Citation de TALLEYRAND que la politique du Directoire désespérait, et pour marquer sa désapprobation affirmait : » J’ATTESTE QUE LE SYSTÈME QUI TEND À PORTER LA LIBERTÉ À FORCE OUVERTE DU VERBE CHEZ LES NATIONS EST LE PLUS PROPRE À LA FAIRE HAÏR ET À EMPÊCHER SON TRIOMPHE ».
C’est une rhétorique d’avant Novembre 54 et les faits historiques ,s’il en est , sont venus éclairés quelque peu les convictions et les idéologies sous-tendues par chaque courant politique . Les slogans répondent à des situations bien particulières que le combat libérateur ne confirme pas dans leur développement ultérieur .
J’en veux pour preuve , deux faits saillants que notre tendancieux Chercheur élude avec une facilité déconcertante . Il attribue le déclenchement des évènements de Novembre 54 au courant indépendantiste sans nuancer les contradictions en son sein et sans souligner que les élections municipales de 1952 ont consacré le MTLD comme seul représentant du peuple indigène( 2ème collège) , en l’absence des autres partis du mouvement National, le VER DE LA TRAHISON était déjà dans le fruit.
Le deuxième fait , c’est l’audace de figer et de préfigurer la position de Abdelhamid BENBADIS quand à l’opportunité qui lui aurait laissé , de partager ou non les réalités de Novembre 1954 .
MESSALI HADJ , lui, a bien disposé de ce choix,qu’en a-t-il fait , il a créé deux mois après le MNA . Oser évoquer l’assimilation prôné par BENBADIS, quand on sait que cette idée mal comprise sortie de son contexte et exprimée vingt ans auparavant , est retenue comme une position quasi définitive , figée pour l’éternité.
En tout état de cause et en dernier ressort à qui peut-on attribuer le bénéfice du doute ? Il est aisé maintenant et avec le recul historique nécessaire , de faire la part des choses ! Les OULÉMAS se sont fondus dans leur ensemble au sein du FLN comme sollicité par l’héroïque ABANE RAMDANE , précurseur de l’unité du mouvement. Le MTLD avait déjà mis en minorité MESSALI HADJ , ce dernier n’en a tenu cure et avait organisé le congrès d’HERNU en BELGIQUE pour prendre le contre-pied des résolutions du congrès d’ALGER .
Ce n’est que quelques éléments de réflexions dont l’évidence ne peut être discutable . Vouloir hiérarchiser étymologiquement les termes d’une sublime poésie , c’est prendre un parti-pris nauséabond pour un prétendu chercheur. ROBESPIERRE est l’exemple du révolutionnaire pur et dur pour certains historiens et pour d’autres, il fût le plus parfait des sanguinaires , c’est selon , mais delà à mettre en balance un ÉRUDIT avec un AUTODIDACTE que son narcissisme a fini par le dévier d’une trajectoire pas souvent rectiligne , c’est aller trop vite en besogne . Les dimensions sociales et cultuelles de l’un et de l’autre sont incomparables . Vous en n’avez pas assez de ce POPULISME ravageur qui a fait dire à un de nos illustre écrivain , mort loin de sa patrie : « LE FLEUVE DÉTOURNÉ »
Abdelhamid ABDEDDAIM
- Réponse à Rabah Lounici. Chercheur en histoire : «Les promoteurs du slogan sont les clients du régime» paru sur El Watan du 20 juin 2019
Merci pour votre exposé en matière de Droit Constitutionnel , qui à mon sens , ne trouve aucune corrélation avec le contenu de mon article , en réponse à celui de Monsieur Rabah LOUNICI Paru dans EL WATAN .En effet , dans mon insertion , je me suis permis de recentrer la contribution de MESSALI Hadj au sein du Combat libérateur , et l’inscrire ainsi dans le contexte des débats entre acteurs du Mouvement National. Le seul rapprochement que l’on puisse faire avec la situation qui prévalait en ce temps là et les soubresauts politiques actuels , c’est l’insistance avec laquelle on s’acharne à conserver une Constitution obsolète par définition, dès lors que son auteur est écartée du Pouvoir. Elle a été » contextualisée » par lui et pour lui , il serait naturel qu’elle le suive et qu’elle parte avec lui , comme le suggère la démarche du HIRAK . Tenter une démarche qui s’inspire d’un populisme suranné , c’est aller à contre-courant de sa propre volonté de changement qui se manifeste clairement par le discours et sur le terrain .
Respectueusement : Abdelhamid ABDEDDAIM
* Le tête-à-tête Peuple-ANP est risqué :
Il est devenu évident que l’Etat algérien a montré des incapacités à gérer des situations de crise. Il ne reste du pouvoir, qu’une institution de l’exécutif, l’institution militaire, c’est en soi un problème qu’il faut corriger. Ce n’est pas la faute des militaires algériens d’aujourd’hui mais c’est ce qu’ils ont reçu en héritage des pouvoirs successifs. L’épreuve que traverse la nation n’est pas dans la nature de la mission prévue pour cette institution, c’est là le danger.
*l’Etat algérien, une caricature d’un état démocratique :
Faut-il rappeler que l’Etat démocratique est constitué de trois pouvoirs publics : exécutif, législatif et judicaire ? Chacun de ces pouvoirs est limité et séparé des autres mais qui au final constituent un seul pouvoir qui travaille pour le progrès, la stabilité, la pérennité du pays et le bien-être du peuple. Dans sa construction première, post indépendance, l’Etat algérien était basé sur une confusion volontaire qui dégradait, voire avilissait et même paralysait les pouvoirs constitutifs. Les pouvoirs fondamentaux n’étaient conçus initialement pour être équilibrés, ce qui permettait à l’un des pouvoirs d’écraser les autres ou de les effacer. Cette situation était et elle est toujours la porte d’entrée de la tyrannie d’un parti ou d’un groupe de partis, d’un homme ou d’une oligarchie. Un Etat démocratique se doit d’empêcher dès sa naissance un pouvoir d’avoir une hégémonie absolue sur les autres. Il devient évident que si nous voulons pour l’avenir que nos enfant jouissent d’un Etat démocratique, il faut refonder l’Etat algérien actuel ( changement du système) avec une véritable séparation et un équilibre des pouvoirs. Refonder un Etat demande certainement du temps mais ce n’est pas une demande erronée ou une vue de l’esprit comme on a tendance à le promouvoir sur les medias nationaux ces temps derniers. On nous dit « ayez peur de la refondation (changement du système pour le Hirak) et on s’occupe du reste ». La refondation, c’est une exigence incontournable pour la construction d’un état stable, viable et durable. C’est le bon sens.
*La refondation démocratique de l’Etat :
Ne pas procéder à la refondation, c’est d’une manière ou d’une autre reconduire le système actuel avec ses tares, ses limites et ses dangers.
On doit se doter :
-d’un exécutif qui gère les affaires de la nation pour construire ses progrès, sa prospérité, assurer sa sécurité et défendre ses intérêts supérieurs. L’executif a fonctionné pour dépouiller le pays de ses richesses et précariser la population. L’exécutif est responsable devant un parlement réellement représentatif du peuple. Un exécutif n’est une compilation de chargés d’exécutions, de délégués de partis ou de groupes d’intérêts, mais un collectif gouvernemental solidaire, totalement au service du peuple et du pays.
-d’un parlement représentatif qui légifère, qui contrôle le gouvernement mais qui ne gouverne pas à sa place, ni directement ni indirectement. Surtout pas de CHKARA à l’avenir.
-d’un pouvoir judicaire indépendant de toutes influences externes, notamment politique, qui rend justice et qui s’administre par un Conseil de la magistrature indépendant, majoritairement élu dans fonctions supérieures, et qui est étanche à l’interventionnisme de toutes les parties extérieures. Le juge est responsable de l’application de la loi, ne se réfère qu’à sa conscience et s’interdit le téléphone.
*Les formules de sortie de la crise :
L’échec de la gouvernance et l’échec de la gestion des crises rend la refondation nécessaire (changement du système), faute de qui nous nous égarions dans les méandres de l’instabilité sociale, celle économique ou politique de natures chroniques.
Il reste à définir les modalités de cette refondation. C’est tout l’intérêt de l’initiative de la réunion de dialogue, du samedi 24/08, de la société civile, élargie aux partis et aux personnalités, qui a regroupé des partis, y compris le groupe dit démocratique. Ce travail doit se poursuivre. Par le dialogue on peut, sans revenir sur la nécessité de refonder le système étatique, définir différentes feuilles de route pour sa concrétisation. La période de transition n’est une transgression, un blasphème et la relier à la désignation des responsables insidieusement pour la diaboliser est un mensonge. Les ministres actuels, Bedoui… . ne sont-ils pas désignés par une maffia?
c’est tout l’intérêt du dialogue pour élaborer des formules qui satisfassent les tenants de l’élection présidentielle et ceux de la transition A titre d’ exemple : un pacte d’honneur( ou un engagement) pour la refondation du système signé par des candidats à l’élection présidentielle, une refondation partielle par une votation synchronique d’une modification de la constitution avec le vote de l’élection présidentielle, ….
Toute avancée doit se faire avec des garanties de refondation ou changement du Système, avec des mesures d’apaisement, notamment le départ du gouvernement Bédoui.
Trouver des solutions de compromis ou la grande majorité du Hirak se reconnait est un défi qu’il faut résoudre. C’est là un challenge pour notre intelligence politique collective. Un compromis minimaliste obtenu par le dialogue vaut mieux que pas de compromis du tout.
le Hirak pacifique doit continuer et les derniers pas ne sont les plus faciles.
Vive l’Algérie libre et démocratique, gloire à nos Martyrs.