Son époque, sa vie, son œuvre et esquisse de sa pensée.
Par Mohamed Senni.
« Dans le monde actuel et parmi trop d’intellectuels ou de militants, on se partage entre adeptes d’une authenticité sans avenir et adeptes d’un modernisme sans racines. Le français traduit mal, en l’espèce, ce qui en arabe vient beaucoup mieux :
أنصارُ المَصِيرِ بِلا أَ صِيلٍ وأَ نْصَارُ الَأصِيلِ بِلَا مَصِيرٍ
Jacques Berque in « Les efforts d’innovation dans l’Islam moderne ».L’Islam, la philosophie et les sciences. Les Presses de l’Unesco. (1401 / 1981).
06. Les réactions suscitées par sa doctrine.
Après avoir eu de multiples disciples, Ibn Sina eut son lot de contradicteurs et même de contempteurs : les mystiques hostiles à l’argumentaire et les théologiens qui se méfiaient de la philosophie. La polémique fut induite par la doctrine du Maître. « Il a été jugé trop philosophe par les religieux et trop religieux par les philosophes ». Il n’empêche que son livre « les Directives et Remarques » (الإشارات والتنبيهات) fut commenté avec un rare soin par Fakhreddine Razi, né à Rayy (Téhéran en 543 / 1148 et mort à Hara en 606 / 1209), grande figure de l’Islam et auteur de l’une des plus importantes exégèses du Coran et la plus volumineuse (d’ailleurs cette exégèse porte le titre de )التفسير الكبير
Les mystiques lui reprochent d’afficher une confiance démesurée à la raison; « de plus son rationalisme voile le visage de Dieu au lieu de mener à Lui. El Jāmi (mort en 1142) considère qu’al-Ishārāt conduisent au blasphème et sa conception du monde n’apporte à l’âme que le pressentiment du malheur. Al-Shifā’n’est que maladie et al-Najāt n’est qu’esclavage ». Un peu plus tard, Ibn Arabi intégrera, dans son extraordinaire production conceptuelle de nombreuses données d’Ibn Sina. Citons quelques ressemblances : Chez Ibn Sina, au système de la connaissance philosophique est incorporée, outre les sciences naturelles et la musique, son hostilité contre les théologiens sophistes et dialecticiens. Ibn Arabi n’avait jamais caché ces sentiments envers eux.
« Pour Ibn Sina la connaissance logique a, pour lui, une portée physique et métaphysique: chaque notion universelle correspond à une réalité mentale, nommée « essence», distincte de chaque autre par ses propres spécificités. Donc, âme et corps sont distincts. Ces essences constituent la métaphysique c’est-à-dire la connaissance des définitions et des définitions seules. Chaque individu est singulier. Toute idée générale est universelle. La distinction d’essence équivaut à une division des êtres. Or Ibn Sina dédouble ce concept en Etre Nécessaire et en être possible. Cet Etre Nécessaire est défini « Dieu » cas unique d’une substance dont l’essence englobe l’existence. » Or dans son plus important ouvrage, Fusûs al Hikam (les Chatons de la Sagesse) Ibn Arabi dit, différemment certes, la même chose avec ses propres spécificités et son inégalable style. Sa doctrine est basée sur le logos « loi de l’Etre et de la Nécessité et qui n’est autre que la première épiphanie de Dieu ». Voici ce qu’en conclut un des plus récents commentateurs des Fusûs, Aboul Alaa Afifi :
الفُصُوصُ كتابٌ في الفلسفةِ الإلهيةِ المُمْتَزِجَةِ بالتصوف البَحْتٍ. وغايةُ المُؤلِفِ فيه البَحْث في طبيعة الوجود بوجه عام وصلةُ الوجودِ المُمْكِنِ-العالم- بالوجود الواجب- الله- وَأخصَ ناحية فيه كما تشهد بذلك عناوينُ فصولِه البَحْثَ في الحقِيقةِ الإلهيةِ مُتَجليةٍ في أكمل مظاهرِها في صُوَرِ الأنبياءِ عليهم السلامُ فإن كلَ فصٍ من فصوصه يدور حول حقيقةِ نبي من الأنبياء يسميها كلمةَ فلانٍ أو فلان وهي تمثل صفةْ من صفات الحق
Traduction : « Al Fusûs ne relève pas d’une démarche purement soufie. C’est plutôt un ouvrage de théosophie imprégnée de soufisme, l’objectif principal de l’auteur étant de traiter les questions relatives à la quiddité de l’Etre de manière générale, puis de déterminer les rapports entre l’être possible (l’Univers) et l’Etre Nécessaire (Dieu). Comme en témoignent les titres de ses chapitres, la spécificité de cet ouvrage réside dans les développements consacrés à la réalité divine, manifestée dans ses épiphanies les plus parfaites à travers les Prophètes en tant que figures archétypes. Chaque chapitre (Fass, littéralement chaton) a pour thème « la réalité » de l’un des Prophètes. Cette réalité, désignée par « Verbe » de tel Prophète, n’est en effet rien d’autre que la manifestation de l’un des Attributs de Dieu, l’Etre par excellence ». ( Traduction par l’auteur de l’article, aidé par un jeune et brillant ami de Bou Saada.)
En ce qui concerne les théologiens, c’est Abou Hamid Al Ghazali (mort en 505 / 1111) qui annoncera la couleur et de quelle manière! Son opposition, extrêmement motivée sera exposée d’une manière tellement magistrale où la rigueur la plus implacable s’allie à une sagesse sans bornes. Témoignage d’une expérience personnelle, son recueil, « Al Mounqid mina ad-Dhalal » (la délivrance de l’erreur) (المنقذ من الضلال) étale toutes les doctrines qu’il a jugé bon combattre. Rien de gratuit chez cet homme dont la stature tiendra bon durant des siècles contre vents et marées. Futur grand souffre douleurs d’Ibn Taïmiyya qui commit contre lui de graves impairs induits, probablement, par la différence des rites observés par tous les deux, impairs condamnables du point de vue religieux, « il commence, dans cette délicate entreprise, par se remettre en cause, sans complaisance, au point où il se retrouve face à l’incertitude de ses propres connaissances. Examinant la philosophie qui s’était ancrée dans son temps, il fut frappé de la manière dont les disciples se réclamant d’Aristote tels Al-Farabi et Ibn Sina s’étaient détournés de la religion, égarés dans l’erreur par leurs convictions d’une science prétendument apodictique ». Al Ghazali, craignant des dégâts chez ceux qui n’étaient pas outillés pour pouvoir discerner clairement ce que les philosophes leur inculquaient engagea contre ces derniers une œuvre de salubrité intellectuelle touchant les théories qui vont, de son point de vue, à l’encontre des préceptes religieux : création du monde, nature de Dieu, résurrection de la chair et connaissance divine des particuliers. Il n’avait qu’un moyen pour le faire: connaître à fond et dans les moindres subtilités en quoi consistaient ces doctrines qu’il estimait fausses. D’où la nécessité de les étaler clairement et fidèlement ce qu’il réussit brillamment. Là, résidait la garantie pour lui d’être en harmonie avec ses plus intimes convictions religieuses d’abord et d’être à l’abri d’une polémique ensuite qui, à la longue, lui aurait été préjudiciable ce qui, d’ailleurs ne pouvait l’inquiéter. C’est avec cette approche qu’il rédigea « les intentions des philosophes » (Maqāsid al-falāsifa). En introduction de cet opuscule, il commence par en annoncer le but. Traduit au Moyen Age en latin, le but en question ne fut pas repris. Et c’est ainsi que Saint Albert le Grand (1193-1280), son élève Saint Thomas d’Aquin (1225-1274) et beaucoup de penseurs chrétiens considérèrent Al-Ghazali comme péripatéticien arabe!!(C’est-à-dire adepte d’Aristote).
Abou Hamid, dans sa critique, se base essentiellement sur la doctrine d’Ibn Sina. Durant des siècles s’est posée la question de savoir d’où a-t-il puisé les arguments des philosophes contre la résurrection des corps? Et ce n’est qu’à l’époque contemporaine et suite à la publication de « la Rissala adhawiyya fi amr al-ma’ad » (épître adhawiyya sur la résurrection » d’Ibn Sina où ce dernier affirme l’impossibilité de la résurrection selon la chair que le mystère fut percé. Al-Ghazali avait réussi à lire dans les pensées des philosophes comme dans un livre ouvert. Contrairement à Ibn Taïmiyya, il ne s’est attaqué qu’aux œuvres incriminées.
Mais la réfutation la plus solide de la doctrine des philosophes, il la publiera dans son Tahafut al-Falasifa (la déconstruction des philosophes). Dans ce livre, il fait ressortir trois thèses qui vont contre les affirmations du Coran faisant des philosophes des impies. Ces thèses sont l’éternité du monde, la non-connaissance par Dieu des particuliers et la non-résurrection des corps. Ensuite il fait ressortir dix-sept bida’ (innovations) sur lesquelles il ne prend pas position non parce qu’il ne pouvait pas le faire mais tout simplement parce qu’il considérait que les trois qui allaient contre les affirmations du Coran étaient amplement suffisantes pour lui faire prendre son arrêt. Quant aux bida’, elles concernent la pérennité du monde, l’incapacité des philosophes de prouver l’existence de l’Auteur de ce monde tout en relevant le flou qui plane sur leur affirmation que Dieu en est justement l’Auteur, leur incapacité à prouver l’unicité de Dieu, leur négation des attributs etc.
7. Conclusion.
Longtemps jugée comme » oeuvre de compilation », la philosophie islamique s’articule autour de la religion. «Nos philosophes n’ont pas étudié la philosophie grecque en tant qu’historiens mais en tant que musulmans dans l’esprit de soutenir la vérité révélée ». Aussi, y a-t-il lieu d’insister sur le rôle particulier joué par les Ecoles de traduction. Cet aspect nous le laissons à Al Jahiz comme annoncé plus haut.
En conclusion, nous rappellerons que le Kalam علم الكلام a constitué la première phase de la philosophie islamique par son introduction d’une méthode d’argumentation, s’appuyant sur des éléments de la philosophie grecque pour résoudre les problèmes religieux. Ce terme a connu plus tard d’autres appellations : théologie dialectique, science de l’Unicité etc. Deux Ecoles ont dominé ce mouvement : (voir notre article « Al-Mou’tazila et les Asha’rites »).
-l’Ecole rationaliste de l’I’tizal, née au IIème siècle (VIIIème), presque par hasard ;
-l’Ecole Ash‛arite au Xème, par réaction à la première, en sera la deuxième.
L’opposition tient en ce que la première considère la raison comme seul moyen valable d’arriver à » la vérité par l’interprétation allégorique des écrits sacrés ». Les Ash‛arites subordonnent, eux, la raison aux textes. De là leurs divergences sur la Justice divine et la conciliation avec la prédestination affirmées par ces mêmes textes.
Pour les mu’tazilites, » la justice divine n’a de sens que si l’homme est libre de ses actes. Dans le cas contraire, elle serait arbitraire. Corrélativement, Dieu porterait la responsabilité du mal. Ils concluent donc à la liberté de l’homme ce qui, à leurs yeux, favorise la justice de Dieu et son sens. En ce qui concerne la création du monde, les textes affirment, contrairement à la tradition hellénique, la création ex nihilo. Les Mu’tazilites, dans leur explication, s’inspirent de la philosophie grecque et néoplatonicienne. Ils distinguent entre l’essence du monde et son existence à partir d’une matière éternelle composant ses propres lois. De cette matière découlent les particuliers et leur ordre. Dès lors, Dieu ne connaît pas les particuliers et le monde obéit à sa propre causalité ». Pour les Ash’arites, cette interprétation revient à nier toute puissance de Dieu et à nier ses miracles. Ils s’inspirent de l’atomisme de Démocrite (v.460 avant J.C.-mort v.370) : Dieu crée les atomes et intervient dans leur combinaison. Il est donc Le Seul Créateur du monde et de son ordre.
« Articulée sur la théologie naturelle, la philosophie islamique, à sa maturité, avec Al-Kindi, Al-Farabi, Ibn Sina, Al-Ghazali et Ibn Rochd peut être assimilée à une théorie métaphysique générale alimentée par la logique, la physique, l’astronomie ainsi que les autres disciplines théorétiques élaborée au Xème siècle par Ikhwane as Safa ».
Sources
01-Les Directives et Remarques الإشارات و التنبيهات) 4) tomes 4. Version arabe, par Ibn Sina. Dar AL Maârif. Le Caire 1960.
02-Le récit de Hayy Ibn Yakdhān حي بن يقظان commenté par des textes d’Avicenne. Par mademoiselle A. Goichon Ed.Desclée De Brouwer. Paris. 1959
03-L’organon d’Aristote dans le monde arabe. Ibrahim Madkour. Ed. Vrin. Paris. 1969.
04-La métaphysique du Shifâ’. Livres I à V. Par Ibn Sina. Introduction, traduction et notes par Georges C. Anawwati. Ed. Vrin. Paris.1978.
05-Etude de philosophie musulmane. Par Georges Anawwati. Ed. Vrin. Paris. 1974.
06-Histoire de la Philosophie en Islam. Par ‘Abdurrahmane Badawi. 2 volumes. Ed. Vrin.1972
07-L’Islam, la philosophie et les sciences. Les presses de l’Unesco. 1401 / 1981.
08-Fusûs al Hikam (فصوص الحكم). Ibn Arabi. Commentaire de Aboul Alaa Afifi. Dar el-Kitab el Arabi. Beyrouth. 1400 /1980.
09-La transmission de la philosophie grecque au monde arabe. ‛Abdurrahmane Badawi.Ed. Vrin. Paris. 1968.
Toute la documentation citée ainsi qu’une trentaine d’autres titres traitant du sujet se trouvent dans la bibliothèque familiale de l’auteur et cet article n’est rien de plus que le résumé d’une longue lecture.
Bonjour Mr Senni.
Le Bonjour aussi à Mr Badissie que je remercie pour son témoignage sincère de reconnaissance. En communiquant c’est surtout le plaisir de « partager » qu’il faudrait revaloriser en remerciant Mr Senni pour ces articles de culture « authentique ».Je saisis l’occasion ici pour partager avec lui cette passion de l’Histoire encrée dans notre patrimoine à toutes et à tous. Tous en souhaitant encore plus de sommités tels Ghazali,Farabi,Ibn-Rochd ,Ibn-Khaldoun…et autres.
Justement profitant de l’occasion que nous procure ce site avec les circonstances favorables (Hamdo-Li-Allah).Permettez-moi aussi de joindre ici deux détails pour compléter mon commentaire et qui ne sont pas les moindres puisqu’il s’agit de :
1- IBN-ROCHD (Avérroes) qui lui aussi a critiqué Ibn-Sina même si tout les deux médecins et rationalistes philosophes.
Ibn Rochd y répond en composant son fameux livre « Tahafut al-Tahafut » (Jusqu’ici les Historiens sont déçus faute de date indéterminée sur le manuscrit original). Il cite de longs passages de Ghazali et les réfute méthodiquement Mais son but n’était pas de réhabiliter les philosophes critiqués (Farabi, Ibn Sina), mais de revenir, au-delà de ces systèmes que lui-même n’admet pas c’est-à-dire la modification de la philosophie aristotélicienne (Source A.Badaoui qui est un spécialiste de Ibn-rochd).Badaoui est un sorbonien ,mort en 2002 .Eternelle opposant au régime égyptien a tjr vécu « exiler » au quartier latin à Paris. Surnommé « le plus grand philosophe de Misr » par Taha hussein.
IBN ROCHD s’opposa à Avicenne surtout pour « ces rectifications » qu’il voulait introduire dans la philosophie d’Aristote. En tant que philosophe rationaliste, il défendait aussi Avicenne face aux critiques formulées contre lui notamment par GHAZALI, mais il n’épargnait pas IBN SINA de critiques virulentes là où il s’écartait de la philosophie aristotélicienne.
2- IBN-KHALDOUN qui s’oppose clairement par son (Aql, Naql et Nafs ) à la notion philosophique arabe d’inspiration aristotélicienne. Selon Abdesslam Cheddadi (spécialiste et expert de ce sujet) : « « Ibn Khaldoun… se démarque de la conception d’Ibn Sina, écrit-il en traçant une ligne de partage nette entre la hikma et religion.(Voir mon premier comment-Lorsque j’ai écris : « l’histoire de la philosophie et non pas la philo de la religion ».
En vérité. J’ai vu le film du cinéaste Youcef CHAHINE qui met en scène Averroès dans son film le destin en 1997. Il en fait un héros de la raison contre le fanatisme (encore une polémique avec El-Azhar). Mais j’ai pas vu le film de 3h sur IBN-SINA ,un film Iranien parait-il ! Il est toujours intéressent de compléter ses connaissances Historiques avec le 7°art qui est une autre Histoire.
Merci à toutes et tous.
BONSOIR KARIM 10 VOS COMMENTAIRES SONT TRES INSTRUCTIF HEUREUX DE VOUS RETROUVER SUR CE JOURNAL QUE JE VIENT DE DECOUVRIR ET QUE JE TROUVE TRES INTERESSANT
Salam wa Aleykom.
Le long débat durant plusieurs siècles ! Qu’a soulevé l’œuvre et les idées d’Avicenne témoignent de l’importance de la place qu’occupe IBN-SINA dans tout le monde musulman et de la liberté intellectuelle aussi. Votre choix Mr Senni est juste et précis. Bravo. Franchement je me suis régalé avec un grand plaisir. La philo n’est pas du domaine de mes compétences directs à part l’histoire de la philosophie (pas philo de la religion) bien sur. Mais je le dis tout de suite ! Ce texte (4 épisodes !) est un vrai délice et tant mieux pour « nous » puisqu’il nous permet de revisiter notre Histoire intellectuelle.
Une phrase me fige quand vous dites si bien : Ghazali « Contrairement à Ibn Taïmiyya, il ne s’est attaqué qu’aux œuvres incriminées ».En effet, j’étais persuadé que Ghazali reconnaissait le statut « scientifique » d’Avicenne. Vous me rassurez ! D’ailleurs c’est ce qui fait sa valeur de « critique » cela confirme aussi qu’il ne cherchait pas à ce faire une célébrité comme d’autres tout aussi nombreux. Ibn-Taymiya qui est aussi un grand penseur théologien fakih (il parlait plusieurs langues, dont l’arabe, l’hébreu, le latin et le turc) .Mort en prison à Damas (pour une fetwa ! ) .Lui n’était pas philosophe. Ces écrits ont influencé le WAHABISME.
A mon avis GHAZALI est le plus complet des penseurs musulmans qui n’a jamais rejeté la raison comme instrument de recherche de la vérité. D’autres savants ont fondé leur critique sur une mauvaise appréciation (une idée préconçue) de l’œuvre d’ibn-sina ,comprenant souvent mal ses idées. Selon Ernest Renan,(comme exemple occidental) son projet fut interrompu depuis sa mort.
A mon avis personne ne peut se donnait pour « mission » le rejet d’essais philosophiques au nom de la défense de l’islam et des principes de la religion. La critique est une option « savante » et « grave » ! C’est devenu aujourd’hui une spécialité et surtout un « métier savant».
Pour conclure : l’islam a permis une rupture intellectuelle avec la pensée tribale, et ce saut qualitatif(Tafra) a donné naissance à la Falsafa qui désigne une activité intélect et aussi une DICIPLINE de questionnements déductive et rationnelle. Ibn-Sina fut parmi les premiers (avec Farabi) de ce mouvement intellectuel et culturel, il a ouvert la voie à Ghazali et Ibn-Rochd.
Heureux qui comme vous possède une aussi riche Bibliothèque des sommités et « « sources » » + les références dont l’éminent Historien et philosophe Egyptien Abd rahman Badaoui qui je pense est de loin « a écrit le best of de l’Histoire de la philo Islamique » en tout cas mieux que Malek Chebel (source de plusieurs analyses) qui n’a pas je pense la maîtrise « suffisante » de la culture arabe et islamique.
Cordialement et bonne fin de week-end.