General Motors et Fiat nous donnent une leçon…

General Motors a déposé ce mercredi une plainte en justice contre Fiat Chrysler pour racket, accusant son rival de pratiques corruptives lors de ses négociations avec le syndicat UAW (United Auto Workers), afin d’obtenir des avantages par rapport à son concurrent sur les salaires et les conditions de travail.

Tous les coups (bas) sont permis. Sans doute la conséquence prévisible du rapprochement entre Fiat et PSA…

C’est cela le nouveau paysage mondial d’après 1990.

Les syndicats, les députés, les ministres, les juges, les experts… et même les simples factotums sont des instruments, des pions déplacés sur l’échiquier qu’une corruption universelle où ne comptent plus que les rapports de forces.

Comme dans les cours d’école : si tu n’es pas content, on s’explique dehors, muscles contre muscles, bande contre bande, coup pour coup et oeil pour oeil. Talion n’aurait pas imaginé mieux. L’ancien Testament est de retour, au grand jour.

La formule « œil pour œil, dent pour dent » revient trois fois dans le Pentateuque :

Exode 21, 23-25 : « Mais si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. »

Lévitique, 24,17-22 : « Si un homme frappe à mort un être humain, quel qu’il soit, il sera mis à mort. S’il frappe à mort un animal, il le remplacera – vie pour vie. Si un homme provoque une infirmité chez un compatriote, on lui fera ce qu’il a fait : fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent ; on provoquera chez lui la même infirmité qu’il a provoquée chez l’autre. »

Et je vous emm… disent les plus forts, ou qui croient l’être…

Avant 1990, les fauves se cachaient derrière une respectabilité de façade. On utilisait des James Bond ou des agents dormant et aussitôt ils les reniaient quand ils se font prendre et les échangeaient discrètement.

General Motor et Fiat ne sont des petites boutiques.

GM a un chiffre d’affaires équivalent au PIB de l’Algérie. 170 000 salariés contre plus de 40 millions d’Algériens en colère.

Evidemment, GM pourra perdre la partie si Fiat arrive à se payer les juges cotés sur le marché de la corruption stratosphérique qui n’a rien à voir avec celle de nos petits malfrats indigènes qui se font sûrement rançonner aux Stats pour que l’Amérique ferme les yeux sur leurs larcins des biens volés au peuple algérien.

Le plus rigolo est que GM, beau joueur, en conviendrait et réserverait à Fiat un chien de sa chienne. C’est cela les règles entre mafieux.

Un prêté pour un rendu.

Morale de l’histoire : nos manifestants contre le « système » ne voient pas plus loin qu’El Mouradia. Et ne regardent pas au-delà des frontières algériennes.

Le « système » est vaste et illimité dans ses moyens et dans ses espaces. A l’ignorer on se prendra les pieds dans le tapis en petites querelles domestiques.

Les Algériens ont pourtant une douloureuse expérience de cette rapine : les dettes contractées sous Chadli et sa clique nous ont coûté la peau des f… On a remboursé plusieurs fois le capital que l’on devait. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on les a supplié d’accepter qu’on les rembourse par anticipation.

Boutef a insisté, au grand dam de son ministre de l’époque, que je ne citerai pas par charité, qui avait refusé cette idée, sous des prétextes fallacieux d’optimum de gestion financière qu’il avait emprunté aux monétaristes. Il y en a encore qui reprennent ces antiennes.

Tient, le coco du RND qui subrepticement, glisse dans son programmes la nécessité des « réformes structurelles ».

Il n’y a que les imbéciles indécrottables et amnésiques pour avoir oublier ce que ces « réformes » criminelles ont coûté au peuple algérien.

Les mêmes d’ailleurs qui, il n’y a guère longtemps, ont affamé les Argentins qui vont devoir revivre les conséquences de leur « libération »…

Nous aurions tort d’oublier ces épisodes passionnants de notre histoire et de nous contenter d’ânonner les mêmes slogans ineptes contre un « système » dont on ne connaît qu’une toute petite part des méfaits.

Ne pas les ignorer, avec exactitude, pour ne pas en être victimes une seconde fois. Et pour être justes avec l’histoire et avec les hommes. Savoir pour mieux lutter. Savoir pour mieux juger.

Savoir pour mieux reconstruire.

Sinon pourquoi tout çà ?

Djeha . Mercredi 20 novembre 2019