Tous ces stages en dehors du pays, devenus légion, contredisent totalement les véritables capacités financières de la plupart de ces clubs qui déplorent de sérieux manques à gagner sur le plan budgétaire.
Comme il est de coutume, au cours de la trêve estivale qui devra prendre fin les 14 et 15 août prochaine, dates de l’entame officielle du Championnat professionnel Mobilis des Ligues 1 et 2, bon nombre de clubs de football de l’élite se ruent régulièrement vers plusieurs pays, afin d’y séjourner, en guise de préparation de la saison footballistique 2015-2016.
Une habitude qui ne date pas d’aujourd’hui, et qui a plutôt pris de l’ampleur chez nous, comme si en Algérie, il n’existe point d’infrastructures sportives dignes de ce nom, capables de présenter toutes les commodités d’accueil et d’hébergement, à même de permettre à tous ces clubs d’effectuer leurs stages respectifs d’avant-saison dans des conditions idéales. Il est vrai qu’un séjour à l’étranger, soit dans un pays voisin maghrébin, ou bien quelque part en Europe, est souvent bénéfique, car le changement de décor permet aussi au mental du joueur de rompre avec le quotidien et notamment se ressourcer souvent au contact d’autres équipes, autres que celles que son club a pour habitude de croiser tout au long d’une saison.
Le fait de changer d’air pendant plusieurs semaines, est même souvent conseillé par bon nombre de spécialistes du ballon rond. Donc en la matière, les clubs algériens n’ont rien innové en optant régulièrement pour des stages de préparation à l’étranger, comme cela est d’ailleurs actuellement le cas pour certains ténors du championnat de Ligue 1, qui ont de nouveau jeté leur dévolu sur la Tunisie, le Maroc, la Pologne, l’Espagne, et aussi le Portugal.
Il n’en demeure pas moins que tous ces stages de préparation en dehors du pays, devenus légion aujourd’hui, contredisent totalement en réalité, les véritables capacités d’ordre financières de la plupart de ces équipes qui déplorent souvent de sérieux manque à gagner sur le plan budgétaire. Pour cause, rares sont les clubs des Ligues 1 et 2, qui peuvent se targuer de posséder autant d’argent pour se permettre le luxe de séjourner régulièrement à l’étranger, alors que leurs masses salariales réelles, défient souvent toute logique, au point où la Fédération algérienne de football, a été contrainte d’interdire à partir du mercato d’hiver, tout recrutement de joueur étranger.
Il est vrai que certains clubs de l’élite, ont souvent trouvé la bonne astuce, pour essayer de séjourner à l’étranger à moindre frais, en faisant appel à des organisateurs de stages à l’étranger.
Des espèces de «rabatteurs» bien introduits dans le système, et qui proposent souvent des prix de séjour, notamment en Tunisie, ou bien au Maroc, plus ou moins généralement abordables.
Des prix forfaitaires qui conviennent donc parfaitement à beaucoup de présidents de club, mais au détriment d’un budget constamment «miné» par des dettes, et surtout des créanciers de tous bords. Pourtant, un bon séjour à Tlemcen, ou bien du côté du nouveau complexe sportif d’El Bez, sis près de Sétif, comme cela est le cas par exemple pour l’USM El Harrach, l’ES Sétif, la JSM Béjaïa, le RC Relizane, et même de l’USM Alger, prouve qu’il n’est pas nécessaire, encore moins primordial de se déplacer jusqu’en Pologne, ou bien de se rendre à Barcelone pour peaufiner sa préparation d’avant-saison.
Ce type de choix qui requiert souvent beaucoup de moyens financiers, relève malheureusement d’une très fâcheuse habitude qui s’assimile à une forme de mode, identique à celle du recrutement à tout prix d’un technicien étranger, au détriment d’un entraîneur algérien.
Combien coûtent réellement tous ces séjours en dehors du pays, qui ne garantissent pas le résultat escompté? A vrai dire, tous ces clubs en question, joignent l’utile à l’agréable, via un fonds de commerce beaucoup plus touristique que réellement précompétitif, comme si notre pays est totalement démuni de structures sportives haute gamme. Il est vrai que des complexes sportifs où nos ténors de l’élite sont tenus d’y séjourner pour être fin prêts le jour J, existent un peu partout en Algérie.
Mais par manque d’une véritable gestion appropriée de toutes ces structures, notamment pendant l’inter-saison estivale, beaucoup de clubs se rabattent sur l’étranger. Il est vrai qu’un complexe sportif comme par exemple celui du Séraïdi, sis dans une région très luxueuse en bord de mer, et sur les hauteurs d’Annaba, peut parfaitement convenir à un site de préparation d’avant-saison.
Cependant, depuis l’instauration d’un championnat professionnel qui a malheureusement prouvé toutes ses limites, beaucoup de clubs des Ligues 1 et 2 continueront d’agir selon une feuille de retour de circonstance et des méthodes souvent sans lendemain.
Bachir BOUTEBINA