boomerang pour ensanglanter villes et capitales occidentales et turques.
Le régime Assad peut être présenté sans hésitation comme dictatorial, mais l’État syrien qui lutte pour sa survie ne fait pas face à une opposition modérée mais à une barbarie coalisée et aucun écran de fumée ne peut masquer les commanditaires du projet, ni ses objectifs. La guerre civile, dans le plus pur style du projet Fabien ne devait
laisser sur le terrain ni vainqueur ni vaincu pour pousser à l’option négociée téléguidée. Apporter son soutien à des organisations terroristes est criminel et instrumentaliser la violence et pousser à l’escalade à haut risque, est suicidaire pour les pays du théâtre d’opération mais aussi pour les commanditaires.
Bien sur que toutes les solutions ne peuvent être que politiques et qu’il faut faire baisser les tensions et laisser les syriens régler leurs propres affaires.
Depuis Jabhat Al Nosra,filière d’Al Quaeda le chouchou de Fabius a été dénoncée pour ses exactions et portée sur la liste des organisations terroristes. La filière syrienne d’Al Quaeda dont les cadres sont formés et encadrés depuis 2006 par la CIA et les services britanniques pour mettre à bas le régime Alaouite, ne peuvent faire croire au projet d’une insurrection pacifiste radicalisée par les exactions du régime. Des rapports déclassifiés font état du choix d’éliminations physiques de cadres du régime, de perturbations internes, de sabotages, de conflits frontaliers et de la mise en action d’une vraie stratégie de la tension. CIA et SIS+MI6 ont opéré comme véritables architectes du projet séditieux par la formation et l’entraînement de rebelles dès 2012.
Abou Mohammed al Jalani, l’opérateur d’el Nosra sera conseillé pour mettre en place un autre écran de fumée et mettra les formes pour demander l’autorisation « de rompre les liens » avec la maison-mère. : « Nous remercions les commandants d’Al Qaeda pour avoir compris la nécessité de rompre les liens pour protéger la révolution
syrienne; »
Exit donc Jabhat al Nostra et bonjour Feth al Sham, bannière noire et bannière noire. Hadj Moussa et Moussa Hadj!
Cette posture est validée par un communiqué audio du Capo numéro Un, ( malgré les risques de détection!!!) al Zahawiri himself qui dira: « Vous pouvez sacrifier sans hésiter les liens organisationnelles s’ils rentrent en conflit avec votre capacité à fonctionner de façon unie. »
Des syriens dont des proches ont été victimes des bandes criminelles, encensées par le ministre français peuvent sans hésiter clamer haut et fort, car meurtris dans leur chair « Jabhat al Nosra ne fait pas du bon boulot en Syrie. » entre villages rasés, civils décapités, viols, et exactions de tout genre.
L’efficacité de l’action des troupes russes et la reprise d’Alep signent un tournant qui impose un aggiornamento de la diplomatie française sur le dossier Syrien et l’éviction du diabolique Fabius, inventeur de la patadiplomatie, s’explique par ces derniers développements.
Les faits rappellent que la France est une moyenne impuissance, incapable de mener seul son agenda,et à programmer une intervention militaire lourde, à partir du moment où le parlement britannique s’est opposé à l’ingérence armée et qu’Obama ne se soit pas précipité sur le prétexte de l’utilisation des armes chimiques pour pousser la feuille de route du changement de régime.
Président du Conseil constitutionnel, Fabius, le fonctionnaire de la politique, ancien premier Ministre de Mitterand, et le plus riche des élus au capital excédant 6 millions d’euros peut continuer à jouir des ors de la République. En Syrie, des êtres humains meurent !