8 novembre 2016.Près d’une centaine d’observateurs ont fait le déplacement au palais de justice d’Istanbul, pour l’ouverture du procès d’Erol Önderoğlu, représentant de RSF en Turquie. Erol, Şebnem Korur Fincancı, présidente de la Fondation pour les droits de l’homme et Ahmet Nesin, écrivain turc de renom, sont accusés de « propagande terroriste » pour avoir pris part à une campagne de solidarité avec un quotidien kurde. İnan Kızılkaya, rédacteur en chef du journal, comparaît à leurs côtés.
C’était le rendez-vous que nous attendions avec appréhension depuis le mois de juin dernier. Ce mois de juin où ils avaient été arrêtés pendant une dizaine de jours. Une mobilisation internationale menée par RSF avait permis que les trois militants des droits de l’homme soient laissés en liberté conditionnelle dans l’attente du procès.
À la barre, Erol et Şebnem, seuls accusés présents, ont invoqué l’exercice légitime de la liberté d’expression. Ils ont courageusement refusé la possibilité que leur peine soit commuée en sursis, s’ils étaient reconnus coupables. Une délégation de plusieurs sections européennes de Reporters sans frontières était présente à l’audience pour soutenir les accusés.
Jusqu’où ira Erdogan? Il est temps de dire non à cette répression qui s’abat sur la presse dans un pays toujours officiellement candidat à l’adhésion à l’Union européenne. Défendre le pluralisme en Turquie est plus que jamais nécessaire à l’heure où les derniers médias critiques sont liquidés les uns après les autres et où plus d’une centaine de journalistes croupissent en prison.
Le procès d’Erol et de ses co-accusés reprendra le 11 janvier 2017 à Istanbul.
Nous y serons.
RSF