BEL-ABBES INFO

Le premier journal électronique de la wilaya de Sidi Bel-Abbes

Le fou ne perd tout sauf la raison d’être libre…

ByAhmed Mehaoudi

Juil 21, 2011

Quelle bonheur quand je vois au petit matin en taxi ou en marchant,  ces hommes et ces femmes  heureux de vivre ,  tous  heureux d’être bien logés , chacun ayant sa chambre avec tout ce qu’il faut , tous heureux d’avoir un très bon salaire , des enfants qui passent leurs vacances d’Eté au bord de la mer dans des bungalows , heureux de vivre l’indépendance grâce à des braves qui ont donné leur vie pour recouvrer  sa terre , sa fierté et sa dignité ..C’aurait été vrai si je n’étais allé  cette « petite « khahoua » du centre ville. Un jeune homme imberbe qui parle à un autre «  Moi je ne reste pas dans ce bled ! Baghi nehrag !  L’autre de lui dire «  Ecoute je préfère me brûler la cervelle que d’aller me perdre chez les kouffar.. » Je tourne la tête vers une autre table. Le premier dit à un autre «  Mhaynek, tu sais l’affaire est dans le sac, çà y est  le container arrive demain matin  mais qu’est-ce j’ai pu donner de la chipa ! »  Et j’entends, et j’entends puis entre un brun costumé, chauve par ailleurs, cartable sous les aisselles ; c’est  un « kari ». Il m’observe froidement en coin, s’assoit, au même moment un autre le rejoint. Ils disent ceci «  Alors, la promotion tu l’as eu ? » «  Et comment ! Avec « el mâarifa » c’est le meilleur des mondes …Et encore un autre s’écrie «  Elyoum,  si tu veux ta chose embrasse le museau d’un chien » Et j’entends et j’entends.Puis arrive un mendiant  d’apparence, il fait les tables en répétant « Fi Sabil lilah ! Fi Sabil lilah ! » Tous sont pris dans le brouhaha, un bruit d’enfer. Soudain le mendiant se met au milieu et hurle «  Maintenant, çà suffit vous allez écoutez ! » Et d’un coup le silence s’impose, on lève les têtes vers lui… «  Hein ? Quand j’ai répété fi Sabi lilah ya el Moumnine personne n’a porté attention à  ma douleur, et maintenant que j’élève le ton vous  savez que je suis là ! Moi je suis Ali la pointe et je suis venu pour vous dire «  Alors nous on est morts pour des prunes ?  C’est çà le serment des chouhadas ?  C’est çà notre testament ?  Mais sachez  que tant qu’il y a des « Rjals »  El bled  reste debout ! » . Un serveur accourt  pour tenter l’attirer vers la sortie quand deux infirmiers  entrent au café, « C’est un malade mental, on l’emmène à Sidi Chami  ,il y a une semaine qu’on le cherche ! »Ils s’approchent  de lui et lui disent  «  Ali  allez , le fourgon t’attend ,  on rentre à l’hôpital ! » Ali  regarde une dernière fois tout le monde et déclare avec force «  Ne vous en faites pas je reviendrai !  » Les deux hommes disparurent comme une étrange apparition. Le choc passé,   tous  ont marmonné «  Yakhi mahboul ! »  . Si le hasard veut que vous rencontriez  Ali, il dit vrai, écoutez le ! il m’a rapellé le personnage de Ali dans  » L’opium et la bâton » et la fameuse tirade de Rais  » Ali mout wagaf ! » …Et je finit ma petite gorgée de café tinté et me dirigeais vers mon café littéraire de chez Taliani…