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Mars, annonciateur du printemps : Le mois du Chahid et de la liberté.

ByRedaction

Mar 22, 2022

Mars annonciateur du printemps :   Le mois du Chahid  et de la liberté.

Dr Driss REFFAS.

« Le printemps, saison sacrée ? Saison miraculeuse, du perpétuel renouveau de la nature chanté par les Anciens… mais aussi métaphore pour l’éveil de l’homme, son intarissable force de vie – et instant fugace, qu’il faut savoir saisir au vol. Petit florilège de pensées printanières, entre Nietzsche, Emerson et Orwell »–  Les philosophes et le printemps -Octave Larmagnac-Matheron publié le 21 March 2021 –Philosophie Magazine-

Quand J.J Rousseau évoquait le renouveau, il lançait l’esprit de transformation dans une nature vivante, avide de changements où seule la compétence et le sacrifice sont en mesure de briller. Dans la métaphore, le printemps ou le « Renouveau », est un habit gai de la nature qui efface les saisons pénibles de l’automne et de l’hiver. Pour Emanuele Coccia(philosophe, maître de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS)  : «  Le printemps nous rappelle que la vie est très souvent disparition, effondrement et ensuite réapparition soudaine, inattendue, absolument imprévisible. »Nous déduisons que la nature souffre pendant l’automne pour faire disparaitre sa beauté en hiver. Elle renait de nouveau dès le troisième mois de l’année pour faire éclater sa splendeur où tout être animal ,végétal ou humain apprécie et absorbe  le Renouveau pour un nouveau défi du future.

Pour Leyla Dakhli( historienne au CNRS rattaché au Centre Marc Bloch à Berlin et spécialiste des révolutions arabes) : « e qui m’intéresse en tant qu’historienne, c’est cette idée de cycle (…). Les métaphores de renouveau et de spontanéité (dans l’image du printemps, ndlr.) nous mettent dans des temporalités non-linéaires et dans l’idée qu’on n’est pas dans un cycle révolutionnaire au sens traditionnel du terme (qui aurait un début, une volonté, une exécution et une fin, au sens de projection), mais qui peut être interprété autrement, au nom de soulèvements passés ou dans la continuité d’autres temporalités.

Je fais un bond en arrière pour reprendre le poème « Le dormeur du val » de  Rimbaud .Sublime description de la nature qui autorise dans son vaste environnement céleste, le repos éternel du guerrier:

C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit
.’

Une nature en mouvement, visage serein et souriant où étincellent de gros yeux humidifiés, sympathiques et gonflés de la tendresse divine. Un poème dont le jeu de métaphores met en évidence la nature vivante du mois de mars avec son divertissement  de lumières animé par l’amusement du rayon de soleil avec l’eau de la rivière. Un ensemble festif à travers lequel l’auteur attribue une identité à la nature, celle qui accompagne le mois de mars. Elle demeure la sépulture divine de nos glorieux Chouhadas tombés au champ d’honneur durant ce mois. Je cite :

  • Colonel Amirouche le 29 mars 1959
  • Colonel Larbi Ben M’hidi le 07 mars 1957
  • Colonel Ben Boulaid le 22 mars 1956
  • Colonel Lotfi Boudghene 27 mars 1960
  • Colonel Si El Haoues 28 mars 1959
  • Colonel Mohamed Lamouri  le 16 mars 1959.

La signature des accords d’Évian le 19 mars 1962, reste une date accrochée au « Printemps de la liberté », printemps politique synonyme du « Renouveau » de la nation Algérienne. L’authentique « Printemps des peuples ». Le mois de mars symbole du  Renouveau de la nature , est aussi une symphonie de la liberté interprétée magistralement par les âmes des Chouhadas au milieu d’une nature vivante édénique.