Le Téléphérique du plat pays: Planer sans raisons

CITATION. : En tout genre d’affaires , il est salutaire de savoir remettre en question les choses que l’on a longtemps considérées comme allant de soi .  Bertrand RUSSELL

    Ceux qui peuvent apporter énormément au débat public ,l’Université ,la société civile authentique , les urbanistes ,peinent à se faire entendre dans ce brouhaha fait de rumeurs et de ragots sciemment lancés et entretenus ,comme pour tâter le pouls d’une population lascive et amorphe à notre destin commun. Au moment où la crise financière s’annonce et se confirme on reparle d’une aberration aussi grosse que furent pour un enfant les rêveries d’un Jules VERNE dans ses écrits d’un voyage au bout du monde .Après la catastrophe du Lac de Sidi-M’hammed Ben-Ali que nos écologistes spécialistes en ravage et destructions environnementaux ,aient tenu à expérimenter ce qui est évident à ne pas pas faire ,ils continuent à détourner leur regard et laissent se projeter la réalisation d’un téléphérique de 14 km rattachant le Mont du Tessala au dit lac ,à qui le mot lagon siérait beaucoup mieux que cette appellation erronée et exagérée ,comme si les rigoles d’El -Ourit à Tlemcen  étaient à comparer aux Chutes du Niagara …………… .Ce qui n’était qu’un fantasme d’un promeneur d’une fin de semaine certainement pénible ,à Lalla-Setti  devient possible dans une cité endormie et indifférente à son sort et à son devenir économique et social .Compte tenu du contexte économique qui laisse présager des lendemains difficiles , oser évoquer le téléphérique ,même au bout des lèvres, c’est comme si dans un bureau d’un petit maire mal élu ,on déciderait de la réalisation d’une centrale nucléaire , tant le projet n’est ni de sa compétence , ni de sa dimension ,encore moins à sa portée . Aucun enseignement n’est tiré des déboires écologiques du lac , ni du ridicule du boulevard d’excellence pour satisfaire un mimétisme infantile ,pour que Sidi-Bel-Abbes, qui n’a pas   pansé ses plaies encore béantes d’une descente aux enfers de son USMBA chérie ,aille se fourvoir  dans les dédales d’un projet inutile et sans intérêt aucun ,ni pour l’environnement ,ni pour les touristes pour le moment inexistants encore moins pour la ville et le bien-être de ses habitants. Pour traduire un rêve dans la réalité , il faut passer par une étude d’impact qui ne semble pas avoir été même  effleurée et surtout vouloir le concrétiser en l’étayant par des arguments soufflés par des fournisseurs potentiels qui peuvent échafauder toutes les hypothèses attractives dans l’intérêt de leur commerce et non dans l’intérêt de notre communauté pour faire valoir une extravagance difficile à accepter. Mais où va -t-on avec le mépris de notre élite locale qui n’a pas droit à émettre son avis sur un investissement qui n’a pas lieu d’être et qui ne concernerait qu’une partie infime de la population dans une ville exsangue de projets économiques viables , quand on sait que les pôles de l’électronique et du machinisme à groles ne laissent rien augurer d’un avenir certain et enthousiaste même si les déclarations solennelles se veulent rassurantes et c’est là que devraient se focaliser les réflexions de nos stratèges pour dissiper le brouillard d’un avenir économique loin de se dessiner avantageusement . Qu’ a-t-on fait pour attirer des investisseurs dans une ville qui dispose d’atouts stratégiques indéniables ,sa situation géographique à l’épicentre  à la fois de l’ouest algérien et du Maghreb et sa proximité avec l’autoroute Est-Ouest et lev Maroc voisin ,sans omettre une agriculture et un élevage domestique et pastorale pouvant être intégrés ,sans efforts particuliers ,dans une économie agricole et alimentaire à forte valeur ajoutée , créatrice d’emplois  pérennes dans un arrière pays riche d’une main d’œuvre disponible et qualifiée . Non on préfère comme en Corse se contenter des investissements publics et des salaires des fonctionnaires et retraités , mais comment pouvoir soutenir les besoins sociaux d’une population qui aspire légitimement à une vie meilleure ,ici mais pas ailleurs, sinon par la projection d’investissements producteurs de richesse  et éviter ainsi  de minimiser l’aspect budgétivore qui oblige à alourdir les charges d’une commune qui n’a  pas l’air de s’en inquiéter outre mesure . Le téléphérique n’entre pas décidément dans cette perspective ,avec approche de faisabilité au pied levé on déduirait que l’enveloppe de tris milliard et demi de centimes annoncée ne peut suffire à couvrir l’achat de cabines ,la dépense pourrait avoisiner un chiffre vingt fois plus important si l’on en croit les experts , le chiffre avancé ne concernerait à notre humble avis que le coût d’une étude sérieuse préalable à toute décision mûrie et c’est pourquoi on l’intitulé “étude de maturation” on ne met pas la charrue avant les bœufs , moi aussi j’ai le droit de rêver d’une Tour Eiffel dans mon antre de toujours,ça ne reste heureusement qu’un rêve que je garde en moi jalousement pour ne pas risquer d’être pris pour un original . N’est pas Jules Verne qui veut , il a donné avant l’heure un cap au progrès de l’humanité .

    Ceci étant Sidi-Bel-abbes a d’autres besoins qu’il est urgent de satisfaire ,que de fantasmer sur des investissements inutiles et lourds à gérer et qui grèveraient le budget d’une ville qui ne génère pas suffisamment de ressources pour couvrir ne serait-ce que ses besoins incompressibles . Non , mille fois non ,on s’est déjà payé le luxe d’un tramway , le téléphérique de 14 km alors qu’à Tlemcen   il n’est que de 1,5 km  avec une topographie et un dénivelé plus raides et plus prononcés , sa réalisation est une folie qui ne se justifie par rien , sinon par l’extravagance de rêveurs de l’inutile qui souhaiteraient inscrire leur nom dans une postérité elle même aléatoire . Il y a ceux qui ont programmé cette réalisation  c’est  les mêmes qui ont initiés aussi  le ravage du lac . N’omettons pas aussi les présents , leur génie précisément  c’est de reconsidérer une décision à enfouir dans les cartons de l’oubli pour toujours et sans retour , il leur appartient de faire preuve de condescendance par rapport à ceux dont les écarts sont entrés dans la légende . De grâce abandonnons cette idée, il faut savoir que le projet du canal Rhin-Rhône est dans les cartons  des décideurs français même avant Napoléon Bonaparte et il reste toujours dans cet état , faute de consensus pour le réaliser .Les dossiers d’études que ce dossier a suscité ne peuvent être contenus dans la plus vaste de nos bibliothèques ,alors que notre réflexion préalable à l’idée de projet de téléphérique ne doit pas noircir une fiche d’écolier.
À Sidi-Bel-Abbès on veut détruire ce qu’on possède déjà ,comme pour la mosquée Aboubakr et on insiste pour bâtir ce que personne ne veut raisonnablement . C’est un entêtement qui pousse le mépris à son paroxysme .Ce qu’on peut dire ,c’est que tout est fait pour la parade du jour, sans se projeter sur les les conséquences d’un acte de gestion qui pourrait compromettre à jamais une écologie fragile et difficile à maîtriser ,comme pour le lac où on a fait en sorte d’agglutiner toute une population qui participerait à l’engloutir dans le populeux et le néfaste au détriment d’une zone humide pour laquelle on ne pouvait pas faire mieux pour l’abîmer et la détruire . Il faut toute raison gardée surseoir à cette action , les élucubrations d’un promeneur solitaire ne servent qu’à épater des enfants en mal se sensations fortes et d’imaginations fugitives , reconsidérer une option est un mal nécessaire ,c’est aussi faire preuve d’un esprit critique salutaire pour toute forme de démocratie même locale et participative.

Qui à Sidi bel abbes ne souhaiterait pas que notre TAHTAHA   fasse l’objet non d’un toilettage mais d’un ensemble immobilier structurant remettant au goût du jour notre identité propre , effaçant à cette occasion les relents d’une architecture coloniale ,et ce d’autant que les problèmes de successions sont inextricables et s’aggravent avec le temps qui passe . L’intervention de  l’état devient nécessaire en faisant valoir l’utilité publique . Cette idée et d’autant plus attractive qu’elle pourrait faire appel à tous les corps de métiers de l’artisanat jusque là délaissés ,négligés ou abandonnés pour éviter de continuer à faire appel à une main- d’œuvre coûteuse et clandestine. Le téléphérique est une lubie à effacer à jamais de notre mémoire ,dorénavant c’est notre TAHTAHA   qu’il faut refondre pour en faire le projet structurant de la décennie

ABDELHAMID ABDEDDAIM