La régression féconde ou le cauchemar rêvé

C’était à un moment où les idéologies et la rationalité avaient un sens pour nous. Quoi de plus naturel de verser dans la nostalgie quand l’on constate que tous nos espoirs se déversent , aujourd’hui , dans les combles du regret. Ce pourquoi il me paraît nécessaire de souligner , qu’il n’y a pas de miracle sans faire un plein de lecture, de connaissance et d’expérience , pour aspirer ou prétendre au progrès .L’air du temps ne peut tout expliquer , la mondialisation si elle s’impose à nous , on ne peut y adhérer à l’aveugle, alors que pour l’instant on a rien à échanger .

Opter pour un libéralisme sauvage et débridé nous mènera vers la catastrophe , sans qu’au préalable l’on définisse une stratégie claire et transparente allant dans le sens de nos intérêts à moyens et long terme. Ça paraît évident , mais ne serait- ce que l’option prise dans l’industrie automobile me laisse pantois quand on sait que l’Algérie avait déjà tourné le dos au montage en 1965 , pour des raisons que tous les experts avertis recommandaient de ne pas s’y engager , sans maîtriser tous les leviers économiques nous mettant en mesure de défendre nos intérêts en connaissance de cause. Des séries économiques aussi faibles et une multitude de constructeurs candidats à cette industrialisation sont à titre d’exemple autant d’handicaps qu’aucun économiste réfléchi ne peut y souscrire sans être la risée de la corporation . Si les constructeurs y adhèrent , c’est qu’ils trouvent leur compte. N’est-ce pas un gré à gré déguisé et personne ne peut vous prémunir contre l’augmentation des prix des pièces détachés , que seul le constructeur de la marque possèdent , dans la mesure où c’est un passage obligé . L’agrément des pièces à intégrer est aussi un écueil , car la garantie constructeur est une épée de Damoclès entre les mains du donneur de licence qui ne jugera de la conformité qu’en fonction de ses intérêts .

Il y a des dizaines d’exemple de la sorte qui sont pour le moins dissuasifs , sinon peu recommandables. C’est au milieu du guet qu’on s’apercevra de la supercherie qu’un “bilan devise” défavorable aux intérêts du pays , confirmerait fatalement, sans compter que standardiser la production de pièces détachées entre plusieurs marques est une sinécure que seuls des naïfs osent y croire.Engager le pays, demande de la vigilance et une expertise de spécialistes reconnus est nécessaire et obligatoire pour définir une stratégie aussi complexe et pour laquelle, peu d’organismes ( Bureaux d’Étude) indépendants seraient éligibles .On ne peut que déplorer qu’il n’en a rien été et la voie qui semble être prise, du moins improvisée n’aboutira qu’à un échec patent , nous éloignant du progrès légitime que notre pays est en droit d’attendre . Ce n’est pas l’intelligentsia (SIC!!!) de nos partis politiques qui dégagerait le SOFT nécessaire qu’exigerait une telle réflexion . C’est mon opinion , cela ne veut pas dire que suis resté figé aux idées qui prévalaient avant 1979, la mondialisation nous obligeant de nous inscrire dans une démarche nécessairement actualisée ( le contexte est tout autre), cependant que l’appareil politique doit contrôler la trajectoire de notre devenir .

Entre nous, nous n’avons guère besoin de détails pour déduire que le ” lobby” des concessionnaires est très influent pour avoir réussi à faire importer 650 000 véhicules en 2013 , passant en trois  ans de 75 000 unités à ce chiffre astronomique que rien ne justifie, ni le niveau de PNB , encore moins notre capacité créative , en régression par rapport aux années soixante -dix. Cela nous suffit pas pour nous conforter, mais estimons que nous avions une conscience tranquille. Nous n’entrevoyons pas la sortie du tunnel que nous ne faisons que creuser , et dont nous ne voyons pas le bout. ( Belaid ABDESSLEM l’estimait à 40 ans , mais force est de constater qu’on est allé bien au delà ). Hélas la vision du regrette Houari BOUMEDIENE , lui qui espérait une Algérie moderne, conquérante et configurant le paradigme de la bravoure du bédouin fier de l’histoire de sa tribu .

Se poser la question où allons-nous nous suffit pour perpétuer des insomnies à répétition . Ailleurs , on serait inquiet à moins. Notre intelligentsia absente et ignorée n’a pas été d’une grande utilité et ne nous laisse pas beaucoup à espérer même si l’on se vante de la voir faire le bonheur d’institutions étrangères.

Aussi,pour conclure , je livre quelques citations relevées lors de mes lectures , “toi qui est mû par une sensibilité poétique qui se dégage aussi de ton magnifique écrit dont les événements n’ont pas manqué de nous rajeunir” . Je pensais avoir fait un rêve que j’étais l’unique personne à avoir vécu , merci de m’avoir conforté dans l’idée que nous avions entrepris ce qu’il fallait et que , nous clamons tout à fait humblement, haut et fort que, nous n’avions pas failli à la tâche qui nous a été assignée par l’historie, dans le respect de la mémoire de nos glorieux martyrs.

Cela me rappelle cette maxime dont l’auteur m’échappe :  “QUAND IL Y A UNE GUERRE LA PREMIÈRE VICTIME EST LA VÉRITÉ”  citation:
De —Don de LILLO:  “Le temps est quelque chose qui devient plus rare chaque jour”

D’HÉRACLITE qui disait:  “Ce que je vois , ce que j’entends, ce que je sens, je le préfère”

À bientôt en forçant le sort qui ne nous a rien épargné , ni accordé aucun répit,

ABDELHAMID ABDEDDAIM