Un courrier d’un lecteur assidu de BAI jugé intéressant qu’on ne peut y classer aussi facilement !
Bonjour , c’est encore Alfred le Bel abbesien, je vous envois cet article paru aujourd’hui dans mon journal local Nice-matin relatant cette histoire touchante d’un sdf décédé à Levens ( village de l’arrière pays niçois). Dans ce vécu quotidien semé d’évènements plus ou moins dramatiques, il est heureux de constater que l’HUMAIN n’a pas besoin du religieux ni du politique pour se manifester. Cet article m’a ému et c’est pour cette raison que j’ai immédiatement et spontanément pensé à vous l’adresser, d’autant plus qu’il concerne un ”frère algérien”
En ce qui concerne la qualité du document , je pense que vous pourrez être en mesure de l’améliorer pour le publier dans votre journal web si vous en éprouvez la nécessité, journal que je lis régulièrement
Salutations
Alfred P.
ps : Libération est un quartier de Nice
Ci-dessous l’article intégral paru sur Nice matin le 4 décembre 2015
Libération :ils se cotisent pour les funérailles de Momo
Mokhtar était l’une des figures du quartier de La Libération. Un SDF « serviable, qui ne se plaignait jamais », selon les commerçants du quartier qui ont décidé de se cotiser après son décès.
Dans le quartier de la Libération ,on l’avait baptisé Momo Georges. Il faisait partie du décor coloré du marché. Avec sa canne, il déambulait, il donnait des petits coups de mains aux maraichères, Tchatchait avec les commerçants. Papy Sourire qui s’appelait en fait Mokhtar Bouznad. À plus de 70 ans,il était SDF.
« Cela faisait 17 ans que je le connaissais.C’était une personne très serviable, il avait son petit caractère,il ne fallait pas l’embêter, jamais il ne se plaignait, jamais il ne demandait quoi que ce soit » , explique un commerçant du quartier qui souhaite rester anonyme. Sans famille , sans le sous.
Chaine de solidarité
Mokhtar avait fait de Julie, fille d’une maraichère , « sa personne de confiance » , JuIie gérait notamment ses papiers. C’est à elle qui donna son acte de naissance. Unique trace d’un parcours méconnu.
Le 13 novembre,alors que la France est touché en plein cœur, celui de Mokhtar s’arrête. Un décès survenu à la maison de son repos » Les lauriers roses » à Levens. » J’étais été lui rendre visite, je lui avais emmené des fleurs et il m’a répondu que les fleurs, c’était pour les filles. On a ri. Et puis quand je suis parti , il m’a dit « à Bientôt et bon courage » explique, ému Elie Gandon, chef cuisinier au Homy’s.
Le chagrin pour cette famille d’adoption. Puis la colère, Mokhtar était censé avoir des obsèques au titre d’indigent dans ce que l’on a longtemps nommé une fosse communale.
La dizaine de commerçants ne peut pas laisser partir cette figure du quartier de façon anonyme. Alors, ils se mobilisent , organisent une collecte pour lui offrir une inhumation décente. Chaine de solidarité à tous les étages pour celui que tout le monde côtoie au quotidien mais ,Mokhtar les a quittés en laissant quelques zones d’ombres. « Au départ, nous pensions que Mokhtar était Tunisien , puis finalement ,il était d’origine Algérienne. Je me suis battue pour que cet homme retrouve une identité, j’en discuté le consulat d’algérie (Lire ci-contre) » explique Cyria B ness Nicoise coordinatrice de l’association « Un geste pour tous ». En quelques jours, les commerçants du coin réunissent plus de 1000 Euros pour honorer le papy sourire. La mairie de Levens participe. »Nous avons assuré 50% des frais » a précisé Antoine Verran, le maire de la commune indiquant que « Ce Monsieur devait vraiment être apprécié au regard de la mobilisation ».
Un très beau message
Et puis, Alain Massiera apporte sa touche, Il est responsable de deux agences de pompes funèbres depuis trente ans. Quand Julie le contacte, il fait tout pour offrir à Mokhtar, des obsèques parfaites. » On va l’accompagner jusqu’au bout, C’est mon travail« . Lundi, ils étaient là pour lui, en présence de Rabah Slimani, Adjoint du consulat Algérien. D’abord à Saint-André de la Roche au funérarium, Alain Massiera était aussi là pour mettre du liant dans l’organisation , pour aiguiller les proches. Tous parlaient de lui, Au passé, Au présent, Au Futur. Et puis après, cette petite famille d’adoption a été à Levens, au cimetière municipal pour un dernier adieu. « C’est très rare de voir autant de personnes qui se manifestent comme cela » developppait Alain Massiera.
SAHRA LAURENT (Nice Matin)
Le Consulat Algérien à La recherche de sa famille
« Accompagner nos compatriotes est l’une de nos prérogatives au Moment d’un décès » explique Hadda Touati consule d’Algérie à Nice. La représentante de l’état algérien a lancé des recherches pour retrouver la famille de Mokhtar. » Je gère ce dossier personnellement » a confié Hadda Touati. Et d’ajouter : » Je suis peinée parce que nous n’avons aucun retour pour l’instant« .
Lundi, le jour de l’inhumation, c’est son adjoint, Rabah Slimani, qui s’est déplacé en personne. »Généralement les recherches aboutissent, mais ce dossier est complexe. Dans ce cas de figure, c’est comme un arbre déraciné. Reconnaitre sa filiation est compliqué. Ce décès est survenu de manière inattendue » a t-il expliqué..
Le consul d’Algérie avenue Mont Rabeau est joignable au 00 33 (0) 4 93 97 71 00***
****à partir d’Algérie