À Sidi Bel Abbès , les idées n’en manquent pas et pour cause non seulement on a bitumé l’allée principale du jardin public comme pour faciliter la circulation d’automobiles qui y pénètrent alors qu’à Sidi Yacine, on patauge dans la boue ou la poussière , ensuite, on exige du citoyen une « taxe d’entrée » à ce jardin et pour boucler la boucle, ce même espace jadis « poumon vert de la ville » doit fermer le dimanche . Ça se passe à Sidi Bel Abbès!
Dans la tête de tout être humain, un jardin public appartenant à la communauté est « un lieu où flâneurs, joggeurs, enfants et retraités cohabitent avec les chants d’oiseaux en toute harmonie, il est aussi un lieu d’histoire, de culture et de mémoire ». Ainsi on dit que Napoléon III est passé par là en 1865 ensuite ce fut au tour du président français Emile Loubet en 1903 d’annoncer de ses hauteurs , la démolition des remparts de la ville de l’époque et ce fut le tour de De Gaulle de le traverser en juillet 1958. Notre glorieuse révolution y laissa d’importantes traces ainsi Ferhat Abbès y a passé un bon moment en 1953, Ahmed Zabana y rencontra Hadj Benalla et Ramdane Benabdelmalek en juillet 1954. Ben Badis, Cheikh Brahimi, Messali Hadj, Larbi Ben M’hidi et autres figures historiques ont tous foulé son sol. Il fut l’un des lieux où un grand nombre de chouhadas y tombèrent en martyrs.
« Son entrée payante est une absurdité » disent les Bel-Abbésiens , cette action restera gravée dans la mémoire collective même en ces temps de crise car jamais l’entrée d’un jardin et public par dessus le marché n’a été payante même s’il devait être la dernière ressource lucrative d’une communauté.
Étrange , c’est à croire que nos élus n’ont jamais visité des jardins dans le monde. Son allée principale aurait pu refléter le vrai visage d’une « ville verte » si elle a été compactée d’un tuf ou d’une terre battue facilitant ainsi la marche ou le jogging. Il est utile de rappeler qu’en Allemagne , on envisage d’éliminer le goudron et de le remplacer par un autre matériau moins polluant.
Et pour finir le cycle, on a même placardé à l’entrée principale, ce panneau (ici à l’image) nous informant de la journée de dimanche comme journée de « repos »
Bref , espérant qu’un wali , un chef de daira ou peut être le prochain maire va dire « basta » et « rendre à César ce qui est à César ».
En effet, les idées ne manquent pas et certains concepteurs de l’aménagement estiment que la réalisation d’une « idée patrimoniale » reste toujours couteuse. Cette idée demeure fausse.
Sur l’écriteau noir sur blanc. On remplace d’abord l’espace « Histoire de Ain-Ba Dahou » par l’espace « Jarre1 de Ain-Ba Dahou ». Ensuite en nous dit que la présence de deux jarres représente une « commémoration ».
Puisque le patrimoine fait appel à l’idée d’un héritage légué par les générations qui nous ont précédés. Le mieux aurait été de les assembler tout les deux. Eh bien ! Justement, l’espace Ain-Ba Dahou du XIXème siècle se trouvait à une dizaine de mètres de ce nouveau espace « imaginé » des deux jarres et le porteur d’eau.
La construction du Marabout des assoiffés (Au-dessus d’un puits) est Vraisemblablement le lieu authentique de l’historique fontaine Ain-Ba Dahou.