LES IMMIGRÉS ! NE MELONS PAS LES SERVIETTES ET LES TORCHONS.

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En Europe, et en France particulièrement, l’étranger n’a pas le vent en poupe. La crise y étant installée dans la durée, il est fini le temps des grands cœurs et des hymnes à le joie et l’universalité fraternelle. Liberté, égalité, fraternité, qui peut y croire sérieusement ? .

“On l’aime, cet étranger, mais chez lui”, ne cesse de le répéter à l’ennui celle qui peut légitimement parler au nom de 42 % des français et qui a failli présidé au destin de leur pays.

Mais on aimerait quand même garder les meilleurs. Et les siphonner si nécessaire. Surtout aux moments des grandes crises: Au plut fort de celle de la covid 19, quand les médecins et les infirmiers souchiens ont fui les hôpitaux et les EHPAD où la mort abusait de la fauche, Olivier Veran n’a pas hésité à mener une razzia pour le vol de milliers de médecins du sud, qui ont coûté la peau des fesses à leurs pays d’origines, et dont la France, les prenant clé en main, en profitera pour ses guerres sanitaires comme elle profite d’habitude des mercenaires pour ses guerres militaires.

Ces étrangers, s’ils appartiennent au même genre, en revanche il ne sont pas de la même espèce. Il y’a celle des anciens et des nouveaux, il y’a aussi celle des mains et celle des esprits, il y’a celle de ceux qui envahissent et ceux qu’on importe, il y’a celle de ceux qu’on voudrait assimiler à tous pris et ceux qu’on voudrait réexpédier au Charter. Il y’en a même celle de ceux qu’on voudrait castrer et ceux qu’on voudrait coupler à l’espèce autochtone, parfois tarée, dans le but d’obtenir des rejetons métissés d’une intelligence qui surpasserait celle des géniteurs. Imaginons le beau petit garçon ou la belle petite fille doués que donnerait une union libre entre Kamel Daoud et Agnès Martin-Lugand!

Justement, Kamel Daoud est-il un franco-algérien ou un algero-français ? L’ordonnancement des nationalités multiples est en effet une affaire très sérieuse pour que l’on passe à côté. Il révèle le degré d’acceptation ou de rejet par le français d’origine (ou les premiers arrives comme Sarkozy, Vals et des millions d’autres) des étrangers d’origines. N’a-t-on pas remarqué, par exemple, comment les commentateurs sportifs, emportés par la jubilation ou la déception du moment, qualifiaient Zidane de “Français, tout simplement, quand il faisait la gloire des Bleus France et de Français d’origine algérienne quand il a pris le voile pour offrir son talent à d’autres. Lui, il n’est pas un vrai blond, disait Thierry Roland, le commentateur qui ne cachait pas son racisme ?

Ce qui motive le présent billet, c’est la lecture de l’extrait d’une interview accordée par l’écrivain Alain Mabanckou au journal L’Express, en hommage à Salman Rushdie. Le chapeau de l’interview présentant les deux écrivains, qualifie le premier de franco-congolais et le second d'”americano-britanique natif de Bombay “. Ce qui marque, c’est l’impasse faite de la nationalité indienne d’origine de l’auteur des versets sataniques. l’Inde, n’est plus pour l’adopté qu’une terre natale à laquelle il ne doit rien. Salman Rushdie est l’homme que les évènements portent aux nues, celui que tout l’occident veut s’approprier parce que, pour lui, ‘il incarne à merveille la victime absolue de la civilisation barbare contre laquelle il est en guerre. C’est son meilleur butin de cette guerre.

Daoud est aussi un butin de guerre, comme l’est le franco-congolais Mabanckou, l’Algérie. Boualam Sansal et tant d’autres immigrés de la plume, qui disent qu’ils ont fui ailleurs pour briller, car chez eux ils risquaient de brûler (la métaphore et de y.khadra). Ils ont en partie raison. Mais est-ce là suffisant pour justifier leur reniement ?

En chaque intellectuel du sud expatrié au nord il y’a soit du Sédar Senghor soit du Aimé Césaire, les deux grands maîtres de la littérature d’expression française qu’unissait la langue et la culture française, mais que séparait l’assimilation jusqu’à la soumission du président-negre et la révolte contre les injustices du colonialisme du maire-nègre.

Fort est de constater que Senghor qui défendait l’Occident avec acharnement a fait plus d’émules que n’en a fait Césaire qui voulait le déférer devant le tribunal de l’histoire. Et que nos intellectuels naturalisés, assimilés et soumis, accusateurs de leurs pays ne leurs doivent plus que le fait d’avoir abrité leurs naissances. Il est très difficile de les extirper de la culture judéo-chrétienne et gréco-romaine…de “la raison Hélène” que Senghor jugeait, de façon méprisante, supérieure à “la passion nègre”. Cherchez aujourd’hui un Césaire en France. Vous n’en trouverez pas. Sinon quelques apatrides révoltés contre toutes les injustices d’où qu’elles viennent et dont personne n’en veut.

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