Ayant toujours adopté comme postulat qu’il n’y a pas de « » culture sans cultures » » et qu’il n’y pas « » d’objet sans mémoires » , la journée de la presse qui fut fêtée , à SIDI-BEL -ABBES , en présence des autorités locales et des représentants de la presse , en grand nombre, devaient être l’occasion pour souligner le rôle majeur de l’information dans une cité exsangue de débats politiques , au moment où la crise économique semble s’installer durablement dans le pays . L’ information moderne se doit de structurer ses réflexions autour d’un diagnostic impitoyable pour suggérer des hypothèses de sortie de crise salutaire pour le bien être des citoyens de la localité . Il y a certes des institutions dotées d’un pouvoir constitutionnel , mais il y a aussi la presse , un autre pouvoir bien plus percutant , qui demeure un aiguillon indispensable à la prise de conscience des réalités du moment, au service du pays et des citoyens. Or qu’a t-on assisté , lors de cette cérémonie ,censée être un jour de commémoration de la presse et du souvenir de ses animateurs ? C’est du club phare de ville, ( journée malvenue pour l’USMBA qui aurait mérité un intermède promotionnel spécifique )) dont on a ergoté à loisir, sans évoquer les martyrs de la plume tombés à l’aune d’un combat d’avant-garde pour que l’Algerie vive dans une République chérissant tous ses enfants , dans un environnement de progrès , en bannissant tout obscurantisme d’où qu’il vienne, L’ALGÉRIE AVANT TOUT , scandait FEU le Président BOUDIAF. C’était aussi l’occasion pour rappeler au bon souvenir des enfants de la ville , que notre ville a eu le privilège de voir figurer à sa création, dans le comité de rédaction d’EL-MOUDJAHID de ABBANE RAMDANE et de REDHA MALEK un illustre homme de presse , journaliste à la plume aussi acerbe que fleurie et dont le nom ne peut être ignoré en ces temps de souvenir .il s’agit de BENAYAD HADJ disparu dans une amnésie totale , c’est le moment de rendre à César ce qu’il lui appartient , ce n’était pas un journaliste quelconque ou un correspondant laudateur , c’était un homme engagé qui a entamé son sacerdoce en plein guerre de libération et qu’il a honoré jusqu’à son dernier souffle dans un lit d’hôpital à Alger. Je ne peux pas lâcher mon stylo par devoir de mémoire ,en cette journée pleine de symboles, sans évoquer le parcours de ce grand homme du journalisme post indépendance, en la personne de Hadj Benayad dont j’ai appris par un pur hasard la disparition qui remonte au 1er décembre 2008. Il était venu fin août début septembre 1962 à Achaâb (ancêtre du Peuple et d’El Moudjahid) avec Khaled Safer, Djamel Amrani, Mohamed Lounis…, tous du commissariat politique.
En janvier 1964, il sera détaché comme assistant au premier stage de formation de journalistes organisé par le ministère de l’Orientation nationale avec l’aide de l’O.I.J. (Organisation internationale des journalistes). Il participera à la création d’ « Alger ce soir » dont il sera le rédacteur en chef après le départ de Serge Michel avant de retourner à El Moudjahid en septembre 1965. Il terminera sa carrière à l’APS (Algérie presse service). On ne peut accepter sa deuxième disparition dans l’ indifférence de ses collègues de profession , et ce dans une amnésie entretenue ou passive . Une stèle mériterait d’être édifiée pour perpétuer son combat et son souvenir , c’est le moins que l’on puisse faire , pour sa famille et pour l’honneur de sa ville. Il ne serait pas stupide de faire réapparaître quelques articles de son cru pour apprécier la teneur de son combat, l’indifférence ne serait pas étrangère à chacun , la mémoire est un rappel nécessaire à l’opportunisme qui ne brigue que l’instant présent et ne sert à satisfaire qu’un égocentrisme réducteur. Battez vous pour être respecté , plaire à soi-même est honorable , plaire aux autres n’est pas le but ultime d’un homme de vérité.
Abdelhamid ABDEDDAIM