D’un vibrant discours de presque sept pages, 3900 mots, seule une phrase ou deux ont défrayè les chroniques.

Un discours rappelant le passé et l’avenir de l’Algérie dans un contexte un peu particulier. Le Président n’a pas omis de rendre hommage aux valeureux chouhadas qui ont payé de leur vie l’indépendance de l’Algérie. Il a rappelé toute la symbolique du 19 mars à l’échelle nationale et régionale. Il a rappelé par ailleurs que l’histoire prouve que toutes les régions d’Algérie ont contribué au recouvrement de l’indépendance. Il a rappelé la place de Ghardaïa, d’Ain Salah etc. dans les cœurs des Algériens.

Après avoir brossé, en filigrane, un tableau exhaustif de la situation internationale, il a rappelé à tous les Algériens leur devoir vis-à-vis du pays. Mais voilà que des voix se sont levées pour dire et écrire n’importe quoi accusant le discours de tous les maux.

D’abord, lorsque le Président dit : « Je me dois, en vertu du poste où il m’a volontairement placé, de vous parler en toute franchise et de vous dire combien je redoute la nocivité de ceux, d’entre nous, qui se sont laissés glisser sur la dangereuse pente de la politique de la « terre brûlée » dans le dessein d’arriver au pouvoir, même en mettant notre Etat en ruines et en marchant sur les cadavres des enfants de notre peuple », il ne fait qu’exprimer son attachement à la stabilité de l’Algérie. Avons-nous oublié la décennie noire ? N’est-ce pas qu’un parti politique de l’époque avait imposé au pays la politique de la terre brulée ?
Par ailleurs, lorsque le Président dit « « Je constate que des pseudo-hommes politiques, soutenus par une presse qui n’a aucun souci de son éthique professionnelle, s’évertuent, matin et soir, à effrayer et démoraliser ce peuple, à saper sa confiance dans le présent et l’avenir, ce peuple qui n’a pas accordé, et n’accordera pas, de crédit à leurs sornettes », vis-t-il tous les partis de l’opposition ? ou tout simplement vise-t-il, simplement certaine formation qui parfois appellent à a désobéissance civile ?

Il est clair que la presse doit observer la neutralité, l’objectivité et bien entendu l’éthique. Combien de fois des journaux avaient-ils annoncé sa mort ? Où est l’éthique ici ?
Est- ce menaçant, le fait de rappeler la fermeté et la rigueur ?

Dans un contexte trouble, ne devrions-nous pas retenir plutôt de ce discours l’appel adressé aux vaillants fils de cette Nation » à « se mobiliser et s’unir, pour renforcer le front intérieur, afin de parer aux risques qui guettent, à l’heure actuelle, notre région qui grouille de troubles et de menaces ».

Il a rappelé clairement que « la construction du front intérieur nous concerne tous », et que « Le moyen d’y parvenir est le dialogue et la cohésion des rangs. Etant partisans du dialogue et acquis à ses vertus, l’acceptant tant avec ceux qui divergent avec nous sur la conception politique de la conduite des affaires du pays, qu’avec ceux qui préconisent des idées plus judicieuses que les nôtres, nous ne voyons aucun mal à aller à ce dialogue à la condition que l’on y vienne sans aucune intention préconçue de remettre en cause ce qui a été consacré conformément à la Constitution et par la volonté populaire clairement exprimée ».

Alors comment peut-on dire que le Président, partisan du dialogue, soucieux de la stabilité du pays qu’il s’est attaqué » à l’opposition et à la presse ?

Abdelkader BACHIR