DOHA NE RÉPOND PLUS

Le petit Qatar qui entendait se placer au cœur de décisions qui impactent les affaires du Monde, et dont le rôle de sponsor du terrorisme international est largement documenté, se retrouve expulsé de sa propre géographie.

Doha, ex-membre du Conseil de Coopération du Golfe, et hôte de la future coupe du monde de football en 2022, se réveille entourée de voisins devenus des ennemis.

La décision de L’Égypte, de l’Arabie saoudite, de Bahrein et des EAU de rompre les relations diplomatiques avec l’Emirat gazier, et de fermer les frontières terrestres, aériennes et maritimes, représente le plus grand bouleversement géo-stratégique de ces dernières années dans la région.

L’onde de choc reste encore à évaluer mais Doha est rappelée à sa dimension de nain géographique et démographique.
Ni ses énormes ressources, ni son projet architectural inepte dans son environnement désertique, ne feront oublier que le pays est publiquement accusé par d’anciens alliés d’être sponsor, soutien et asile pour les nombreux mouvements terroristes qui ensanglantent le
monde. Comme un boomerang,l’idéologie barbare et mortifère qu’il prône et diffuse, revient le punir à la maison. Son soutien indéfectible aux frères musulmans en Égypte, sa volonté d’armer la sédition et de la contrôler en Syrie ainsi le soutien apporté à la déstabilisation du monde arabe sous couvert de ‘printemps arabes’ lui présentent aujourd’hui la facture.

Déjà coupable de tiédeur pour soutenir le front sunnite , et de vouloir normaliser ses rapports avec le puissant voisin iranien, le Qatar est en proie à une concurrence acharnée avec Abu Dhabi dont les lobbyistes auraient même convaincu Le Pentagone de déplacer leur base aérienne du Qatar vers Les EAU.

Bien sur, l’Arabie Saoudite, autre sponsor attesté et promoteur de la doctrine wahabite, à l’initiative de ce coup d’éclat, et empêtré dans une guerre au Yemen dans laquelle, elle voulait impliquer l’Algérie,veut faire oublier un passé douteux.

La rupture des relations avec le Qatar semble être le premier gage donné à l’administration Trump, dont on ne manquera pas de relever que le premier voyage à l’étranger fut en Arabie Saoudite.

Comme en écho, l’avertissement de Ibn Khaldoun sur les “arabes qui se sont mis d’accord pour ne jamais être d’accord” offre une illustration inégalée.

Si les brouilles entre états arabes peuvent être suivies de réconciliations soudaines et irrationnelles, cette fois-ci le vent du boulet a la force de terrasser un palmier s’il en restait.

Le Qatar qui avait servi d’alibi et de caution en intégrant la coalition de l’Otan qui s’est abattue sur la Libye avec les conséquences que l’on sait,redevient le nain qu’il n’aurait jamais du cesser d’être!
Les tempêtes à affronter promettent d’être pires que les bourrasques chez autrui dont cet état se réjouissait, et qu’il fomentait avec délectation.

Kama toudin touden!

AL-HANIF