On parle souvent d’attribution de marchés publics sans en connaitre les dessous d’une « magouille » légalisée surtout que le gré à gré est définitivement banni du code des marchés, sauf pour des opérations qui revêtent le caractère de l’urgence ou après infructuosité répétée. Il s’agit d’un grand débat auquel il faudrait être au moins imprégné des rudiments de la réglementation en la matière pour en prendre part. Les complicités et le favoritisme dans la passation des marchés ou consultations existent mais pas comme on se l’imagine, car la gestion des deniers publics est souvent passée sous la loupe par plusieurs organismes de contrôle et la machine est bien huilée. Le premier subterfuge réside dans la confection des cahiers de charges qu’on peut modeler sur mesure de façon à exclure de la course des entreprises de moindre qualification même pour des travaux d’une extrême banalité. Après ce premier tamis, vient la phase de l’analyse des offres. A cette étape de l’opération, d’autres entreprises sont disqualifiées après l’étude de l’offre technique notée sur 50 points. Et ce n’est qu’après avoir passé ce cap, qu’une entreprise peut postuler à un marché en étant la moins disante dans l’offre financière. Jusque là, la réglementation est respectée par le choix du moins-mieux disant et le tour est joué. L’autre subterfuge réside dans l’élaboration des fiches techniques et études des projets . les entreprises mises au parfum cassent les prix pour se faire attribuer le marché et après, c’est par les avenants qu’elle réussit à se rattraper et réaliser sa plus-value. La quasi-totalité des marchés et consultations étaient accompagnés d’au moins 2 avenants ne dépassant pas les 20% de la valeur initiale du marché. Les avenants et les travaux supplémentaires sont négociables entre l’entreprise et le maitre de l’ouvrage et c’est là que le deuxième tour de passe-passe est joué. La décision du wali de donner un coup de pied dans la fourmilière des comités de marchés n’est pas fortuite. Il a procédé quelques mois après son installation à la tête de la wilaya à un changement radical dans la composante des comités des marchés. Ceci dit, il y a lieu de remettre le sujet dans son véritable contexte de débat vu son importance.