BEL-ABBES INFO

Le premier journal électronique de la wilaya de Sidi Bel-Abbes

Le syndrome Algérien est plus douloureux que la maladie Hollandaise

ByBenalllal Mohamed

Juin 13, 2014

Les profits sont le sang vital du système économique, l’élixir magique sur lequel repose tout progrès. Mais le sang d’une personne peut être le cancer pour une autre.
Paul Samuelson (Economiste américain)

La notion de la maladie hollandaise ou plus trivialement le mal hollandais, ou habituellement le syndrome hollandais ou encore sous la langue de Shakespeare « dutch disease » ,dans le temps et l’espace un contre coup économique réel vécu par les pays bas(la Hollande) suite à une politique économique dont ses conséquences ont aboutis à une surexploitation toute azimut des ressources naturelles, dégageant une rente importante au détriment d’une déchéance et une sénescence de tout un secteur productif de valeur. Ce phénomène vécu par la Hollande dans les années 1960 par une surexploitation du pétrole et du gaz de la mer du nord. Ce phénomène avait pour conséquence des situations néfastes, avantagé par une augmentation significative des exportations de cette ressource naturelle au détriment d’autres valeurs ajoutées.

Les économies abondamment dotées en ressources naturelles comme en Algérie ont ainsi montré que les économies présentant de forts ratios d’exportations de ressources naturelles sur le PIB tendent à avoir de plus faibles taux de croissance( chômage- inflation-).
Le syndrome hollandais ou dutch disease( maladie hollandaise) met en évidence des mécanismes économiques par lesquels une forte dotation en ressources naturelles peut influencer négativement la croissance économique à long terme ceci a été vérifié et expliqué durant les années 70 par une stagnation de l’activité économique aux Pays-Bas.
L’exploitation de ressources naturelles génère par principe une rente magnétisante qui est destinées plus spécialement au développement de l’activité de cette même ressource au détriment et même de l’atrophie des autres secteurs de l’économie à forte valeurs ajoutée.
L’accroissement du revenu national et surtout de la demande intérieure entraînent des pressions inflationnistes (augmentation de salaires au détriment de la productivité-subventions- investissements non rentables-….), Mais si une fois les ressources naturelles épuisées, et l’atrophie de la base productive conduisent à une stagnation durable de l’activité économique ou même une décrépitude de la demande.
La situation devient sérieuse lorsque l’entreprise n’est plus qu’une bulle d’air dans le tourbillon spéculatif.
John Maynard Keynes
L’abondance en ressources naturelles complique pour certains et perverti pour d’autres, toutefois la conduite de la mauvaise politique budgétaire et même de la politique économique, sociale . En Algérie, c’est encore pire puisque ca touche la gouvernance, favorise la corruption, élimine la justice , ignore le droit, avantage la force de l’argent, la spéculation…. . En effet, les revenus du gouvernement dépendent alors largement des prix des matières premières, or ces derniers sont fragiles et imprévisibles en même temps (cas de la chute du prix du pétrole en 1985, la suite a été ornée par le 05/10/88) . Les gouvernements intelligents à forte valeur du savoir doivent alors découpler à court terme leurs dépenses courantes des revenus et planifier à plus long terme des dépenses assurant l’équité intergénérationnelle pour ceux ou la notion de la bonne gouvernance et la démocratie ont leur puissance de dire le vrai.

L’Algérie est un pays abondamment dotés en ressources naturelles voit ses institutions sapées par des comportements de recherche de rentes dont la périphérique décisionnelle est semée de clientélisme pour la capture illégale de rentes. Le développement du secteur financier nécessite quant à lui l’instauration de droits de propriété dans un système de droit, afin de jouer un plus grand rôle dans l’allocation de ressources vers les petites et moyennes entreprises et lutter contre le blanchiment de la rente.

L’Algérie est un pays il faut le dire , il est gouverné par une caste qui ne sait pas lire, ne sait pas gérer, ne comprend rien , ne sait pas prévoir ou le droit se confond avec le pouvoir ,ses institutions sont des coquilles vides qui nous placardent une démocratie de façade.
le « syndrome hollandais », est une notion réelle et concrète à connaître pour aborder le rôle des richesses naturelles dans le développement pour ceux qui ont un esprit, un savoir, et une expérience.

Les revenus commerciaux de l’Algérie ont considérablement augmenté à la suite de la flambée des prix de la ressource naturelle depuis l’an 2000. Mais cet accroissement des recettes d’exportations, a conduit par ailleurs à une appréciation flagrante de l’importation ce qui a nui à la culture économique de la compétitivité-prix des exportations non-hydrocarbures du pays( politique de l’après pétrole mise dans le greniers des politicards), sinon à leur destruction purement et simplement quand on voit que le ratio des exportations est de 98% des recettes en hydrocarbures qu’en reste t-il pour la fameuse valeur ajoutée ?sinon El Harba ! M’Harga ! et El M’harga source d’El Hogra !!!
Le dutch disease ou syndrome hollandais reproduit de plus bel en Algérie. Il représente en économie une situation où un surplus de revenus( rente) engendre une détérioration du tissu industrielle soit une désindustrialisation ( Le plan d’ajustement structurel( PAS) du FMI a fait l’affaire de plus belle). Un ministre visitant une fabrique de tapis à Tlemcen trouve à dire au responsable de la fabrique qu’un bateau de pétrole rapporte mieux et bien que toute la production exportée de ce tapis malheureusement le ridicule ne tue pas !!… en Algérie.

Les investissements d’aujourd’hui sont les profits de demain et les emplois d’après demain.
Helmut Schmidt (Economiste et homme politique allemand)

Un surplus de demande face à une offre interne inexistante. Les seuls prix existant pouvaient monter, au bénéfice des producteurs ! Cependant, sur un marché mondial où s’exercent les forces de la concurrence internationale, les prix industriels ne peuvent partir à la hausse : prenant un exemple simple pour mieux saisir le fait : si un concurrent chinois propose soit un pantalon , un gadget ou autre bien à x$, l’industriel algérien producteur de ce même bien devra maintenir coute que coute son prix aux environ de x$ sous peine de se voir exclu de marché face aux produits importés sinon fermeture totale de l entreprise, cas visible des friperies qui ont mis les sonitex dans un embarras de prix( liquidation), le cas des conserveries de poissons de Benisaf ou le cout de la boite à sardine est plus forte que celle venant d’Espagne la fermeture est de mise.

Les investisseurs, au moment de choisir, préféreront se lancer dans les secteurs de services et de biens non exportables : en résulte une désindustrialisation de l’économie et la politique du container prend plus de l’ampleur . Lorsque la rente s’amenuise à moyen-terme, la reconstitution d’un tissu industriel de biens exportables prend plus de temps que la destruction que nous avons cité plus haut.
Certains instruments financiers peuvent couvrir contre la volatilité des prix des matières premières si le savoir y est bien sur et si l’autisme politique disparait des têtes de nos responsables…. L’accumulation d’épargne dans les « fonds souverains » ou l’investissement public sont deux moyens, éventuellement complémentaires, par lesquels le gouvernement à culture de « savoir » peut gérer efficacement les revenus issus des ressources naturelles (politique de l’après pétrole).
L’Algérie était un pays en voie développement durant les années 70, actuellement elle éprouve d’immenses besoins en biens publics, mais elle est contrainte par la capacité d’absorption limitée de son économie, ce qui plaide dans ce cas précis, la constitution d’une épargne (éventuellement au sein d’un fonds souverain si on avait plus pensé à le mettre en action au lieu de le mettre au profit des bons de trésors américains) en parallèle à l’accumulation de capital public et même privé. Malheureusement le FMI*, l’OMC*, le GATT*, l’OCDE*, la CNUCED*, la Banque Mondiale (BIRD*-SFI*-AID*) les répercutions du commerce mondial sur les pays comme l’Algérie, le libre échange, l’Union Douanière fond le jeu de l’ultralibéralisme,…..

La croissance économique à long terme ne peut dépendre que du développement d’entreprises suffisamment nombreuses et diversifiées pour prendre le relais une fois que les ressources naturelles seront épuisées. Si les pouvoirs publics ont un savoir et un rôle définitivement essentiel dans une telle diversification, les politiques industrielles à travers lesquelles l’Etat s’implique directement par des stratégies de développement globale qui ne s’effacent pas avec le concepteur ou bien par le changement de l’homme, ils peuvent être capturées et mises en application par les élites locales et susciter des comportements de créativité de valeurs ajoutées avec une qualité morale hautement humaine et une restitution de valeurs universelles dans un système ou le droit deviendra maitre et la loi souveraine.
BENALLAL MOHAMED
FMI : fonds monétaire international
BIRD : banque internationale pour la reconstruction et le développement
OMC : organisation du commerce mondiale
CNUCED : conférence des nations unies pour le commerce et le développement crée en 1964.
SFI société financier internationale.
OCDE : Organisation de coopération et de développement économique
AID : association internationale pour le développement

By Benalllal Mohamed

ancien cadre