Porte-parole du Conseil national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA), Hafid Senhadri fait partie d’une longue liste d’intellectuels assassinés par les terroristes durant la décennie noire.
Il a été victime d’un attentat terroriste le 14 mars 1993. L’attentat a été perpétré dans la cage d’escalier de l’immeuble où il habitait à Kouba et devait décéder 4 jours plus tard. Aujourd’hui, sa famille veut juste entretenir la mémoire d’«un homme engagé pour la sauvegarde de la République». C’était effectivement lui qui, le 26 décembre 1991, a annoncé en direct à la télévision la naissance du fameux Comité dont faisaient partie Abdelhak Benhamouda et tant d’autres figures opposées à la poursuite du processus électoral car représentant une menace pour la liberté.
«Cela fait 21 ans qu’il nous a quitté mais son image reste vivace dans mes souvenirs», indique sa sœur, Samira Senhadri, médecin du secteur de la santé publique à Oran. Natif de Sidi Bel Abbès, c’est à Oran qu’il fait sa scolarité avant de s’installer à Alger d’abord pour poursuivre des études en sciences politiques entre 1973 et 1977. S’ensuit un passage à la radio chaîne III, quelques postes au sein d’entreprises publiques et une carrière dans la Fonction publique où il termine directeur de cabinet au ministère de la Formation professionnelle. D’ailleurs, un centre de formation porte aujourd’hui son nom à Bouira.
Hafid Senhadri a été aussi le premier responsable de l’Association nationale des cadres de l’administration publique (ANCAP), une organisation née dans le sillage de l’ouverture du champ politique opéré en 1989 mais dont la mission a été justement de «baliser les missions du service public et préserver les droits des citoyens contre le risque d’une utilisation partisane des pouvoirs administratifs», note A. Benfodda, ancien journaliste à Alger Républicain. Avec la venue de Mohamed Boudiaf et sa vision favorable à un rajeunissement qualitatif de la classe politique, Hafid Senhadri s’impliquera totalement dans le projet inabouti du rassemblement patriotique national (RPN).
Membre du Conseil Consultatif (Parlement provisoire) durant cette période, il a eu à représenter l’Algérie dans une rencontre de parlementaires arabes en Jordanie. Attaché au quartier où il a grandi à Oran, nombre de ses anciens voisins ont assisté à son enterrement le 19 mars 1993. Il avait à peine 37 ans.